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Mon premier amour s'appelait Thibault, en CP. Il était gentil, attentionné et très serviable. Il m'offrait des fleurs qu'il cueillait dans la cour de récréation, elles pourrissaient immédiatement dans ses mains toujours coloré de différente couleurs par l'encre de ses feutres. Il jouait comme un dieu au foot et courrait hyper vite. Ses cheveux blonds étaient fins, son nez tout petit et ses yeux étaient bleus. On n'était pas vraiment amis. On se parlait de temps en temps.

Je ne me rappelle plus très bien ce qui se passait entre nous mais c'était génial. Sa demande était romantique et digne d'un prince charmant. Nous étions en classe. J'étais au milieu, au deuxième rang et lui à droite, à côté du mur, au troisième rang. La maitresse nous apprenait la soustraction, chose basique, chose que je ne comprenais pas à l'époque. Elle expliquait pour la quatrième fois et j'essayais de comprendre, je voulais y arriver. Mais je savais pas. Je savais pas faire. Et soudainement, Lara, la fille à côté de moi, la fille avec qui je m'embrouillait tous les matins parce que son sac prenait trop de place et que j'arrivais pas à accrocher le mien dans l'accroche – sérieusement, je me prenait la tête tous les matin avec elles, personnes ne pouvait passer entre nos deux tables, son sac rose prenait tous l'espace. Elle m'avait donné un coup de coude et Lara ne me donne jamais de coup de coude, elle m'ignore. J'ai sursauté et elle m'a fait les gros yeux. C'avait été ridicule, une gamine de sept-huit ans qui me gronde du regard ? Vraiment ? Bref, elle m'a fait passer un bout de papier rectangulaire blanc découpé aux ciseaux, de biais, et plié en deux.

A ce que j'avais compris, Thibault l'avait fait passer pour que je le reçoive. Alors au moins trois personnes chuchotait quand c'était son tour « pour Libby, c'est de la part de Thibault ». Bien sûre, Lara ne m'avait pas dit de qui ça venait. J'avais dû comprendre toute seule quand j'ai lu difficilement la phrase « veux-tu sortir avec moi ? » accompagné de deux carré avec écrit en dessous de ses carrées bleu foncé « oui » et « non ». Il y avait également un cœur déformé avec nos initiales à l'intérieur. T+L= <3. J'avais immédiatement relever la tête, toute exciter à l'idée qu'il me demande de sortir avec lui. A ce moment, je m'étais rendu compte que c'était plus qu'un ami et que j'étais amoureuse de lui. C'était très palpitant. Je me suis légèrement tourné pour m'assurer que le mot était écrit de sa main et oui, il me regardait impatient. J'avais doucement rigolé, puis j'ai coché la case « oui » et le mot est passé de mains en mains jusqu'à son destinataire.

Quand la sonnerie a retenti à dix heure trente pour la pause du matin, nous nous sommes rejoint dans un coin de la cour et nous avons parlé. On est resté ensemble trois semaines. Je me souviens pas à quel moment je suis tombée amoureuse. Peut-être que je ne l'ai jamais été. Peut-être que je pensais savoir ce qu'était l'amour. Peut-être que je m'inventais ce sentiment. Je n'en sais rien. Mais apparemment toute cette histoire c'est créer en un claquement de doigt. Je n'étais pas amoureuse, il m'a demandé de sortir avec lui, j'étais amoureuse et apparemment, je l'ai toujours été. Je crois qu'en primaire on essayait juste de reproduire un schéma. Nos parents s'aimes et sont marié, vient toi et moi on s'aime et on se marie à quinze heure ? C'était une idéologie. On pensait vraiment que la vie était aussi simple.

Parfois, j'envie ses moment-là, ses petits moments de bonheur, où j'étais heureuse et que je ne me rendais pas compte que le future serait si compliqué. A cette époque, rien n'avait d'importance à part s'amuser. Pourquoi les choses changent-elles ? Quand je me concentre sur mes années en primaire, des flash-back m'assaillent. Ils m'emportent et j'ai l'impression d'être dans un autre monde. Ou la douleur n'existe pas. Ou on aime qui on veux. On se sépare sans motif et sans peine, c'est juste que dès le départ, il n'y avait pas d'amour donc quand on rompre, ce n'est pas très douloureux. Les cours étaient simple. Huit heure trente jusqu'à seize heure, quatre jour sur sept. Rien ne comptait hormis le gouter.

Mes amoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant