nineteen

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Je peux récupérer ma voiture, donc ?

C'est ça, m'dame. T'nez, les clés. Elle est dans l'p'tit garage à droit' en sortant.





Yes, yes, yesss. Je fonce m'installer dans ma chère voiture. Enfin. Vite fait, j'appelle ma mère pour la remercier d'avoir payé la réparation, et lui raconter un peu comment s'est passé ma première journée au lycée. Puis, je suis passée par chez moi pour récupérer mes vêtements parce que s'habiller comme Lucas, oui, mais sentir comme Lucas, non.

Il sent très bon, hein, mais, c'est bien la raison pour laquelle je préfère sentir moi-même. Je voudrai ne plus avoir a fourrer mon nez sous le t-shirt noir doté d'une poche sur la droite, avec, sur cette poche, un des masques de la série que je dois mater, pour humer mon parfum mélangé à la lessive de Lucas.

Une fois garée sur le parking du camp, je monte directement sans prendre mes affaires, et m'affale sur le lit. Enfin. Après avoir fait ces deux heures de cours à des secondes (une heure de contrôle et une heure à leur expliquer comment les mots composés genre nowhere/somewhere/everywhere se forment), récupéré ma voiture, mes fringues, mon lit, je décide de piquer un somme, mais, Benjamin n'en a pas décidé ainsi.






Bon, écoute, dis-je en répondant à son appel Insta. Si tu voulais que je vienne à la salle canapé il fallait le dire plus tôt !

Mais viens, je suis tout seul, je m'ennuie.

T'as pas une copine pour t'occuper ?






Il ricane, puis soupire de douleur.







Elle peut pas venir.

Tout repose sur moi.

Te prend pas une bouche trou, s'teuplait. T'es cool, faut l'savoir.

Si j'arrête d'être cool, tu me laisse tranquille ?

Le prend pas mal... J'arrive pas à être gentil, là, tu me stresses, dit-il en souriant un peu, s'essuyant une moitié du visage avec la paume de sa main.

Arrête, sinon je vais rougir, j'ironise.







Il grogne, puis pose le dos de sa tête sur le haut du canapé. Il regarde le plafond quelques secondes, puis finit par fermer les yeux.







Elle ne va pas venir en Russie. Enfin, si... Juste le premier match, puis... Elle va rentrer.







Il se tient l'arrête du nez avec son pouce et son index. Oulà. Benjamin n'a pas l'air d'aller. Mais je suis crevée...

Bon, je vais faire un effort. C'est lui qui m'a fait rire avec sa brosse à dent quand Ugho a fait de la merde, et quand je pleurais dans la voiture, c'est lui qui est venu me voir. C'est aussi lui qui a voulu me revoir le jour où je suis allée me présenter au lycée. Je lui dois bien ça.








Ok, Swallen docteur de l'amour arrive. Je prend juste une douche, et je te rejoins.

J'ai pas besoin de docteur, Chips. J'ai juste besoin d'elle.

Oh... Je peux donc rien faire ?









Il soupire.








Si, viens me faire un câlin.








Il raccroche instantanément après avoir fini sa phrase, et me laisse prendre une bonne douche bien chaude. Vu que j'ai laissé mes affaires dans la bagnole, je pique un maillot de Lucas, avec un de ses jogging. Ouais, je viens de décider que ça sera mon pyjama. Et trop la flemme de mettre un soutif.









Heyy, Benjamin, dis-je doucement en arrivant dans la grande salle. T'es où ?








Je vois sa main se lever au dessus d'un dossier de canapé. J'y vais, et lui fait son câlin. Bordel, il sent comme Lucas. Je le lâche, surprise, et le regarde un peu décontenancée.




Quoi ? demande Mayonnaise en fronçant les sourcils.

T'as la même odeur que Lucas, gros, c'est bizarre...

Retourne-toi, s'teuplait.




Je me retourne, non sans trouver ça bizarre, puis je sens son index appuyer dans le haut de mon dos.




C'est marqué quoi, ici ?

Hernandez...

Et, dit-il en me tournant les mains sur mes épaules. Tu sais que Hernandez c'est pas pareil que Pavard ...?

Pfff, t'es con, je lance en lui tapant l'épaule. Revenons à nos moutons.

On a des moutons ?

Tu t'es déjà vu dans le miroir ?

T'es chiante, t'as pas le droit de te moquer de mes cheveux.






Il boude. Tant pis. Et non, je n'essaie pas pas de le chatouiller, ni d'autres trucs clichés, parce que j'ai ma petite fierté. Je me lève, mais j'suis vite attrapée par sa main. Rooh.






Tu vas où ? demande le bouclé.

A la machine a café. Tu veux quelque chose ?

Elle ne fonctionne plus, la machine.

Forcément...

Bon, je t'ai pas demandé de venir pour rien.







Je me retourne pour le regarder, en fronçant les sourcils, mais, d'un coup sec, il me fait poser les fesses sur le canapé.







En ce moment je crois qu'elle m'évite... Je l'ai appelée tout a l'heure, pour lui dire que j'avais deux jours de repos et elle n'a presque pas réagit a part un 'ooh, c'est dommage...' et c'est pas du tout son style...

Hé, tu as l'air stressé, peut être que tu déteins sur elle.

Tu crois ...?

J'en suis pas sûre, mais, peut être ? Je te conseille de lui en parler. Tu vas pas rester à douter d'elle comme ça sur un canapé pendant deux jours !

Euh...

Aller ! Ok t'es timide, je l'ai bien remarqué mais...

Merci c'est sympas...

Benjamin... Fonce, c'est tout c'que j'ai a te dire.

J'ai pas envie de passer pour le Ugho de service...

Mais...






J'éclate de rire, suivi de lui-même. Putain, il sort des trucs c'est n'importe quoi...






Je vais essayer de trouver une série au supermarché, et quand je reviens t'as intérêt à me dire qu'elle vient demain.






Je me lève, vite, et cette fois par le dossier du canapé.




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héhé

xx

On Est Deux [Benjamin Pavard]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant