Chapitre 33

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Aoihoshi : signifi "étoile bleu", c'est le nom de chef de Kaiten et le nom de ses pupilles. 

Shima : signifi île en japonais, Tohou no shima veut donc dire "l'île de Tohou".

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Une après-midi claire, ensoleillé, au pays du feu, un peu trop chaude au goût de la chef des Hyuga mais néanmoins parfaite pour la double ambuscade qu'elle avait prévu. 

Elle attendait à quelques distance du lieu de son piège, une clairière adossé à un à-pic où les Aburame avaient eux-mêmes prévu de pieger les Hyuga. Elle buvait une tasse de thé, agenouillé sur un coussin, sous une grande ombrelle que l'un de ses serviteur tenait tandis qu'un autre lui présentait le plateau. Elle porta le liquide fumant à ses lèvres, observant ce qu'il se passait à quelques centaines de mètres de là de ses yeux surpuissants. Tout se déroulait comme prévu...

Elle reposa calmement sa tasse sur le plateau et se leva :

- Allons y...

Aussitôt, tous les ninjas présents se mirent en mouvement selon le plan qu'elle avait mis en place, comme les rouages des plus coûteuses horloges européennes.

Quand Kaiten émerga des arbres, avec ses quatre larbins et son porte-ombrelle, les soldats Aburame étaient maintenus au sol par les membres de son clan, son frère se tenait devant la famille régnante de leurs ennemis. Si elle avait voulu les coincer ce jour là, c'est précisément car elle savait que le chef serait présent avec son fils ainé et ses petits enfants, pour leur éducation. 

Ceux qui osaient s'opposer à elle payaient pas de mine : un vieillard appuyé sur sa canne, un grand échalas osseux et deux petits tremblent de peur. 

Kaiten reprima un haut-le-coeur en voyant les centaines d'insectes immondes qui rempaient à l'intérieur de leur corps et salua :

- Chef Akira, quel plaisir de vous rencontrer enfin, fit-elle en s'inclinant légèrement. 

- Moi de même, répondit le vieil homme d'une voix érodée par l'âge. La fille prodige de Tsukeiro n'a pas volé son nom, vous resplandissez vraiment comme une étoile...

- Merci, dit-elle en se cachant derrière son éventail blanc, en resserrant contre elle les pants de sa traîne qu'elle tenait à la main, en modifiant légèrement ses appuis sur ses hautes sandales en laque noire, comme timide. 

Elle vit le fils de vieux chef s'étrangler et les yeux du petit garçon et de la petite fille s'éclairer. Pour une raison qu'elle ignorait, elle faisait toujours de l'effet aux gens, de l'envie et de l'admiration ou du dégoût et de la jalousie le plus souvent. 

- Père, s'écria l'homme maigre, pourquoi la flatez vous ?  Vous discutez comme si vous l'aviez invité à prendre le thé, mais elle est notre ennemi ! Elle nous a capturé et elle va nous tuer !

Le chef resta impassible :

- Comme tu l'as dit, mon fils, elle nous a capturé, nos combattants sont déjà au sol, leurs forces sont deux fois plus nombreuses que les nôtres, et si nous n'étions pas encerclés, cela m'étonnerait beaucoup... Si elle avait voulu en finir, elle l'aurait déjà fait. Alors je préfère miser sur une discussion agréable entre gens civilisés et penser que tout cela n'est pas une mise en scène macabre pour prouver  à ses hommes qu'elle n'a aucune pitié. 

Il se tourna vers l'intéressée :

- Ai-je tort, dame Hyuga ?

Kaiten replia son éventail d'un coup sec, changeant brusquement d'attitude, elle n'était plus une jeune noble polie et bien éduquée mais une chef de guerre qui souriait devant ses ennemis vaincus :

- Je vois que vous avez parfaitement compris la situation, temps mieux. À vrai dire, je pariais aussi sur la discussion...

Elle pris une grande inspiration :

- La guerre entre nos deux clans dure depuis bientôt deux ans, bien que le rapport de force soit à notre avantage... Mon père à été clément avec vous, or cette pitié est une faiblesse et je ne peux me permettre aucune faiblesse, moi qui n'ai de légitime que ma force. Je ne suis au pouvoir que depuis deux semaines et mon clan n'a vu de moi qu'une traîtresse capable de tuer son frère et une belle parleuse, il est temps de leur montrer mon efficacité sur le champ de bataille...

À ce dernier mot, une centaine de ninjas apparurent, sous les arbres ou à leurs cimes, au sommet de la falaise ou postés au loin, au fait des collines qui entouraient ce lieu.

- Alors je ne vais pas vous massacrer, je vais vous laisser le choix suivant : sois vous mettez fin à la guerre et vous nous nous donnez Tohou no shima sur la rivière Asano ou vous persistez sur cette voie pavée de sang et de violence et j'exterminerais votre clan entier, jusqu'au dernier de ses rejetons.

Le vieil homme resta immobile, les yeux baissés tandis que son fils poussait ses enfants derrière lui :

- Tu ne les touchera pas démone !

Kaiten n'eu pas besoin de rétorquer.

- Tais toi Kaname, cria les vieux chef.

Il été en plein dilemme, il ne pouvait deçemment laisser une partie de son territoire à l'ennemis sans combat, mais elle venait de menasser sa famille. 

Kaiten pris une voix plus douce :

- J'ai de grandes prétentions pour ma famille, je veux faire des miens les plus puissant et les plus riches des ninjas, bien plus que les Uchiwa et les Senju qui favorisent l'instabilité. Il y a, à Edo, des changements dont on ne doit aller à l'encontre. Le pays s'ouvre, le Sengoku Jidai se termine, nous ne pouvons l'ignorer... Je veux la paix, et de cette paix vous profiterez et le pays sera uni et stable pour résister aux occidentaux...

Le silense s'abattit sur la clairière, si profond que l'on entendit parfaitement les dague tirées à l'unisson par les Hyuga sur un discret signe de leur chef. En un instant tous les Aburame au sol se retrouvèrent avec une lame sous la gorge. 

- Très bien dame Hyuga, Tohou no shima est à vous, murmura Akira Aburame en s'agenouillant. Vous avez gagné Aoihoshi no daikyo.

Kaiten regarda le vieillard entre ses lourds cils, affichant un sourire triomphal :

- Je savais que vous sauriez vous montrer raisonnable en présence de vos petits enfants...




Kaiten HiugaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant