Chapitre 28

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- Alors comme ça tu veux le pouvoir ?

Kaiten observa le visage de son frère changer d'expression devant ses yeux parés d'étoiles bleus. La moquerie disparue d'un coup, remplacée par un masque glacé teinté d'appréhension semblable à celui qu'elle arborait. Le voir redevenir sérieux si vite à la simple vu de ses pupilles ravissait la jeune femme dont les fines lèvres dessinées en rouge sang s'ourlairent d'un faible sourire. Son cœur était serré, comme à chaque fois qu'elle s'apprétait à risquer sa vie.

- Quand commençons-nous ?

La tention était palpable dans le silence de la nuit, à peine troublé par les murmurs de l'assistance et des grillons. Ils n'étaient plus des frères, ni même des humains, à cet instant c'étaient deux tigres qui se toisaient. 

Elle avait une dague à la cheville et son éventail noir coincé dans sa ceinture. Un sur deux, pas idéal mais ce n'était qu'une sécurité. Elle devrait l'écraser avec des techniques de son clan ou elle n'aurait jamais aucune légitimité.

- Tout de suite. 

Elle tira sur son voile et attacha les pants de son kimono à sa taille et retira la manche droite de son habit. Le juban blanc immaculé jurait avec son vêtement noir de deuil. Elle se mit en garde.

De fauves, l'image parfaite de cette scène figée. Deux prédateur s'apprétant à combattre pour savoir qui dominerait l'autre. Qui s'observaient, à la recherche du moindre indice des intentions de l'autre. Et soudain, la lutte commença. 

Les trois premiers coups furent les plus puissant, les plus rapides. C'était très important, essayer d'avoir l'adversaire à la surprise, pour le désarçoner ou au moins pour montrer sa technique. Frapper fort, bas. Genoux, reculé à temps. Ventre, bloqué. La paume de Roko passa à quelques millimètres de sa joue. Le coude, effleuré !

Elle se baissa sur son genoux et tenta une balayette, facilement esquivée. Sa tenue la desavantagée clairement, ses petites sandales l'obligeait à repartir son poids avec une grande précision, son kimono l'empêchait de bouger et sa ceinture lui comprimait la poitrine. Qu'à cela ne tienne, ça rendrait sa victoire plus belle encore.

Un pas en arrière, juste le temps de se rééquilibrer qu'elle se précipita à la rencontrer du prochain coup, passant sous le bras tendu pour atteindre le flanc. Un coup de coude l'oblige à frapper à la hanche. Il grogna de douleur et répliqua par un coup de pied mais fût obligé d'abandonner sa manœuvre en voyant que le talon de sa cadette allait lui briser la cheville.  Il rabat brutalement sa jambe de frappe au sol pour exécuter un demi tour qui le déséquilibra. 

Kaiten vit sa chance se présenter, cela semblait trop beau mais ce n'était pas une manœuvre. Il n'avait pas le niveau, il n'était pas assez désespéré pour tenter une chose si risqué... Elle pouvait gagner... Mais, si il l'avait vraiment berné... "C'est ton destin".

En un instant, elle lui saisit le poigné et le retourna en lui imprimant un mouvement en avant. L'articulation émit un claquement sinistre tandis que l'aîné des Hyuga s'écrasait au sol. Un murmure traversa la foule. Il se retourna en grognant avant que le pied de sa sœur ne s'abatte sur son ventre. 

- Ô, mon frère, tu pourrais être fort... Si tu n'était pas si stupide !

Les yeux de Roko étaient pleins de rage... Et de mépris... 

- Tu n'es qu'une traîtresse ! cracha-t-il. 

Tandis qu'il disait cela, il glissa discrètement sa main vers sa dague. 

- N'y pence même pas, à moins que tu ne veuilles que je te brise les cotes ?

Silence. Elle inspira profondément :

- Je suis à présent, la chef de ce clan. 

- Tu n'es rien ! cria-t-il.

Elle pesa de tout son poids sur l'abdomen de son aîné, tout en se redressant :

- Rappelle-moi qui est à terre, sous mon pied, comme un insecte ? J'était en train de réfléchir à un long discours mais finalement, tu va me faciliter la vie, dit-elle avec fureur.

Elle s'agenouilla sur sa poitrine en prenant son couteau :

- J'ai décidé d'être bonne partout où tu aurais été cruel... 

Les yeux de Roko s'agrandirent de surprise et d'incompréhension tandis que le sourire de sa cadette devenait de plus en plus sombre mais aussi... Bienveillant ? 

L'assemblée était à ce point silencieuse qu'on entendit parfaitement le bruit ténu de la lame que leur chef tirait de son fourreau :

- J'ai pitié, mon frère. 

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Bonjour, bonsoir, 

je suis navrée. Cela fait très longtemps que je n'ai rien posté... J'ai honte. 

Donc, pour me faire pardonner, spécial dédicace à just_2_ARMY qui m'à dit avoir hâte de voir ce combat. En espérant donc que ça vous plaira.

Kaiten HiugaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant