J'ai encore beaucoup de mal à réaliser que je suis sous la douche (ultra design) du type que j'ai giflé il y a une heure à peine.
Pourtant, l'eau chaude coule sur mon corps et nappe mes cheveux autour de mon visage.
Je souffle doucement, essayant d'effacer cette soirée plus que rocambolesque de mon esprit embrumé. Sans succès, évidemment.
Dès que je ferme les yeux, je ressens cette déchirure et cette douleur face à ma vulnérabilité avec ce connard de Dimitri. Une vague de nausées me prend, je colle ma main à ma bouche en réprimant un hoquet de dégoût.
Je sens à nouveau ses mains sur moi, sa poigne de fer, ses jambes emprisonnant les miennes, sa voix gorgée de vice... j'entends le déchirement du tissu, je sens son membre dégueulasse sur mes fesses...
C'est insupportable !
Je plaque mon front contre la paroi de la douche de l'italien et me laisse bercer par les trombes d'eau qui s'abattent sur moi. Je me concentre et soudain, une autre voix surpasse celle du russe. Bien plus chaleureuse, bien plus attirante... celle de Giorgio.
Il m'a sauvée.
Alors que je venais de l'insulter copieusement, de porter la main sur lui, il est revenu. Il me cherchait, sinon pourquoi était-il là dans cette ruelle ?
Sa rage à la vue de ce que je subissais, son passage à tabac de Dimitri, sa violence, sa bestialité... puis sa tendresse, son intérêt, sa prévenance... jamais je n'aurais pensé qu'un type pareil pouvait se montrer aussi délicat. Et pourtant !
Tous ces gestes envers moi, de sa veste sur mes épaules pour me tenir chaud à ses grands bras musclés qui m'ont serrée contre ce torse de granit... tout était infiniment doux. Comme s'il avait dans les mains quelque chose d'extrêmement précieux.
Bon sang... pourquoi faut-il qu'il soit aussi tendre ? Et dire que je l'ai comparé à tous ces hommes obscènes et imbus d'eux-mêmes, qui se foutent bien des gens et qui traitent les femmes comme des objets !
(Alors, à quoi tu joues, Maccini ?)
Je sors de la douche avec des milliers de questions plein la tête. Ça ne m'aura pas détendue du tout, hélas. J'aurais préféré courir, m'aérer l'esprit, décompresser au milieu de la nature... au lieu de ça, je suis dans le repaire - très classe, on ne va pas se mentir - d'un type louche que je viens de rencontrer !
N'oublie pas qu'il t'a sauvée, Lou.
Oui, c'est vrai. Mais je ne sais plus sur quel pied danser ! D'abord ses paroles puant d'obscénité, ensuite sa présence dans la ruelle, puis le fait qu'il m'amène chez lui...
Cet homme est une énigme !
(Ou alors, il veut juste me mettre dans son lit... et dans ce cas, sa technique est vachement tordue. Non, là je fais fausse route.)
VOUS LISEZ
Le Masque de la Lune - TOME 1 (Is it Love? Giorgio Maccini)
FanfictionLou : "J'imprime cette image sublime dans ma tête, comme tous les matins où je mesure la chance inestimable que j'aie de me retrouver en leur compagnie, à partager leur toit et leur amour. Ils sont ma famille. Ils sont tout pour moi." Giorgio : "Je...