thirty

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Rien de mieux qu'un petit voyage en bus plein de rires. En plus, il n'a pas été inutile en soit puisque j'ai appris plein de choses. Donc Zlatan n'est plus dans la Juventus ? Et il n'y est resté que deux ans ? Pourquoi personne ne m'avait rien dit ?

Peut-être parce que j'avais autre chose à faire, mais bon. Quand même.

— Et Benzema est au Real Madrid, hein, ça tu le savais ? demande Alphonse, que je viens de rencontrer aussi, qui se trouve dans le siège derrière Adrien.

— Quoi ? je réponds. C'est le bordel là.

Adrien éclate de rire, tout en attachant ses cheveux bouclés.

— T'étais où pendant tout ce temps ? demande Adil, assis à côté d'Alphonse.

Je pince mes lèvres, tout en tenant le dossier de mon siège pour me tourner vers les deux hommes assis derrière.

— Attends, attends, t'es née quand ?

— En 95, je dis fièrement. Je viens de terminer mon master là.

Adil opine lentement, pour me féliciter. Ouais, je suis fière.

— Un master de quoi ? demande Alphonse en essayant de détacher les cheveux d'Adrien.

— MEEF, pour les profs.

— Oh non ! T'es trop gentille pour être prof, répond Adrien.

— Tout le monde à le droit de faire ce qu'il veut, dit Adil accompagnant un tchip.

Et puis, la voix de Didier retentit de nouveau, pour les encourager. Nous descendons une fois que le bus est garé, et, me sachant inutile, je vais illico me placer sur un des sièges du banc de touche. Je n'ai pas à attendre longtemps avant que le spectacle commence. Même si ils se sont échauffés, les garçons courent quelques tours de terrain, pour éviter les blessures. Les consignes n'empêchent pas Lucas de me faire des grimaces de loin. Et puis, rapidement, quelques ateliers sont mis en place, pour que tout le monde ait quelque chose à faire. Je remarque que Raphaël ne quitte pas Lucas. Ils rient, ça fait plaisir à voir, même si Lucas doit sûrement cacher une part de lui-même. Il dit bien de Benjamin, qui ne se confie pas, mais bon...

— Swallen, tu as pensé à remplir la feuille que je t'ai donné la dernière fois ? me demande la voix de l'entraîneur.

Surprise, je tourne vite mon visage vers lui, mais je sens un "crac" dans mon cou. Vous savez de quoi je veux parler, hein. Je sens une chaleur intense se répandre dans mon cou, et évidemment... la douleur. Mais, sur mon visage, un joli sourire.

— Tout va bien ? Tu t'es fait mal ? continue Didier en commençant à rire.

Merde, je suis cramée. Je passe une main sur ma nuque, et je masse doucement, sachant que ça va partir.

— Non, ça va aller, j'ai tourné mon cou trop vite. Et pour revenir à ce que vous disiez, oui ! J'ai pensé à remplir le papier. Je ne l'ai pas sur moi par contre.

Il rit un peu, bizarrement, avant d'appeler un gars. Franck, apparemment.

— Tu me le donneras au camp. Bon, tout va bien alors. Tu as fait bonne route ?

J'opine, puis je vois un homme arriver.

— Elle s'est craqué les cervicales, t'as de la glace ?

Franck se fout un peu de ma gueule, me voyant essayer d'apaiser la chaleur et la douleur.

— Bah alors, tu as tourné la tête trop vite ? me demande Franck en sortant une poche de glace d'une glacière. Tu dois avoir un manque de stabilité articulaire dans les cervicales. 

On Est Deux [Benjamin Pavard]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant