Kaiten Hiuga

Chapitre 41

Cela faisait bientôt deux heures qu'Hashirama, survolté, parlait de son projet de village ninja. Il était tellement passionné par son sujet qu'il ne s'adressait même plus à quelqu'un en particulier et ne remarquait pas les signes les plus évidents de l'ennui de son auditoire. Les serviteurs s'endormaient sur pied, littéralement, Tobirama se tordait les mains d'une maniere proprement dégoûtante, Madara baillait aux corneilles et Kaiten, qui avait d'abord essayé de suivre, agitait son éventail avec de plus en plus de léthargie. Soudain on entendit un léger tintement, aussitôt couvert par le bruit d'une tasse qui tombe. La porcelaine si brisa à terre avec fracas, réveillant l'assistance :

- Oh, comme je suis maladroite... murmura la chef des Hyuga, comme pour elle-même mais en prenant soin de parler assez fort pour que tout le monde entende. Navrée de détruire votre service à thé seigneur Hashirama. 

L'intéressé lui servit son grand sourire habituel :

- Ce n'est rien ! Absolument rien ! Vous été toute excusée. Où en étais je ?

L'idée même qu'il continue son exposé fit frissonner d'horreur tout son public.

- Excusez moi, seigneur mais vous parlez beaucoup d'aménagement, intervint Kaiten Daikyo. S'il est facile pour moi de saisir votre pensé, peut-être l'est-ce moins pour Madara et votre frère qui n'ont pas de support visuel... Nous devrions aller dehors, vous nous ferez visiter le site...

- Excellente idée ! s'écria le futur Okage qui se dirigea immédiatement vers la porte, suivi par ses collaborateurs. 

Ils sortirent, à la suite de celui-ci et aussitôt, la dame aux cheveux blancs s'arrangea pour ce plasser en fin de cortège. 

- C'était quoi ce bruit, tout à l'heure ? 

- Une tasse qui tombe, Madara...

Il s'était rapproché d'elle (et éloigné des Senju) avec discrétion, en silence...

- Non, l'autre bruit. Avant. 

Pour toute réponse, la dame des Hyuga sortit une montre à gouset de sa ceinture. 

- Qu'est-ce que c'est ? 

Elle lui posa l'objet dans les mains :

- Une orloge européenne. Je l'ai prise à un marchand étranger qui frodait la douane et qu'on m'a chargé d'arrêter...

Madara examinait la montre avec attention :

- C'est donc ça qui fait du bruit... Pourquoi ? 

- Pour me souvenir. 

- De quoi ?

La noble dame hésita, puis jeta un œil alentour pour s'assurer qu'ils ne seraient pas entendus :

- Depuis deux ans, je fais des migraines. Ce n'est pas trop handicapant mais... ça empire, lentement et sûrement. Alors je prends des médicaments à heure fixe et j'ai fait régler une alarme sur ma montre sous couvert d'y faire graver mon sceau...

Disant cela, elle sortit une enveloppe blanche de son col, comme pour preuve, et en avala le contenu. 

- Est-ce grave ? 

- Je n'en sait rien, on ne sais même pas ce que c'est...

Madara secoua la tête :

- Et tu me dit tout ça ? Il y a deux heures à peine, tu était prête à refuser n'importe quoi sous le simple prétexte que ça venait de moi. Et maintenant tu me fais confiance ? 

Elle ricana :

- C'est plutôt une manière de te tester. Si ça se sait, c'est que tu m'auras vendu.