thirty two

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Quand je dépose ma main dans celle de Benjamin, qu'il me tend, j'entends dans mon dos des applaudissements et des cris encore plus forts. Peut-être n'avaient-ils pas remarqué que Benjamin était monté jusqu'à maintenant. Quoi qu'il en soit, il me tire vers lui. Je n'avais pas remarqué mais il a enlevé son maillot, sans doute ayant trop chaud.

Alors, qu'as-tu pensé de ton premier match ? me demande Benjamin avec un de ces sourires sur les lèvres.

Je jette un œil autour de moi, puisque nous sommes dans les escaliers de la tribune. Il tient toujours ma main, fort, presque contre sa poitrine. A vrai dire, je ne sais pas quoi répondre. Alors je repose mes yeux dans les siens, et je me rends compte que de nous deux, ce n'était pas à lui de poser la question.

C'est plutôt à moi de te demander, tu ne trouves pas ? je lui réponds à travers les hurlements alentours.

J'entends son rire, tout en le voyant opiner très vite. Il a l'air très fier, et tout autant réservé qu'avant. Presque comme s'il profitait de cet instant pour qu'on le complimente, mais que les jours suivants, il n'était pas question de lui en reparler sinon il serait gêné. Puisque le bruit est trop fort, Benjamin se rapproche, et je sens une main vagabonder dans la longueur de mes cheveux.

Tu as été incroyable, je lui dit en profitant du fait qu'il est dans le mood, boosté par la foule et par la tonne d'hormones qu'il doit ressentir.

À mes mots, il me regarde dans les yeux, tout en souriant. Je suis presque obligée de reculer mon visage pour ne pas que nos nez se touchent.

Ne dit pas ça, répond-t-il en serrant les dents.

Ah bon ? Pourquoi ?

Il pince les lèvres en souriant, avant de me prendre dans ses bras. Oh bordel, sa peau est trempée. Je dépose à peine mes mains dans son dos parce que bien évidemment il est trempé de sueur aussi, et quand il se décide à partir, mes cheveux restent collés à ses épaules. Il fait une expression avec ses sourcils que j'aurai aimé prendre en photo, mais j'attrape tous mes cheveux au lieu de m'y attarder.

Parce que c'est toujours pas bien ce qu'on fait, continue le bleu en reprenant ma main.

Après tout...

Il me fatigue. Tout en souriant, étant entraînée vers les bancs de touche, je me dis qu'il ne fait pas grand chose contre sa volonté non plus. S'il était déterminé à penser que ce n'était réellement pas bien, il... voilà quoi. Le bougre me prend dans ses bras devant la foule, on peut difficilement faire mieux.

Peut-être que c'est pour faire jalouser son ex ? Hum. J'ai envie de lui envoyer deux doigts d'honneur dans les caméras mais je me retiens. Quand je finis d'y penser, Benjamin m'a déjà emmenée dans les "loges". Un an de théâtre, oui oui. Les loges des footballeurs. Des vestiaires quoi. Benjamin ouvre la porte d'où sortent des tonnes de cris et de chansons. J'entre avant même de réfléchir, et je me fais embrigader dans une ambiance incroyable.  Paul, qui était près de moi, me prend sous son bras et m'encourage à chanter leur chanson inconnue. Après quelques secondes, Didier tente de les calmer, et ils s'assoient difficilement sur leur banc. Lucas est évidemment le dernier à s'asseoir, tandis que je reste debout près de la porte en attendant qu'ils aient leur debrief en détail. Didier prends soin de féliciter Benjamin, mais pas trop longtemps. Il ne faudrait pas qu'il prenne trop la confiance, ce fou.

Ensuite, quand Didier sort, je le suis. Les garçons se changent et je n'ai aucune envie de rester. Je reste quelques secondes dans le couloir, avant de sentir mon téléphone vibrer. Lorsque je l'extirpe de ma poche, je vois directement que c'est un appel visio de Camille. J'appuie vite pour y répondre, et je n'ai vraiment pas le temps de trouver mes écouteurs dans ma poche de veste que je l'entends déjà crier victoire. Quelle jolie gueule elle fait.

On Est Deux [Benjamin Pavard]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant