La Rose du Cheikh

27.

Cela faisait maintenant un bout de temps que le docteur Ferret s'était sacrifiée pour leur survie.

Ils étaient tous attristés par son absence et cela affectait leur travail. Il faut dire que le docteur Ferret est l'une de rares personnes (docteurs) capables de se mettre à l'aise avec ses collègues ( infirmier(e)s)et cela sans aucun sentiment de supériorité. 

Claire était assise sur un banc en bois massif à l'extérieur de la maison qu'ils occupent depuis maintenant un moment. Elle était là se balançant comme une enfant de droite à gauche. Les mains entre ses cuisses.

Elle se demandait souvent ce qui avait pris le docteur Ferret d'accepter cet accord ou non, ce chantage.

Elle a cru devenir folle en l'entendant dire ces quelques mots. Pourquoi avait-elle fait cela. Telle est la question qu'elle se posait même si, elle connaissait parfaitement la réponse à sa quête mais elle se refusait d'y croire de peur de voir en eux, en elle un être égoïste et sans cœur.

Durant ces quelques mois passés à ses côtés, Claire avait développé une sorte de sentiment d'amour fraternel à l'égard du docteur Ferret. Elle la considérait comme une grande sœur étant elle-même fille unique et seule enfant de ses parents, Claire cherchait inconsciemment une attention particulière, une affection quelconque auprès du docteur qui l'avait accueillis  bras ouverts.

Sans savoir comment ni pourquoi, des larmes sortirent de ses yeux. Et en un rien de temps son visage se remplie de larmes qu'elle était à présent incapable de les arrêter. 

Pour une raison qu'elle ignore, Claire se sent vide de tout.
Elle veut qu'elle revienne. Jamais elle aurait dû la laisser s'en aller de la sorte. Elle a été égoïste d'avoir pensé qu'à sa survie et non la sienne.

Seule dans cette immense chambre, Rose ne savait plus quoi faire de ses journées dans cette prison dorée.

Toutes ses journées se ressemblaient et cela avait le don de la frustrer.

Le roi et elle avaient passé un accord pour que ce dernier laisse ses amis en paix. Un accord dont elle avait accepté sans vraiment avoir pris la peine de bien réfléchir.

Elle savait qu'elle risquait gros en acceptant cela. Mais elle n'avait guère le choix, et il fallait qu'elle l'accepte sinon toute son équipe sera victime de la frustration de son Altesse Royale.

Quelques heures plus tard, Rose entendit la porte de sa chambre s'ouvrir. Mais elle n'y prêta point d'attention, «sûrement c'est encore Matou qui veut me faire mangé de force» se dit-elle en soupirant. Rose la savait persistante et déterminée et cela malgré son âge avancé.

La porte se referma dans un bruit lourd. Des pas se firent entendre ainsi qu'un soupire «surement de frustration» se dit-elle encore.

__ Matou combien de fois vais-je vous dire que je n'ai pas faim ! Dit-elle avec frustration et cela sans se retourner.

Silence. Aucune réponse. L'intrus ne parlait pas.

__ Pensez-vous réellement que c'est en gardant ainsi le silence que vous arriverez à me faire changer d'avis ? Demande-t-elle toujours dans son lit.

Cela dit, la personne qui s'est permise de s'introduire dans sa chambre n'avait encore rien dit. Et cela ne ressemblait guère à la vielle dame qui de nature était bavarde.

__ Matou ?

Silence.

__ Matou !?

Toujours aucune réponse. Alors l'idée qu'un intrus ait mis les pieds dans sa chambre sans son autorisation lui fit retourner la tête brusquement sans jamais bouger le corps. 

Les yeux de la jeune femme s'ouvrirent en grand en voyant la personne qui se tenait là dans sa chambre.

Mains dans les poches, visage impassible la jeune femme avait du mal à déchiffrer ce visage aussi dur qu'un rocher.

__ Enfin vous vous décidez de m'accorder un peu de votre attention ; dit l'homme qui s'était invité dans la chambre.

__ Que faites-vous là ? Demanda la jeune femme sans se soucier de sa position un peu incontournable.

En effet, le Docteur Ferret se tenait toujours allongée sur le ventre. Les pieds à quatre-vingt dix degrés.

Adel observa avec discrétion la femme allongée sur le lit. Nullement gênée par sa position ni son habillement.
Après tout, celui qui était en tort. Venir dans la chambre d'une lady sans se faire inviter, était mal vu.
Il pourrait être sévèrement puni pour son acte. 

Ne s'en rendant pas compte que la jeune femme lui parler depuis un moment, i reçut une brosse à cheveux en plein crâne.

__ Aïe ; fut le seul son sorti de sa bouche.

Stupéfié, le roi resta un instant figer sur place. Jamais personne n'avait osé poser un tel acte.

__ Cessez donc de me fixer de la sorte !

Le roi reprend ses esprits et lance à la femme couchée sur le lit en face de lui, un de ses regards le plus noir et effrayant.

__ Comment osez-vous ! Gronda le roi, furieux.

En entendant ainsi sa voix, Rose Regatta presque son acte. Mais le fait qu'il se soit introduit dans sa chambre sans son accord, tu donnais des ailes et une certaine assurance.

C'est alors que le Docteur Ferret, se redressa de son lit sans jamais en descendre.

__ Comment ça comment j'ose ! Cria la jeune femme.

Le regard du jeune homme roi se faisait de plus en plus noir. Cette femme l'insupporte au plus haut point.

__ C'est plutôt moi qui me dois de vous poster cette question, pourtant.

__ Vous n'avez pas le droit d'agir ainsi ! Je suis le ROI ici. C'est MOI et seulement MOI qui pose des questions, compris ?! Hurla à s'en perdre la voix le roi.

__ Oui mais pas dans ma chambre ! Et puis qui vous a permis d'entré ? Demanda la femme sur le lit en croissant ses bras sur sa poitrine. Les sourcils froncés.

Adel observa attentivement la femme en face de lui pour voir si elle était sérieuse puis, il lâcha alors un rire amer en basculant sa tête en arrière.

__ Pourquoi ce rire ?

Adel ne prit même pas la peine de lui répondre, se contentant de sortir avant de poser un meurtre. Et ainsi être responsable de la mort de cette femme.

Restait à l'extérieur, Noah ne pouvait entendre ce qui se passait à l'intérieur de la chambre.

C'est seulement une fois que son frère sortit de cette dernière, le visage fermé et les poings serrés, qu'il compris que rien ne s'était passé comme prévu.

Adel le contourna sans jamais le lancer un regard. Le jeune prince lâcha alors un soupir de frustration en osant imaginer ce qui s'était passé dans cette pièce.

Il a du travail à faire...