Éclats

Chapitre 17

Ella

De mon index, je désigne l'endroit en question.

— C'est un pansement, que j'ai là ?

Ethan hoche la tête.

— On a dû t'emmener à l'hôpital. Ils ont dit que la blessure dans le dos n'était pas grave, mais que tu devais faire attention avec celle de ton crâne.

Instantanément, je passe les mains sous mon t-shirt afin de vérifier si j'avais un bandage à cet endroit également. À mon plus grand désarroi, mes mains rencontrent le même type de matière. Contrairement à l'autre gros carré, celui-ci n'occupe qu'une ligne verticale de mon dos : ma colonne vertébrale.

— Et merde. Manquait plus que ça.

Je prends alors conscience d'une chose.

— Ethan ?

Il relève le regard, m'invitant à poursuivre.

— Si on m'a emmené à l'hôpital, pourquoi je ne suis pas chez moi ? Est-ce que ma mère est au courant, au moins ?

— Hier, t'avais tellement insisté pour que personne ne la prévienne que je me suis arrangé pour que tu restes ici.

Un sourire me vient aux lèvres. Je me souviendrais de son geste.

— Merci.

Il me rend mon sourire tandis que je reprends mon sérieux. Pendant que je fouille la chambre des yeux à la recherche de mon smartphone, il ne me quitte pas du regard.

— Où est mon téléphone ?

Ethan ouvre le tiroir de la table de chevet collé au lit et en sort l'objet de mon désir. Je le saisis, me lève et compose le premier numéro qui me vient à l'esprit : celui de Brenda.

— Allô ?

— Ella ? Oh mon dieu ! Je me suis tellement inquiétée ! Comment tu vas ?

— Ça va... je suis restée chez Ethan.

— Je sais, c'est moi qui le lui ai proposé.

— Ah ? Merci. Est-ce que cet abruti de Tyler s'est pointé en cours ?

— Ouais. Il est là, à agir comme si de rien n'était. Mais t'inquiète, je me charge de lui raviver la mémoire, si tu veux.

— Pas la peine, j'arrive.

Je raccroche.

— Euh... est-ce que tu m'as... habillé ?

Non sans m'empourprer, je tire sur les vêtements deux fois trop grands pour moi. Je le surprends en train de réprimer un sourire, ce qui me fait écarquiller les yeux. J'espère sincèrement qu'Ethan n'est pas du genre à prendre l'avantage sur les filles dès qu'il le peut. Cela créerait un désaccord tel avec sa gentillesse, sa douceur et sa beauté, que je ne pourrais presque plus faire confiance à qui que ce soit.

— J'ai demandé à ma mère de le faire. Je ne suis pas comme ces gars qui profitent de la moindre occasion pour déshabiller une fille, hein, avoue-t-il, les yeux fixés au sol, comme s'il avait lu dans mes pensées.

Un soupir de soulagement m'échappe. Malgré tout, je sais que je dois rester sur mes gardes. Même si c'est un garçon adorable, on ne sait jamais qui peut se cacher derrière un masque.

— Où sont mes vêtements ?

Il se lève et se dirige vers la commode d'où il sort une robe et une paire d'escaprins noirs.

Je ne peux définitivement pas aller en cours dans cette tenue.

Je me laisse tomber sur le lit en fermant les yeux. Ethan fait de même en prenant soin de poser mes affaires d'abord.