Chapitre 37

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Bonze : prêtre en chef d'un temple bouddiste au Japon. 

Bodhisattva : équivalent d'une sainte pour les bouddistes.

En japonais, "Japon" se dit "Nihon" ou "Nipon" et signifi soleil levant. 

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- Vous n'avez pas le droit ! s'écria le prêtre. 

Kaiten entrait, accompagnée de son frère, tandis que ses hommes se séparaient pour fouiller le bâtiment. Ce monastère était splendide, possé sur le sommet d'une majestueuse et abrupte montagne dans le nord du pays. La nature tout autour était riche de merveilles et le décor du temple, même en cette aube grise d'automne où le soleil n'avait même pas encore apparut, était magnifique. 

- Je n'ai jamais pretendu avoir le droit ne serait-ce que d'entrer ici, seulement en avoir la force...

Le prêtre lui jeta un regard mauvais, furieux que des profanes souillent son sanctuaire. Il fallait dire que les moines fujiwara étaient d'excellents combattants, mais surpris en pleine nuit par des ennemis invisibles qui avaient infiltrés leurs remparts en silence, ils ne valaient pas grand chose. 

- Et puis-je savoir ce que vous cherchez ? demanda-t-il en désignant les ninjas qui retournaient l'hôtel, renversaient les vases, soulevaient les tatamis et arracheraient bientôt les lates du plancher. Je pourrais vous faire gagner du temps et éviter de la casse inutile...

- Vous tenez vraiment à faciliter le pillage de votre propre monastère ? 

Le bonze s'efforçait visiblement de se calmer :

- Bouddha nous enseigne que les possessions terrestres sont futiles... Mon karma ne sera qu'allégé de cette action et, qui sait, peut-être pourrai-je vous ouvrir les yeux et vous guider sur la voie de l'éveil spirituel...

Kaiten resta un instant silencieuse, impressionnée par l'abnégation du moine et par sa conviction :

- Nous cherchons le globe d'or.

Le visage de son interlocuteur se vida de son sang :

- Vous n'y pensez pas... Les os d'une bodhisattva y sont scellés ! 

- Je croyais que les possessions terrestres étaient futiles, ricana Roko. 

- Cette relique est sacrée ! explosa le prêtre. C'est à notre foi même que vous attentez là ! 

- Quelle dommage, car à mes yeux, votre foi vaut bien moins que la somme qu'on m'a promise en échange de cet objet...

L'ecclésiastique baissa la tête et pris le temps de réciter un sutra en égrainant son chapelet avant de la relever. A ce moment, son regard était calme et froid, sans une once de colère ni de haine :

- Je vous plain, vous et votre basse condition, tant que j'en conçoit du mépris, que les bouddhas, dans leurs divines compassion, me pardonne. Car je ne puis vous en vouloir de votre aveuglement, car certains êtres ne peuvent s'éveiller, les kitsune sont de ceux-là. 

En moins d'une seconde, il était à terre, une dague sous la gorge :

- Si je n'ai que faire de l'image que vous avez de moi, je ne me laisserai pas insulter de la sorte, fit Kaiten, glassiale.

Puis elle avisa que le regard du moine avait glissé jusqu'à sa cheville que le mouvement avait découvert :

- De plus, je trouve que vous me regardez avec beaucoup d'attention pour quelqu'un qui me meprise, minauda-t-elle avec un sourire plein de sous-entendus, en prenant soin de dévoiler encore un peu plus de peau nu tandis qu'elle se relevait.

Un membre du clan Hiuga entra alors, escorté d'un moine en armes qui se précipita pour aider le maître de son ordre à se relever :

- Je l'ai trouvé, dame Aoihoshi, fit le ninja en posant respectueusement l'artefact dans la main de sa chef.

La lourde boule d'or tenait dans la paume, gravée en forme de fleure de lotus, contenait incontestablement des os.

Elle inclina légèrement la tête vers le prêtre :

- Au plaisir de vous revoir. 

Et elle se tourna vers la sortie :

- Tu te réincarnera sans une once de beauté, démon ! cria le jeune moine. Ainsi la laideur de ton âme sera égale à celle de ton corps !

"Et si ton dieu est ironique, il y aura dans cette nouvelle enveloppe un esprit qui appréciera son corps..." penssa-t-elle en sortant du temple, sans prendre la peine de se retourner sur le garçon qui la provoquait et à qui son aîné enjoignait déjà de se contrôler. L'air de la coure, encore plongée dans l'obscurité lui fit du bien. On poussa les portes du cloitre devant elle et elle deboucha sur la première marche des escaliers immences qui s'abîmaient dans la mer de nuages qui noyait la vallée à qui les sommets orientaux masquaient le petit matin.

Les lèvres de Kaiten daikyo s'ourlèrent d'un léger sourire :

- Ceci est le nom de notre pays, dit-elle en levant lentement sa main qui tenait la boule d'or. 

C'est alors que le premier rayon de soleil qui traversa la muraille des montagnes  tomba sur le globe qui, poli tel un miroir, le repercuta et le refléta en des millions de raies de lumière. 

La chef des Hyuga adorait jouer ainsi avec les éléments de la nature grâce à ses yeux, donnant l'impression de les contrôler. Cela lui procurait toujours un sentiment de puissance grisant mais ce jour là, elle s'était surpassée, on eu dit qu'elle tenait le soleil dans la main. Mais ce moment extraordinaire ne dura qu'une seconde, à peine le temps de graver l'image d'une déesse, Amaterasu elle-même, dans l'esprit de tous ceux qui virent cette scène. 

Un messager arriva :

- Les Senju ont défait les Uchiwa à Kawanakajima, on ignore ce qu'il est advenu Izuna Uchiwa ! 

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Bonjour, bonsoir, 

comme toujours j'espère que ce chapitre vous aura plu. Comme vous le savez peut-être, ce jour est spécial, alors permettez moi de dédier ces quelques lignes à ma patrie :

En ce jour de fête nationale, le pays s'est paré de ses plus belles couleurs pour célébrer encore une fois l'anniversaire de la prise de la Bastide, symbole fort de la fin de l'oppression royal et de la puissance du peuple français. 

En ce jour, je me dois donc d'exprimer ma reconnaissance aux soldats, pompiers, gendarmes et policiers français qui nous protègent au péril de leur vie, parfois même pour défendre nos idéaux et qui ont défilés ce matin; et de revendiquer haut et fort mon attachement aux valeurs de la république. 

Puisse cette journée de communion réunir tous les français, quelques soit leur couleur, leur origine, leur classe sociale, leur religion, leur bord politique, leur genre ou leur âge autour d'un idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité sous un ciel radieu.

Puisse notre beau pays rester fièr et uni pour longtemps encore !


Kaiten HiugaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant