thirteen

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Camille ? dis-je d'une voix tremblante, sous les premières émotions de la vie d'adulte.

C'est quoi cette voix ? Ils t'ont prise ?

Oui !

Un agréable rire électronique vient combler mon petit bonheur personnel.

Bon, par contre, je ne travaille qu'à la rentrée. Mais, ils ont dit que si j'étais disponible, je pouvais venir me présenter pour aider au bon déroulement du brevet des collèges.

C'est génial !

Quelques temps et rires après, je raccroche. Assise sur le banc devant le collège, j'ose verrouiller mon téléphone pour observer a travers les buissons mon futur lieu de travail. Un collège assez ancien, sans charme direct. Un directeur un peu gros, une barbe à la WoodKid, un costume simple.

Bon, ça suffit. Je retourne sur Instagram, et demande à Benjamin que Samuel vienne me chercher devant l'épicerie. Gentiment, hein. J'ai quand même bien été éduquée du côté de la politesse.

Avant même de recevoir la réponse, je me lève, et démarre un petit trajet Pokémon Go. Autant en profiter... Mes écouteurs dans les oreilles me diffusant un son style Arctic Monkey, j'attrape les quelques spécimens présents, et tourne le pokéstop de l'église. Merde, une notification me dit qu'il ne me reste que 20% de batterie.

Je pince les lèvres, et abandonne les deux derniers Pokémon qu'il me reste a attraper. J'arrive plutôt vite à l'épicerie, avec, en passant les portes coulissantes électriques, Défaite de famille d'OrelSan dans les oreilles.

Vincent. T'as l'même âge que moi, pourquoi t'es quand même plus vieux ? chantonné-je vraiment pas fort en passant entre les rayons remplis de conneries. Si vous n'avez pas peur du vide...

Là, je crois entendre mon nom, derrière la voix d'Orel. Tiens, un paquet de chips au poulet rôti. Je l'attrape, et, quand je me tourne en sens inverse, une grande silhouette me bloque. Ouais, grande, noire. Putain, je vais me faire attaquer, j'en suis sûre.

J'ôte un écouteur, et j'ose regarder le visage de la carrure qui me bloque, avec une boule de feu et de glace en même temps dans le bide.


Putain, Benjamin ! Dégages !

Il rit, mais, j'en ai vraiment pas envie là. Il m'a fait peur de fou. J'hésite à le taper, mais je préfère le contourner, en tapant mon épaule contre la sienne.


Hé, t'as quoi ? dit-il en me suivant tranquillement, sûrement toujours les mains dans les poches de son jogging.

Tu m'effraies publiquement, dis-je en prenant un pot de mayonnaise bas de gamme. Y'a pile le nombre de gobelets par personne faut écrire vos noms..., chuchoté-je.

Parce que tata est l'genre de crevarde, qui lave les assiettes en carton, continue le bouclé en échangeant le prix de la boîte de thon avec celui des cornichons.

Fais pas ça, c'est chiant après.

Tonton, si tu continues d'faire..., dit-il un peu fort à mon goût.

Chuuut, tu me fais honte, putain ...!

Il sourit, et, vite, ouvre un pot de mayonnaise opaque, il plonge deux doigts dedans, et en étale partout par terre, sur le rayon, le ketchup, les étiquettes indiquant le prix.

A ce moment, un homme assez large fait son apparition. Merde, il a l'air vénère. D'un pas ferme, il s'approche, et ses talons ne font aucun bruits. Voyant que Benjamin s'amuse toujours avec la mayonnaise, je lui prend le bras qui étalait, et le serre, pour lui indiquer un problème qui arrive.

Pardonnez-le, il s'rait pas comme ça si sa femme le trompait pas, dis-je inspirée de ce que je venais d'entendre, en inversant pour être crédible.

Où p'têtre qu'elle le trompe parce qu'il est comme ça ?

Merde.

Je lève la tête, pour le regarder, l'engueuler, mais tout c'qui nous sort de la bouche c'est un «Hum... J'sais pas.»

On a fui, juste après. J'ai bien évidemment dû abandonner mes chips et là mayonnaise, mais bon.


Je n'ai qu'à prétendre être la sœur de Lucas ?

Mais c'est des conneries, ça... Comme si ils allaient te laisser bouffer avec nous...

Je sors ma boîte de cigarettes, et en libère une. J'aperçois le regard de Benjamin me cramer, et, je lui en propose une en lui tendant le paquet. Il refuse poliment en secouant la tête négativement. Je la range, et sors mon briquet. Un briquet uni, bleu foncé. Ugho y avait dessiné Saturne, vite fait. Elle est un peu effacée, mais toujours là.

Oh, tu aimes bien l'astronomie ? demande Benjamin en s'appuyant sur la barrière verte décolorée.

Non. Je n'y comprend rien. Ce n'est pas logique pour moi, je ne sais pas pourquoi.

Il reste bête un moment, et, tourne la tête vers moi d'un coup. Comme si une idée folle lui avait traversé le crâne.

Pourquoi tu y a dessiné une planète, alors ?

Un pote qui est fan. C'est lui qui l'a fait.

Ne me dit pas que c'est celui qui s'est ramené l'autre jour ? ricane-t-il en reposant son regard sur la route devant nous.

Pourquoi tu ris ?

Oh, je suis désolé. Je croyais que vous vous étiez parlé, et réconciliés.

Tu crois mal, dis-je en descendant de ma barrière.

J'hésite a partir, mais, à pieds, j'ai la flemme. Et puis, Benjamin n'a sans doute pas fait exprès. Je me retourne, pour être face a lui. Et puis je me tais. Un long moment de passe, sans que nous disions quelque chose. C'était pas gênant. Ouais, c'était cool, même.



On est en train de zoner, là ? demande-t-il après ces quelques instants calmes.

Ça t'ennuie ?

Je sais pas...

Je souffle. Quel relou...

J'ai demandé Samuel, pas toi, d'ailleurs.

Samuel ne pouvait pas, et j'ai pas voulu te laisser sans moyen de transport.

Et Lucas ? Olivier ? Raphaël ?


Il détourne la regard, fuyant le miens qui le questionne.

Tu voulais vraiment pas que ça soit moi, quoi.

Je ne m'y attendais pas. C'est tout. Ne te vexe pas pour ça, c'est pas la mort, je ris en le jugeant du regard. Viens on rentre.

Rentrer où ?

C'est ta voiture. Tu rentres où tu veux.


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Héhé, chapitre plus long x)

Bon, ben, voilà.

xx

On Est Deux [Benjamin Pavard]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant