Mes trois plus fidèles lieutenants se tiennent fièrement devant moi, debout dos à la baie vitrée de mon bureau.
J'ai le visage fermé de celui qui va annoncer une très mauvaise nouvelle, et chacun d'entre eux le sait bien. Le silence est pesant mais Sylla, Francesso et Philippe demeurent imperturbables, attendant patiemment mes ordres.
—Firelli est revenu à New York, comme vous le savez tous. Mais la nouveauté c'est que ce figlio di puttana veut construire un club de strip à 800 mètres de mon casino.
Seuls Philippe et Francesso restent droits comme des piquets, Sylla quant à lui ne parvient pas à cacher sa colère. Pas à moi, du moins. Je ne reconnais que trop cette tension dans ses épaules et cette contraction sur ses mains jointes... puisqu'elle me traverse aussi dès que je mentionne cet enfoiré de Firelli.
—Les infos en ont parlé ce matin.
Cette fois, la tension atteint mes deux autres acolytes. Ils savent que je ne suis pas content, pas content du tout...
—Vous avez une bonne explication sur le fait que je ne sois au courant que MAINTENANT ?!
Les trois me regardent dans les yeux. Les baisser serait avouer leur faiblesse, et mes gars sont loin d'être faibles. C'est notamment pour ça que je les ai choisis.
—Capo, figlio di puttana ha usato un altro nome per costruire la sua attività (*cet enfoiré a utilisé un autre nom pour élaborer son business), explique calmement Francesso.
—Che diavolo cazzo?! (*Qu'est-ce que ça peut me foutre ?!)
Mes yeux lancent des éclairs, je me suis redressé sur mon fauteuil, hors de moi. Je n'ai pas passé la meilleure des nuits de ma vie, j'ai dû lutter contre des putains d'émotions contradictoires depuis que j'ai pris la décision de m'éloigner de Lou, et mes propres gars ne sont pas foutus de se servir de mon réseau pour obtenir une information capitale ! Y a de quoi être furieux, bordel !!
Voyant que mon sang commence sérieusement à chauffer, Sylla intervient avec pondération :
—Non gli permetteremo mai di aprire il suo club, capo. Rintracceremo questo cane e gli faremo pentire di non essere morto a bocca aperta. (*Jamais on le laissera ouvrir son club, patron. On va traquer ce chien et lui faire regretter de pas avoir crever la bouche ouverte)
Je reprends mon calme et m'appuie dans le dossier de mon fauteuil. Je savais bien qu'en leur mettant un peu la pression, ils seraient tout de suite plus motivés. Pas besoin de les menacer d'une balle dans le crâne pour ça.
—Y a plutôt intérêt, lâchè-je en les regardant un à un. Doublez les effectifs, je veux aussi des gars qui collent aux basques de Firelli 24h sur 24. Je veux être informé du moindre de ses mouvements, de ses putains de pauses pour pisser, de TOUT. Et avant les médias, bordel de merde, sinon je jure que je vous arrache les couilles et que je vous les fait bouffer !
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Le Masque de la Lune - TOME 1 (Is it Love? Giorgio Maccini)
FanficLou : "J'imprime cette image sublime dans ma tête, comme tous les matins où je mesure la chance inestimable que j'aie de me retrouver en leur compagnie, à partager leur toit et leur amour. Ils sont ma famille. Ils sont tout pour moi." Giorgio : "Je...