Watashi Wa Hange Zoe

ARC DU TITAN ETRANGE : Chapitre 17

Chapitre 17 : L'escouade Smith.

                            La gueule du titan se rapprochait de la chef d'unité. Elle était si ouverte que la jeune femme put distinguer avec précision luette du monstre. Elle était plus fascinée qu'apeurait, contemplant la monstruosité de celui dont elle était la proie. Peu à peu, le stress et la peur la quittaient. Elle aurait aimé pouvoir contempler ce titan si exceptionnel, mais le temps la pressait.
Elle frappa énergiquement le flanc de son cheval à l'aide de ses étrillés et d'un galop rapide, elle esquiva les dents du géant. De nouveau, il s'en était fallu de peu. Le goût du danger provoquait une telle montée d'adrénaline chez la soldate qu'elle ne pouvait s'en passer, telle une addiction, au travers de laquelle elle se sentait réellement vivante. Il n'y avait que face à la mort que la scientifique se sentait enfin libre, libérée des charges qui pesaient sur ses épaules et de ces murs qui la maintenait captive pour sa propre survie.

Voici de quoi l'ambition d'Hange Zoë était faite : le pouvoir de décider de sa propre mort. Esquiver où se laisser croquer, telle était la raison pour laquelle elle était entrée dans le bataillon. La liberté de pouvoir choisir sa propre mort, le délice de pouvoir se défier de tous ce que la société attendait d'elle. Qu'il s'agisse Erwin, les hauts dirigeants où sa propre unité, il était hors de question que la jeune femme se laisse enchainer.
Mais il était encore trop tôt pour elle pour tirer sa révérence. Cette chose, elle voulait la contempler, l'examiner, la disséquer. Elle voulait tout apprendre de ce spécimen encore inconnu. Le titan représentait alors un infime espoir pour l'abime sombre dans lequel elle sombrait depuis plusieurs mois. Son objectif semblait enfin atténuable : allait elle réussir à percer le secret des titans ? Aucun doute, il lui fallait ce sujet d'expérience. Mais la jeune femme se résigna : pas celui-ci. Il était trop dangereux, représentant une réelle menace pour elle ainsi que ses alliés. Elle n'avait d'autre choix que de l'abattre. Mais elle ne perdait pas son objectif de vue : si elle avait trouvé un titan aussi évolué, nul doute ne faisait quant à l'existence d'autres espèces dans son genre. Elle en trouverait un autre à étudier. Pour l'instant, sa priorité était la survie de tous.
Elle continuait sa course folle, consciente de l'épuisement de son cheval. Elle l'avait surmené.

Jetant un regard par dessus son épaule, elle constata la validité de son hypothèse : le titan la coursait, elle et uniquement elle, celle qui jusqu'à présent lui avait causé le plus de dommages. D'un mouvement de bras, elle ordonna à son équipe de se disperser, consciente qu'elle entrerait ainsi dans un tête à tête avec celui qui la fascinait tant.
Elle aurait eu encore tant de chose à vérifier auprès de cette bête, et sa frustration n'avait d'égale que la hauteur monumentale du titan.

D'un rapide coup d'œil, elle vérifia la position de ses camarades et descendit de son cheval encore en pleine course lorsqu'elle n'en aperçu plus aucun : ils devaient être assez loin pour lui permettre d'agir sans les blesser.

Elle pointa son fusil en direction de la bête, visant avec précision l'œil encore valide qu'elle voulait tant éclater.

Elle inspira profondément, comme pour stabiliser son corps tendu. Elle n'avait plus que quatre balles de chevrotine.

Elle ne pouvait se louper, alors, elle laissa le titan se rapprocher, lui faisant face du haut de son mètre soixante-dix. Un titan face à un humain au sol, qui s'en tirerait vainqueur ?

Trois mètres la séparait encore de son ennemi, encore trop loin pour assurer la mise hors service de sa vue.

Deux mètres. Un simple mouvement inattendu rendrait son tir inutile. Toujours trop loin. Le titan continuait son approche au pas de course. De nouveau, il ouvrit sa gueule, convaincu de ne pouvoir louper sa proie à une distance aussi moindre mais toujours trop éloignée au goût de la tireuse.