La Rose du Cheikh

20.

Elles sont toutes les deux dans cette chambre et il est impossible pour l'infirmière Claire de gardait son calme car cela n'était pas dans ses habitudes, toujours ; souriante, bavarde, énergétique, sociable, la jeune infirmière posait en elle de grande qualité que la vie pouvait donner à une seule et même personne.

Lorsque Rose de son côté posa discrètement ses yeux sur cette jeune demoiselle innocente, elle pouvait voir de la joie de vivre, de la sincérité dans son regard. Elle voyait bien le malaise qu'elle infligeait à  son infirmière préférée, mais bon...

Elles restèrent ainsi pendant encore une trentaine de minutes, sans quitter la fenêtre, Rose  se tourna vers Claire qui était au bord de l'évanouissement, lui dit :

- Bon vas-y, dit-elle en soupirant ; pose tes questions qu'on en finisse.

A l'entente de sa voix , Claire sursauta  ne s'y attendant pas, elle tourna la tête en direction de la voix et croisa les yeux de son idole le docteur Ferret.

- Pardon ? S'excusa-t-elle incertaine d'avoir bien compris.

- Poses-moi ces questions qui te rongent.

Claire posa ses yeux dans ceux de Rose pour s'assurer qu'elle disait vrai.

- Même les questions les plus intimes ? Demande Claire.

Rose eut un léger sourire au coin car elle s'y attendait, elle savait que la jeune infirmière chercherait à percé ce mystère en elle. Sans dire mot, elle esquiva d'un mouvement de tête.

Claire baissa le regard deux secondes analysant les pours et les contres.

Après ce petit moment de réflexion elle lâcha un profond soupire et se lança.

Rose répondait à toutes ses questions sans omettre un seul détail, elle répondait avec honnête et sincérité.

Elles passèrent des heures et des heures confinées dans cette chambre se disant les vérités que chacune caché dans son fond intérieur.

Ensemble elles trouvèrent un moyen de se changer les idées, un sujet de conversation.

- Rose ? Hésita Claire. Cela était une première pour la jeune infirmière qui jusqu'ici n'osait pas appeler son idole par son prénom.

- Oui Claire, répondit Rose le sourire aux lèvres.
Rose pouvait bien voir la gène que ressentait actuellement cette Claire car cela ne pouvait passé inaperçu à cause de ses joues rougies.

- As-tu déjà eu une relation plus que professionnelle avec un homme ? Demande Claire Impatiente.

Rose la regarda avec tendresse et on pouvait voir aussi une pointe d'amusement sur son visage.

Et d'un coup son regard se changea de la tendresse au dégoût, Rose venait de se remémorer toute ses relations avec un homme et toutes ces dernières se terminaient toujours en catastrophe.

- Oui j'ai déjà eu de relations plus que professionnelle avec pas un mais des hommes, affirma-t-elle avec dégoût.

Claire comprit par là qu'elle avait abordé un sujet sensible qui causait encore du tort au docteur Ferret attristée par ce souvenir.

-  Est-ce trop déplacé de connaître les raisons de tes ruptures ? Demande une fois de plus Claire en fixant les yeux du docteur Ferret.

Rose soupira profondément en gonflant son torse pour se donner un minimum de force pour ne pas craquer.

- Pas aujourd'hui Claire, une prochaine fois.

Claire fit une moue adorable qui pour la première fois depuis longtemps arracha un petit rire à la belle Rose mais Claire ne protesta pas pour autant.

Heureuse de lui avoir rendu le sourire, Claire soupira de joie et de soulagement.

∆

Plus tard dans la soirée dans son lit, Adel repensa aux phrases qu'avait dites son frère cadet, devrait-il reprendre les recherches sur cette femme ou seulement abandonné comme il avait fait après avoir vu le dernier dossier sur la vie de la femme dont il était à la recherche.

Peut-être Nahir à raison, se dit-il en se couchant sur le côté droit ; je ne perds rien pourtant ! S'ajouta-t-il  à lui même.

Adel se demandait comment une  femme pouvait être aussi sauvage, sans se rendre compte un petit sourire se plaça sur le coin gauche de ses lèvres en repensant à leur premier affrontement, comment elle essayait malgré sa peur de le défier avec sa petite taille, son visage rougie par la colère qu'elle ressentait à ce moment, elle était toute mignonne.

C'est sur cette dernière pensée que Adel trouva le sommeil le sourire aux lèvres.