twenty one (pilots)

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J'espère que tu es heureuse, au moins...

Comme tu peux le voir. Je suis désolée de ne pas t'en avoir parlé, mais...

Ouais... L'amour, j'comprend. Tu peux partir, maintenant.

Je... Ouais...




La porte s'ouvre doucement, alors que je m'étais rapidement cachée derrière la porte de Kylian. La grande femme semble regretter de fermer la porte, et, dans un soupire, laisse glisser des doigts fins le long de la porte de Pavard. Je passais juste, et... J'ai écouté. Ma curiosité à écrasé mon respect envers leur couple, et j'ai décidé de rester. Jusqu'à ce qu'il lui demande de partir.

Après une ou deux secondes, la rousse se décide enfin à s'en aller vers l'escalier de sortie. J'ai une grande envie de lui crier de ne pas partir, qu'il ne pensait pas vraiment lui demander de se barrer, mais je suis restée de marbre. Kylian, derrière, une sucette dans la bouche, n'a pas bronché en me voyant me précipiter "chez lui". Mais, il a quand même fini par ouvrir sa bouche.





Un nouveau soldat perdu dans la bataille de l'amour...

Dis pas ça... C'est l'amour de sa vie, il ne peux pas la laisser partir comme ça. Il va sortir d'un coup, l'attraper, l'embrasser, et...




Sa porte s'est ouverte. Oh. Suis-je magicienne ? D'un coup de pied, il l'a fermée, et, d'un pas ferme et légèrement morose, il s'est précipité... Vers la chambre d'Hernandez.





Crotte, soupiré-je en m'allongeant d'un coup sur le lit de Kylian qui a les talons sur le mur.

Quoi ?

Il vient de perdre sa copine, et, ce qu'il fait, c'est aller voir Lucas. Pourquoi ...?

Écoute, j'vais t'dire un truc, c'est super simple, pratique, universel. dit-il en imitant le bruit d'un bisou avec sa sucette. Un problème ? Lucas. Un conseil à demander ? Lucas. Besoin d'une blague ? Lucas. Un chagrin ? Lucas. Un hôtel ...?

Lucas ? dis-je par réflexe.

Trivago !! Tu devrais apprendre à ne pas t'occuper des affaires des autres.





Dans un regard malsain, on se croise, et, l'espace d'un instant, je comprend. On se lève tous les deux le plus vite possible, et courons coller notre oreille contre la porte hernandezienne. Un sourire vient se coller à la gueule de Kylian en se rendant compte de ce qu'on faisait. J'en ai presque honte...

Très vite, on se rend compte que ça ne sert à rien. On n'entends rien. Autant la conversation avec la grande rousse était claire, autant là c'est comme coller son oreille à un chausson. Nada. Kylian me propose de rentrer, puisque c'est ma chambre, à moi aussi. J'allais donc ouvrir la porte quand... une musique s'est mise à faire vibrer l'air tendrement. Une guitare, puis une voix vient l'accompagner. Mais, mon envie de comprendre est plus grande que ma patience, de même que mon respect, pour la deuxième fois.

Aucun des deux n'a bougé à mon entrée. Lucas assis sur sa chaise de bureau, la tête entre ses bras. Comme un élève qui dort sur son pupitre. Benjamin, lui, est allongé sur le ventre, la tête dans un oreiller. MON oreiller. Sans même dire un mot, je comprend que les deux hommes sont dégoupillés, et que leur colère envers la gente féminine, ou du moins envers leur ex copine ne va pas tarder à exploser. Je prend soin de fermer la porte, pour ne pas que Kylian voie ce genre de spectacle duquel il pourrait très bien se moquer. Je vais gentiment m'assoir à la place de Lucas, vu que Benjamin squatte, et les regarde, un peu sonnée. J'ai peur de dire une bêtise, et on sait que c'est mortel, de dire quelque chose de mauvais dans cette situation...

Maintenant je comprend, du coup. Benjamin sait que Lucas est aussi dans une humeur mitigé, et, ensemble, il peuvent pigner en paix. Doucement, je décroche le téléphone de la main de Lucas, découvrant que c'est la source de la musique, et en apprend le nom : Oceans du groupe Seafret. Je reste muette, jusqu'à entendre dans la chanson "it feels like there are oceans between me and you " littéralement "c'est comme s'il y avait des océans entre toi et moi".






Il y a une soirée macdo-ciné ce soir, avec vos potes. Je suppose que vous n'allez pas venir... dis-je en remettant le téléphone à sa place, et secouer tendrement les cheveux de Lucas pour ôter quelque chose de suspect.






Un reniflement provenant de mon oreiller se fait entendre. Je tire la grimace a l'idée de dormir dans de la morve. Un peu gênée, je secoue le bras de Lucas, qui relève la tête, rougie par la tristesse sans doute.






Hé, les gars, vous avez fait c'que vous pouviez... Elles sont jaunes, vous êtes bleus... Vous n'allez pas ensemble, et c'est pas un problème. Il y a des milliards d'autres nanas sur Terre...

Tu dis ça... Mais t'as dégagé un mec qui t'aime ! Qui t'aime, tu te rend compte au moins de ce que ça veut dire ? renifle Lucas en éclatant en sanglots.

Lucas, tais-toi, répond Benjamin la voix brisée par le dégoût. Ugho c'est vraiment d'la merde comme gars. Comme moi, et comme toi d'ailleurs.

Woh, calmez-vous, dis-je en retournant m'assoir sur le lit. Si vous n'avez pas réussi à garder vos copines, c'est que vous ne les méritiez pas. Si ?

Mais bien sûr que si, se lamente Lucas en abattant une nouvelle fois sa tête entre ses deux bras. Arrêtez de ressortir des vieux trucs de meufs de troisième qui viennent de se faire larguer.





Gros malaise. La chanson Oceans se termine. Elle est suivie de Yeux Disent de Lomepal. Lucas, à la seconde où elle commence, hurle un «et ta gueule toi aussi, là !» envers son téléphone, en appuyant dessus pour stopper la chanson douloureuse.

Après un petit moment, j'ose retourner vers Lucas. Ce dernier, spasmé de petits sanglots depuis l'arrêt de la musique, me laisse lui remonter le menton.





Ta meuf, elle est sans doute dans le même état que toi. Tu l'aimes encore ?





Il opine en fermant les yeux, forçant sur ses paupières pour se libérer des larmes accumulées à leur bord.






Ok. Tu es faible, là. Elle, elle ne t'aime plus. C'est plus réciproque.

Pourquoi tu dis qu'elle est dans le même état que moi, alors ...?

Parce que, nous, les femmes, on aime pas faire du mal aux hommes. Ça les rend bêtes et moches.

Pourquoi vous le faites quand même ...?






Je soupire.





Parce qu'à un certain moment, il se peut que nous ne soyons plus amoureuse. Et, on vous lance des signes pour que vous nous abandonniez. Mais, toi, tu l'aimais sûrement tellement fort que tu l'as gardée auprès de toi sans te rendre compte de ses signes.  

Arrête, Swallen, me coupe Benjamin.





Je reçois un SMS de Jeanne : 'T'es où ? On y va !'






Bon. D'accord, dis-je en levant Lucas de la chaise. Menu Maxi Best Off, frites, nuggets par neuf et coca ?




___



Heyy

Bah woilà woilà

Ça faisait longtemps.

J'ai pas corrigé. xD je suis insupportable.

On Est Deux [Benjamin Pavard]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant