twenty eight

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Nooon ! Toad avec sa fusée là !! crie Raphaël.

Décidement...

En main de la manette bleue, comme je n'ai jamais eu de Switch, je prends des screenshots de tout tout le temps, et ça déconcentre Raphaël plus qu'autre chose.

Je vais gagner ! je dis en voyant la ligne d'arrivée, tout en regardant la galère que vit Raphaël.

J'vais casser un truc.

Le rire de Benjamin retentit, dans mon dos. Il est assis à ma droite, enfoncé dans le canapé, tandis que Raphaël et moi sommes penchés en avant pour nous concentrer sur la course. Il doit être seize heure, et je me sens de nouveau intégrée. Je ne peux plus recevoir les appels d'Ugho, et j'ai demandé à ma mère d'installer WhatsApp pour que l'on puisse continuer à se parler, et s'appeler.

Tu as gagné ? demande le jeune homme concentré à ma gauche.

Je crois bien, mais je ne veux pas te mettre en colère.

Il râle, et continue sa course en tentant le tout pour le tout. Mais bon... il faut se faire une raison, Toad déteste Raphaël, c'est tout. Lorsqu'il passe la ligne d'arrivée... en étant onzième... Raphaël serre sa manette et les dents, puis il éteint vite sa switch.

Aller, on fait comme si rien ne s'était passé, hein ? Mario Kart ? Je connais pas.

Alors que je me moque de lui, je me laisse tomber dans le canapé, mais la douleur de la blessure m'arrache un léger soupir.

Ne te fais pas mal, dis Benjamin tout bas en s'approchant un peu.

Bon ! Je vais m'échauffer à la piscine, dans une heure il faut qu'on soit aux terrains Benjamin, n'oublie pas, prononce Raphaël très hâtivement en mettant sa console dans une housse.

Il se lève, et salue quelques joueurs sur son passage, tandis que j'entends Benjamin soupirer derrière. Je me tourne alors vers lui, curieuse.

Ça ne va pas ...?

Il hausse les épaules. Hum, effectivement, il a l'air à plat.

Tout le monde n'est pas aussi excité que Lucas à l'idée des huitièmes de demain, dit-il tout bas de nouveau.

Ce n'est pas grave, d'avoir peur. Tu as le trac ?

Il opine, toujours le nez dans son téléphone, scrollant avec son pouce des choses qu'il ne regarde qu'à moitié. Puis, pris d'un coup de blues, il verrouille son téléphone, le met près de sa cuisse et voile son visage avec ses deux mains.

Je ne peux pas te dire que ça va bien se passer, je continue en le voyant bizarre. Mais, ça se passera. Je veux pas que tu partes perdant d'avance, sinon ça va forcément mal se passer.

Je vois ses doigts s'écarter, et ses yeux me regarder entre eux. Je lui souris, espérant lui remonter un peu le moral. Sa nuque est alitée sur le haut du dossier du canapé.

Tu penses ?

J'en suis sûre. Si tu penses positif, le positif ne pourra que t'arriver.

Il hausse une nouvelle fois les épaules, et ferme l'écart de ses doigts.

Aller, va avec Raphaël pour te changer les idées, comme ça tu seras échauffé.

Non, je vais m'échauffer aux machines. Tu viendras avec nous aux terrains ?

Cette fois, c'est moi qui hausse les épaules.

On Est Deux [Benjamin Pavard]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant