Chapitre 12

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Okkaido : île principale la plus au nord de l'archipel du Japon, la plus froide. 

Kunai : arme des ninjas, poignard à lancer.

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Un cri retentit. Le chef Tsukeiro sauta sur ses pieds et se précipita dehors, son fils sur ses talons. 

La marionnette était là, ses membres pliés dans un angle toujours aussi singulier, et effrayant... Ses yeux blancs où se dessinait deux étoiles bleus comme le ciel glacé d' Okkaido étaient noyés dans le sang qui coulait de ses paupière déchirées dont les sutures avaient sauté. Elle tenait par le coup une servante terrorisée dont la gorge montrait une longue estafilade. Dans le petit matin grisâtre, les premiers rayons de l'astre solair arrivaient dans son dos. Faisant briller ses cheveux de neige et sa peau incroyablement pâle, comme éclairée de l'intérieur, et surtout, faisaient ressortir violemment le rouge du sang sur elle.

La tension était à son comble alors que le père et la fille, la bête, se regardaient dans les yeux. Il essayait de capter son regard, de focaliser son attention sur lui. Cela sembla fonctionner, même si il avait le plus grand mal à soutenir le regard sanglant de shiro-hime. Il avait l'impression étrange d'y voir un pouvoir supérieur, supérieur au sien mais calme, calme comme le ciel étoilé la nuit de sa naissance... Elle était calme alors qu'elle s'apprétait à tuer une femme innocente.

Mais ça fonctionnait, elle n'avait d'yeux que pour lui, au sens propre. Il avança d'un pas, puis de deux tandis qu'elle relachait doucement la pression sur la gorge de sa victime, pour finalement la laisser tomber à terre. La servante pu s'enfuir sans encombre. Elle s'avança elle aussi.

- Kaiten...

Elle fit un mouvement sec de la tête, comme un oiseau, en entendant son nom, mais elle s'approcha encore un peu. Il allait réussir à la résonner.

-  Rend toi, kitsune ! cria alors son imbécile de fils, la pointant de son arme.

Elle fondit sur lui, telle un faucon sur sa proie. D'un coup puissant au poigné, elle le desarma et rattrapa le kunai au vol. Et alors qu'elle allait planter la lame dans sa trachée, le chef pu la frapper à la nuque, suffisamment fort pour qu'elle perde connaissance. La jeune dame tomba lourdement, à quelques millimètres des pieds de son frère. 

Celui-ci avait les yeux écarquillés de peur et le souffle rapide, tentant de se remettre de la terreure de la mort qui s'était jetée sur lui comme un serpent. Il regardait son père, lui même essoufflé par l''effort qu'il venait de faire pour empêcher inextremis sa cadette d'assassiner le reste de sa fratrie. 

Au bout d'un moment, il parla :

- Aide le médecin à la porter, crétin.


Kaiten HiugaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant