Chapitre 29

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Ses yeux s'ouvrirent en grand lorsque qu'il compris le sens de cette macabre comédie. Sa sœur assise sur son torce, son discours incohérent, sa lame. Elle faisait partie de sa famille ! Elle n'allait tout de même pas le tuer... Mais elle leva sa dague et au moment où elle l'abattit :

- Non, non pitié ! cria-t-il, se protégeant de tes mains. Kaiten, non, je suis ton frère ! 

Elle rit, ce rire qui faisait se dresser les cheveux sur la tête de tous ceux qui l'entendait. Artificiel et sans joie, comme tout en elle. Elle repoussa brutalement de ses bras, Roko grogna de douleur à cause de son poigné blessé :

- Les liens de sang ne sont rien.

Une telle assurance...

- Non ! Je pourrais t'être utile, je pourrais t'aider à gouverner ! 

- Pour que tu me mette sans arrêt des bâtons dans les roues, que tu complote contre moi, que tu me poignardes dans le dos ? Non merci.

- Je t'en prie ! En me tuant, tu ne réussira qu'à passer pour un monstre aux yeux de tous !

- Comme si ce n'était pas toi qui les avait encouragé à croire de telles choses.

- Un clan doit être dirigé par un homme et une femme ! Je peux t'aider ! Pitié ! 

Elle sembla hésiter un instant, tapotant ses fines lèvres rouge sang de son doigt pâle et fin, une éternité pour Roko.

- Si tu tiens tant que ça à vivre dans le déshonneur... À ta guise, fit-elle avec dédain en se relevant. Médecin, son poigné est sans doute cassé, soignez le. 

- Oui Kaiten daikyo, s'exclama celui-ci. 

Kaiten daikyo,  son nouveau titre... Pour la première fois, il realisa qu'il avait perdu, définitivement tout perdu, contre elle...

                                                                                ~●~

- Il n'y a pas de fracture, vous guérirez vite.

Le guérisseur finit de nouer l'atèle autour du poigné blessé de Roko.

- Évitez de trop forcer, c'est tout.

Le jeune seigneur se leva en silence pour rentrer, il n'avait aucune envie de voire sa sœur. Il voulait poser la tête sur l'épaule de son épouse et dormir... Dormir pour se réveiller plus tard en se rendant compte que ce n'était qu'un terrible cauchemar. 

- Mon seigneur ? Dame Kaiten vous demande. 

Maudits soient son nom et tous ses descendants ! Il suivit sa servante jusqu'au salon, la jeune fille frappa deux coups légers et poussa la porte, s'effaçant devant son maître. La pièce était éclairée comme en plein jour, toutes les lampes allumées, comme s'il n'était pas minuit passé. La nouvelle chef des Hyuga se tenait assise avec grâce, à coudée à la table basse en train de lire les derniers rapports des postes frontière. De quoi écrire était éparpillé sur la table tandis que plusieurs lettres scellées et cachetées attendaient d'être confiées à leurs messagers.

- Tu ne perd pas de temps.

Elle leva les yeux du rouleau entre ses mains avec un soupir :

- Le clan doit continuer à fonctionner indépendamment des bouleversements politiques ou nos ennemis en profiteront. Il ne faudrait pas donner des idées aux Aburame...

Ils étaient en guerre contre les manipulateurs d'insectes depuis quelques mois pour une sombre affaire d'erreur de cible lors d'une mission. Ce n'était pas un vrai danger, plutôt une épine dans le pied du grand clan Hyuga. 

- Bien que je ne sois pas encore nommée officiellement, je te propose de fêter ma victoire, notre victoire. 

Une servante apporta une bouteille de saké avec une coupe, une seule...

- C'est bien ce que tu voulait, n'est-ce pas ? "Trinquer à la mort de cette pauvre femme", fit-elle en avec un sourire terrifiant tout en se servant. Je te propose un toaste un peu différant, buvons au deux idiots que furent nos parents...

Elle porta la coupe à ses lèvres et avala une gorgée :

- A eux, fit-elle en lui tendant le récipient.

Il contempla ses doigts fins et pals, la coupe en laque écarlate ou il voyait à peine les traces de son rouge à lèvre, la manche de son habit, noir comme la mort... Son regard était absolument insoutenable, il lui rappelait sa défaite, avec assurance et amusement... Elle était forte, puissante, en un mot, dangereuse. Mais sa meilleure arme, et elle le savait très bien était son intelligence. Elle avait trouvé le moyen de lui faire prêter allégeance à sa personne, sur la tête de leurs parents morts, sur l'honneur de leur maison, sans s'exposer. C'était un piège infaillible qui prendrait n'importe qui ayant un peu de dignité.

Il pris la coupe :

- A eux, murmura-t-il, juste assez fort pour qu'elle entende, avant d'avaler d'un trait l'alcool de riz.




Kaiten HiugaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant