Au Japon, pendant près de 200 ans, l'empereur n'avait qu'un pouvoir symbolique et c'était les samouraïs qui dirigeait le pays. En 1867, la restauration impérial du prince Mutsuhito plonge le pays dans une guerre civile heureusement de courte durée et qui verra la fin des samouraïs.
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Les désormais fondateurs de Konoha déjeunaient ensemble, comme tous matins, dans la très neuve et très en travaux maison des chefs Senju. Ils ouvraient leur courrier ensemble, jours après jours, et se partageaient le travail pour la journée. En général, Kaiten mangeait un peu, mais se jour là, elle était complètement absorbée par sa correspondance. Plus qu'absorbée, elle semblait préoccupée.
- Tout va bien ?
Elle prit une grande inspiration et se leva :
- Non, des nouvelles étranges me parviennent de Edo... c'est la troisième lettre inquiétante de mes clients du gouvernement que j'ouvre. C'est assez confus mais ils me parlent de mouvements anormaux dans les hautes sphères, et d'une tension dans l'air... C'est clair qu'ils ne veulent pas entrer dans le vif du sujet dans des lettres facilement interseptables.
Madara haussa un sourcil :
- Et ça te fait peur ? Ces histoires d'atmosphère pesante ?
- Bien sur que non. Se sont des idiots et les idiot paniquent facilement. Mais le fait que ses idiots orgueilleux prennent la précaution de parler à mots couverts de peur que leur sacro-saint système soit corrompu au point de lire les lettres de leurs éminences, ça me préoccupe. Ils doutent de ce qu'ils croyaient être la plus puissante des institutions il y a encore un mois, il y a forcement anguille sous roche.
- Et ça pourrait être quoi, cette anguille ? demanda Tobirama tandis que Kaiten se levait.
La dame aux cheveux blancs posa un regard sur eux, étrangement dénué de moquerie :
- Inutile de vous alarmer avec des supposition. Je vais aller voir de quoi il retourne sur place, vous, faites surveiller la route et renforcer la garde, par simple précaution. Je laisse mon frère et tous mes combattants ici, avec des instructions au cas où...
- Oh, non ! s'écria Hashirama. On a bien assez de soldats, prends en suffisamment pour toi !
La daikyo eut un sourire :
- Depuis quand n'avez-vous pas mis les pieds à Edo ?
Silence.
- Voilà, reprit-elle, alors je vais vous expliquer. À la capitale, il y a cinq policiers à chaque coin de rue, un commissariat à chaque quartier, avec son commissaire, une capitainerie à chaque district, une prison à chaque arrondissement et douze préfets. Et le chef de la police à beau être l'un de mes clients, et le shogun à beau être stupide, on entre pas dans sa cité avec une milice privée. Je prendrais mes serviteurs habituels, se sera tout aussi bien...
Une impression de danger imminent serait la gorge de Madara, le simple fait que la dame des Hyuga prenne l'affaire au sérieux suffisait à mettre le moindre de ses sens en alerte. Mais peut-être n'étai ce qu'une feinte ? Une bonne excuse pour aller à Edo ? Possible, probable même, mais c'était comme si elle aussi était sur ses gardes, prête à s'enfuire plutôt qu'à riposter... Se passait-il vraiment quelque chose de si terrible qu'elle aurait besoin de le craindre ?
- Sois prudente, dit Mito, qui la tutoyait déjà.
- Oui, soyez prudente ! renchérit Hashirama.
Elle inclina légèrement la tête et se dirigea vers la porte. Au moment où elle allait sortir, Madara se décida enfin :
- Ouais, sois prudente, grogna-t-il en regardant ailleurs.
La jeune dame adressa son premier sourire de la journée à la porte et disparu.
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Cela faisait déjà une semaine qu'elle était partie, et tout aussi longtemps que l'on avait aucune nouvelle d'elle. Aucune nouvelle de rien... la ligne était coupée, la poste ne passait plus, les avant-postes ne répondaient pas. Quand on avait envoyé une équipe voir ce qui se passait, il avait semblé qu'ils avaient été abandonnés dans la panique. Pas de sang, pas de morts... Incompréhensible. On avait décidé de ne pas pousser les recherches plus avant, de peur que se soit un piège. À présent, ils regrettaient de ne pas avoir insisté pour connaître les suppositions de Kaiten. Mito, qui avait peu participé à la guerre, commençait même à paniquer, et si elle ne le montrait pas, les autres n'en ressentaient pas moins sa peur. Le village entier était comme gelé, figé dans l'attente d'informations, d'action, d'attaque.
