On Est Deux [Benjamin Pavard]

seven

— Carrément, je répond simplement. Mais... J'en ai le droit, au moins ?

— T'en fait pas. On n'a qu'à dire que t'es ma sœur.

— Ou la mienne ! hurle Lucas

— Ou de n'importe qui, continue Raphaël en souriant.

— Du coup, tu nous passes ton numéro ? ricane Lucas. Hé, celui qui touche à ma soeurette, j'l'envoie direct en Russie.

Je ne pense pas utile de répondre, alors je lui lève mon majeur droit. Son sourire toujours aussi ravageur lui fend les lèvres comme réponse.

À ce moment, la porte s'ouvre, doucement. Personne n'y fait attention sauf moi. Heureusement, puisque c'est la tête d'Ugho qui dépasse. En me voyant, son visage devient appocalyptique. D'un coup violent, il continue d'ouvrir la porte, et s'approche dangereusement de moi.

— Swallen Ridalo, hurle Ugho en me pointant du doigt.

— T'es qui toi, encore, se moque Adil.

— Personne, c'est personne, dis-je en me levant, un peu paniquée.

Je jette un regard de pardon à Raphaël en lui chuchotant de loin 'je suis désolée'. Je me tourne vers Ugho, qui m'attrape le bras violemment.

— Qu'est-ce que tu fous là ? Je t'avais dit de ne pas les fréquenter ! crie toujours Ugho en m'entraînant hors de la pièce.

À ce moment, Samuel entre par la fameuse porte. Il jette un regard surpris à Ugho, qui s'arrête d'un coup sec. Samuel fronce les sourcils, me questionnant du regard.

— Je peux savoir qui c'est, demande Samuel froidement.

— C'est rien, dis-je en essayant de me libérer, en vain. C'est juste un ami.

Samuel ferme la porte derrière lui. Bloqués.
Ugho me serre encore plus le bras. Tellement que j'en ressens la pression des battements de mon cœur sous sa poigne.

— Les étrangers ne sont pas autorisés à entrer dans le bâtiment, racle Samuel en croisant les bras.

— Et Swallen, c'est pas une inconnue peut être ? Elle rentre avec moi, c'est tout.

En attendant, je tourne la tête vers les autres. Ils regardent tous, le visage pâle, incompréhensifs. Je croise Olivier du regard, puis Lucas, qui semble amusé plus qu'autre chose.

D'ailleurs, il finit par se lever. Lentement, le pas léger. Raphaël pouffe de rire silencieusement, et je crois apercevoir un coup de coude entre Kylian et Paul, Kylian montrant Hernandez. Je me tourne une nouvelle fois vers Samuel.

— Non, Swallen n'est pas une inconnue, dit Samuel, plissant les yeux.

— Heyy, Samuel, interrompt Lucas avec le sourire. Laisse-la partir, sinon on va s'attirer des ennuis.

Lucas me fait signe de partir, tandis qu'il tient Samuel par les épaules.

— Ouais, vaux mieux, crache Ugho une nouvelle fois avec un ton dédaigneux. Aller Swa, on s'casse.

Une fois dehors, je retrouve mon vélo, et Ugho accepte enfin de me laisser libre. Putain, qu'est-ce que j'aime pas me sentir enchaînée.

Il reste calme, mais, au fur et à mesure que les secondes passent, que je monte sur mon vélo, tout re bascule.
Il me prend le bras, une nouvelle fois, pour m'empêcher de partir en pédalant. J'en tombe presque. J'suis en chaussettes, en plus.