Lou : "J'imprime cette image sublime dans ma tête, comme tous les matins où je mesure la chance inestimable que j'aie de me retrouver en leur compagnie, à partager leur toit et leur amour. Ils sont ma famille. Ils sont tout pour moi."
Giorgio : "Je...
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Je m'étais pourtant blindé. Je suis un as à ce jeu-là : dissimuler tout ce que je ressens sous un masque de froideur polaire, que personne ne peut percer.
Mais dès que sa voix s'est élevée, elle a fait péter toutes mes résolutions. Le masque est parti en fumée, mes pensées rationnelles avec, alors que je suis censé être entraîné en toutes sortes de situations.
Lou bouleverse tout ce que j'ai pu construire jusque là comme si mes foutues défenses n'étaient qu'illusoires.
J'ai cependant bien commencé la soirée : Sylvia pendue à mon bras, se collant à moi comme une sangsue, j'ai ignoré tout ce qui se rapportait à Lou. Je ne l'ai pas cherchée... ou juste un peu, pendant une fraction de seconde au moment où j'ai pénétré dans le cabaret... mais je me suis rapidement repris.
Bordel, ce n'est pas le moment de flancher !
Je l'ignore, je flirte ouvertement avec Sylvia (qui n'est que trop ravie de mes attentions) et je lui fais comprendre qu'elle ne compte pas pour moi.
Putain la bonne blague !
Je crève d'envie de la voir, d'aller lui parler, de lui demander des explications pour sa fuite de la veille... et sûrement la taquiner sur le fait que j'ai dû changer les draps de mon pieu.
Ah putain de merde, je me damnerai pour savourer son expression à cette révélation ! Rougirait-elle ? Oh oui, elle rougirait et me donnerait envie de la posséder devant tout le monde.
Mais aussitôt que ces pensées traversent mon esprit, je songe à cet enculé de Firelli et ses menaces.
Non, je ne peux pas me montrer intéressé par cette femme. Je ne peux pas montrer qu'elle me chamboule, qu'elle me fait vibrer comme aucune autre n'a su le faire avant elle, que d'un seul regard, elle m'hypnotise et ranime cet organe au milieu de ma poitrine que je pensais mort depuis longtemps...
Si je me laisse aller, les hommes de Firelli, sûrement disséminés un peu partout, vont s'empresser de baver la nouvelle à leur salopard de patron. Et ça signifierait mettre une cible sur le front de ma belle chanteuse.
Hors de question. Je la protégerai de ce fumier. Et si ça doit passer par mon indifférence à son égard, mon éloignement, alors qu'il en soit ainsi...
Pourtant... merde, comment lui résister ?
Son chant est divin, ses mouvements aériens et envoûtants, son regard hypnotique. Ma déesse se donne corps et âme à son art et fait vaciller toutes mes bonnes résolutions. Elle ancre ses deux perles d'obsidienne dans les miennes et me vole le souffle... ou bien la raison... ou encore les deux.
J'ai caressé Sylvia juste avant sa représentation. Une diversion pour ne pas penser à ce qui allait suivre, ou à l'annonce de Katia. Tout pour ne pas trembler d'excitation alors que la belle russe prononçait son prénom.... en me fusillant du regard.