Et Madara, lui attendait la dame aux cheveux blancs encore plus que Mito ou Hashirama, ou encore que Tobirama qui devait bien reconnaître qu'elle était utile. Une semaine... Qu'est qui la retenait ? Était-elle en danger ? Qu'avait-elle voulu dire par "inutile de vous alarmer avec des supposition "? Il se demanda quelle situation l'effraierait. Dans son orgueil de Uchiwa, il ne voyait pas quoi d'autre qu'une intervention divine pourrait le faire paniquer... Mais il avait peur pour elle, bien qu'il sache pertinament qu'elle pouvait se défendre. Pour ne pas se sentir idiot, il préférait raisonner ainsi : "sois prudente" était une expression bien trop commune pour être les derniers mots qu'il lui aurait adressé...
Il releva la tête. En face de sa table de travail, il y avait un petit autel shintô. Sans vraiment penser, il pris un fruit sur son bureau et alla le déposer en offrande. Il joignit les mains, s'inclina légèrement...
La porte s'ouvrit à la volée :
- Venez voir ! Vite ! s'écria Oruko, le cousin et meilleur ami de Madara depuis la mort de mèche-verte des années plus tôt, avant de repartir en courant sans l'attendre.
- Hé, qu'est-ce qui y a ?
Il courut derrière lui comme quand ils étaient gamins, sans comprendre. Il n'avait pas l'air effrayé, mais... intrigué ?
- Ho ! Qu'est-ce qui se passe !
Il s'arrêta enfin à un coin de rue, à l'embouchure de la grand place. Madara s'apparaîtrait à l'interroger de nouveau quand il vit la foule qui se rassemblait, secouée de rumeurs. Il y avait tout le monde. Il alla rejoindre les Senju.
Un instant passa encore en silense avant qu'ils puissent la voire, elle était partie en grande tenue, elle portait à présent des vêtements de paysans, pantalon court et dessus bleu nuit. Des bottes de la même couleur, confortables et bien loin des hautes sandales de laque habituelles. Pas de bijoux, pas de faux col, pas de ceinture, juste un sac en toile balancé sur l'épaule. Pour un peu, on n'aurait pu la distinguer de ses serviteur, vêtus de la même façon qu'elle. L'un d'eux traînait derrière lui un homme chauve et bedonnant.
- Vous n'avez pas le droit ! cria-t-il.
Kaiten s'arrêta et sortit un rouleau de son baluchon tandis que l'homme qui tenait le chauve arracha la tunique de celui-ci et la posa sur les épaules de sa chef. Une tunique couleur crème, marquée d'un chrysanthème doré, le vêtements des fonctionnaires de l'empire.
Le silense était toujours aussi pesant quand la dame Hyuga ouvrit le parchemin :
- Aujourd'hui, sur ordre impérial, le shogun est démi de ses fonctions, lit-elle à voix haute, suffisamment fort pour que tout le monde entende. Sur ordre impérial, le poste de shogun est définitivement supprimé. Sur ordre impérial, la caste des samouraïs est définitivement dissoute. Sur ordre impérial est prononcé la restauration du pouvoir impérial dans tous les domaines et la nomination du prince Mutsuhito comme 122e empereur du Japon. Gloire et longue vie à lui, que son règne dure dix-mille ans !
La chute de l'ordre établi depuis deux cent ans ? La restauration impérial ? Finalement, il n'y avait pas qu'une intervention divine qui pouvait lui faire peur...
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Kaiten Hiuga
FanfictionLa famille Hiuga est connue pour être cruelle envers ses membres. Divisé en deux, une branche suplantant l'autre avec violence, semant la haine et la discorde, et cela depuis au moins la fondation de Konoha. Un siècle plus tard, le okage Naruto, s...