Je fonce vers l'étage avec la vitesse d'un guépard en pleine chasse.
J'ai encore craqué, bon sang de merde !
J'ai chialé comme une madeleine lorsque Lou nous a partagé sa tendresse... alors que nous lui avons gâché sa relation avec l'italien...
Décidément, cette fille est une sainte, y a pas moyen autrement !
Je souffle en arrivant devant ma chambre, franchit la porte en la laissant ouverte et vais me jeter dans mes draps. Tentative désespérée pour cacher ma culpabilité et mon soulagement à la réaction de Lou.
Si j'avais appris que ma famille avait interdit à mon crush de me voir, putain j'aurais jamais pu leur sourire avec autant d'innocence et d'amour qu'elle ! J'aurais hurlé, frappé aussi, sûrement, et j'aurais plié bagages pour ne plus revenir avant un bon moment...
Mais pas Lou. Évidemment, j'aurais dû m'en douter... mais j'étais ultra flippée à l'idée qu'elle en vienne à nous détester... à ME détester.
Perdue dans mes pensées, je n'entends et ne sens la présence de ma sœur de cœur que lorsque celle-ci apparaît à l'embrasure de ma porte.
Je renifle sous le couvert des draps et me redresse, penaude, en essayant d'afficher un visage neutre. J'y arrive pas, manifestement, puisque Lou murmure avec délicatesse :
—Tout va bien, Ayu. Ne pleure plus, d'accord ?
—Je pleure pas, kuso (*putain) !
Je relève les yeux vers son sourire mutin. Bon sang, ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas vu ce sourire ! Mon cœur se réchauffe et ma neutralité en prend un coup.
Lou conserve le silence mais n'arrête pas de m'observer avec cet éclat de douceur qui me sidère à chaque fois, son visage éclairé par cette expression adorable que je pensais ne pas revoir de si tôt.
(Alors, elle nous pardonne vraiment ?)
—Je sais pas comment tu peux sourire, lancè-je en bougonnant. Pas après ce qu'on a fait.
Mon franc-parler ne la déstabilise pas, elle sait très bien que c'est une manière de me punir pour mes erreurs et mon inaction. Elle approche du lit et s'assied à côté de moi. Le matelas ne grince même pas.
—Vous n'avez fait que me protéger, Ayu.
—Non. On a pensé qu'à nous. On a très bien vu que tu supportais pas votre rupture, et on a rien fait.
Elle passe une petite main chaude dans mes cheveux verts, replaçant une mèche derrière mon oreille dans un geste emplit de tendresse. Encore une fois, mon cœur fond.
—Vous n'avez rien fait ? Répète-t-elle. Vraiment ? Vous ne m'avez pas fait rire, vous n'avez pas été là, vous n'avez pas partagé ma souffrance pendant tout ce temps ?
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Le Masque de la Lune - TOME 1 (Is it Love? Giorgio Maccini)
FanficLou : "J'imprime cette image sublime dans ma tête, comme tous les matins où je mesure la chance inestimable que j'aie de me retrouver en leur compagnie, à partager leur toit et leur amour. Ils sont ma famille. Ils sont tout pour moi." Giorgio : "Je...