Éclats

Chapitre 27

Ella

Ethan m'a permis d'amener une personne de mon choix à sa fête. J'ai tout de suite pensé à Brenda. Mais après lui avoir fait la proposition, elle a refusé en affirmant ne pas pouvoir venir à cause d'une réunion de famille... ou quelque chose comme ça.
Alors, je me suis dit que ça pouvait être sympa d'y aller avec Harry. Après tout, ça pouvait être une occasion de se rapprocher et de mieux se connaître. Je l'ai donc invité et il a accepté, pour mon plus grand plaisir. On s'est alors mis d'accord pour se préparer chez moi avant de se rendre à la soirée.

— Tu crois que c'est trop bling-bling ?

Harry désigne le gros collier doré qui pend de son cou jusqu'à son nombril. Je ne peux retenir un rire.

— Non, ça va. Mais il te manque plus que des grosses bagues et des dents en or pour que ce soit parfait.

— Ok, c'est bon, j'ai compris.

Il retourne dans la salle de bain, la tête basse et un sourire aux lèvres.

— Allez, enlève-moi ça, 6ix9ine !

— Je t'emmerde !

Je ris de plus belle avant de le rejoindre pour me placer face au miroir et ajouter une touche de mascara à mes cils.
Ce soir, j'y suis allée à fond sur le maquillage. Mes lèvres sont rouges, mes yeux entourés de noir et mes joues de blush. Pour aller avec tout ça, ma robe en met plein la vue. Brune et courte, elle moule le haut de mon corps sans paraître trop vulguaire. Elle reste assez simple malgré le dos nu. Je l'accesoirise avec quelques bijoux en or assez discrets avant d'enfiler des talons dorés assortis.

— Tu devrais lâcher tes cheveux quelques fois. Ça te va hyper bien, El.

Il est vrai que je ne laisse jamais mes cheveux tranquilles. Ce soir encore, je les ai noués en un chignon élaboré. Le fait est que je ne supporte pas de sentir leur poids sur mes épaules, et puis, les avoir dans les yeux la moitié du temps, c'était très peu pour moi.

Tu sais très bien que ce ne sont que des excuses, Ella. Si tu ne me lâches jamais les cheveux, c'est toujours et encore cause de lui... Seth...

Je ferme les yeux pour chasser ces pensées sombres.

— Bof, je les préfère comme ça. Je t'ai déjà dit que je déteste les lâcher.

Harry lève les bras, paumes face à moi, signe de reddition.

— Comme tu veux. C'est ta crinière après tout, pas la mienne.

Je lève les yeux au ciel en souriant. Cette soirée s'annonçe plutôt bien.

***

Une forte odeur alcoolisée emplit mes narines quand je pénètre dans l'énorme baraque d'Ethan. En effet, au vu du nombre de verres et de bouteilles qui jonchent le sol, tout le monde doit sans doute déjà être soûl.
Harry semble déjà familier avec cet endroit, puisqu'il sait exactement où se trouve la cuisine quand je le lui demande. Nous nous y dirigeons, bousculant un groupe de filles déjà bourrées et renversant le verre d'un type sur sa propre chemise au passage. Heureusement, il n'a pas fait de scène. Il s'est contenté de jurer en poussant la foule pour pouvoir passer. Une fois à destination, Harry arrive, par je ne sais quel miracle, à se frayer un chemin à travers l'amas de gens s'entretuant pour se servir un verre. Il en ressort avec deux gobelets en plastique rouge remplis à ras bord.
Je m'empare du mien en le remerciant.

— Dis-donc, t'as fait le parcours du combattant pour nous avoir ça.

Je désigne nos boissons. Il hausse les épaules.

— Faut bien payer le prix pour de la bonne bière. Tu le sais, ça, Ella.

Je roule des yeux.

— Tu feras toujours tout pour de l'alcool de qualité.

Harry lève son verre.

— Et j'en suis fier.

Nous trinquons avant d'avaler nos verres cul sec, même si ce n'est pas quelque chose à faire avec de la bière. C'est simplement un truc ridicule qu'on a commencé à faire entre nous. Harry se met à rire en voyant que mon visage vire doucement au rouge. Je jure, ce qui redouble son hilarité. Je tente d'arranger la situation en m'éventant, tout en sachant pertinemment que ça ne marchera pas. Je cesse donc en même temps qu'Harry se calme, puis me penche vers lui.

— Bon, ça te dérange si je vais trouver Ethan ?

Harry secoue la tête et nous nous mettons d'accord pour nous retrouver dans quelques heures afin de danser un coup et rentrer.

***

Quelques dizaines de minutes de recherche plus tard, je finis par me rendre au deuxième étage et trouver Ethan occupé à rire avec un groupe de filles, ce qui ne me plaît pas particulièrement. En m'approchant, je remarque qu'il n'est même pas pompette. Après réflexion, je crois même ne jamais l'avoir vu bourré. Peut-être qu'il ne boit pas, qui sait ?
Comme s'il avait senti mon arrivée, il se retourne, un sourire malicieux aux lèvres.

— Alors, qu'est-ce que tu penses de ma fête ?

Après avoir viré les filles d'ici (et m'avoir valu des regards noirs de leur part), il s'adosse au mur, comme à son habitude.

À croire que ce type n'aime pas tenir sur ses jambes.

Je fais mine de réfléchir à sa question alors que je sais exactement ce que je vais répondre.

— C'est pas mal... mais il y a un peu trop de gens, à mon goût.

C'est vrai. Je suis allée jusqu'à me demander comment cette maison tenait encore debout.
Il me sourit, dévoilant sa dentition parfaite au passage.

— Toujours une remarque à faire, hein ?

Je hoche la tête et affiche un sourire fier. Il me détaille alors de la tête aux pieds et je me sens rougir.

Comme si j'étais pas assez gênée comme ça !

Ethan se penche alors et approche ses lèvres de mon oreille, provoquant des frissons tout le long de mon dos.

— T'es plutôt pas mal, toi non plus.

Ce sous-entendu provoque une sensation bizarre à mon estomac. C'était comme si l'on me pinçait la peau... mais de l'intérieur. Serait-ce ce qu'on appelle « avoir des papillons dans le ventre » ?

Je ne peux que rire bêtement à sa remarque. Je le sens faire de même dans mon cou.
Cette fois, il approche tout son corps et le colle au mien, pressant les mains sur mes hanches au passage. C'est vraiment agréable. Pourtant, l'impression que quelque chose cloche ne me quitte pas. J'essaye de me détendre et de me débarrasser de ce sentiment étrange qui me pousse à rompre tout contact avec Ethan. Me laissant aller dans ses bras, je lui rends le baiser qu'il vient de déposer sur mes lèvres.
Ce n'est pas la première fois que nous nous embrassons. La première fois, c'était lors de la fameuse fête à laquelle il m'avait invité, celle où ce connard de Tyler m'avait cogné au mur comme si je n'étais qu'une vulguaire poupée chiffon.

D'ailleurs, où est-il, celui-là ? Il aurait déjà dû faire une scène depuis le temps que j'étais arrivée.

Peut-être qu'il n'est pas venu, qui sait ?
Ethan approfondit son baiser en me collant contre le mur, ce qui me fait totalement oublier Tyler.

—Tu veux aller dans la chambre ? halète-il contre mes lèvres.

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Ça devient hot, tout ça :0

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