J'ai convoqué tous mes hommes présents la nuit dernière dans mon bureau.
Devant ma mine on ne peut plus furieuse, les gars se contentent de me dévisager avec contrition ou, pour certains, de baisser la tête en se prenant d'admiration pour leurs pompes.
Bordel, j'ai envie de leur arracher la tête tout de suite mais il faut que je me retienne ! J'ai pas besoin d'une réduction drastique d'effectifs !
Je me contiens, serre les poings et les mâchoires, en lâchant d'un ton acerbe qui fait sans doute trembler les fondations même de ma villa :
—Vous m'expliquez comment une femme a pu sortir de ma propriété sous le nez de mes gars ?!
J'observe la dizaine de types présents dans la pièce. Aucun n'en mène large. Et pour cause ! Ils ont clairement fait de la merde.
—Je vous engage pour quoi, au juste, bande d'abrutis ?! Pour SURVEILLER, pas glander en flânant dans ma baraque ! QUI ÉTAIT CHARGÉ DE LA RONDE DANS LE JARDIN ?!?
Trois mecs sursautent immédiatement. Je contourne mon bureau, m'approche d'eux et en choisis un au hasard pour passer mes nerfs. Je le chope au cou, serre ma poigne juste ce qu'il faut pour qu'il puisse encore causer, puis déclare, grinçant :
—Alors, tu m'expliques, bastardo ?!
Les deux autres gars se mettent à transpirer à grosses gouttes, mais ils se taisent.
Je vais faire un meurtre si personne me répond, putain !
—Capo, in loro difesa, la ragazza è stata molto discreta (*pour leur défense, la fille était très discrète), intervient calmement Francesso.
Sans lâcher ma proie, je me tourne vers mon homme de confiance. Je le fusille d'un regard acéré et le voit déglutir.
Au moins un qui a les couilles de me fournir une explication ! Même si celle-ci est plus que vaseuse...
—T'es en train de me dire que des gars surentraînés ont laissé passer un petit bout de femme juste devant leurs nez ? Mi prendi per uno stronzo, o cosa?! (*Tu me prends pour un con, ou quoi ?!)
Francesso secoue la tête doucement sans me quitter de son regard atterré.
—No, capo...
Je reviens cracher mon mépris au visage du type que j'étrangle, puis le relâche brutalement. Cet abruti tousse et se masse la gorge, d'où apparaissent déjà les premiers stigmates de ce que je viens de lui faire subir. Les yeux humides, il n'ose rien répliquer, et putain heureusement ! Le flingue à ma ceinture me démange !
—Fuori dalla mia vista! (*Hors de ma vue !) Sauf toi, Francesso.
Les gars se dispersent immédiatement après mon ordre, dans une chorégraphie bien huilée.
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Le Masque de la Lune - TOME 1 (Is it Love? Giorgio Maccini)
FanfictionLou : "J'imprime cette image sublime dans ma tête, comme tous les matins où je mesure la chance inestimable que j'aie de me retrouver en leur compagnie, à partager leur toit et leur amour. Ils sont ma famille. Ils sont tout pour moi." Giorgio : "Je...