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Quand j'étais en troisième, pendant le cours d'éducation sexuelle, on avait donné à chacun d'entre nous un petit livret - rouge et blanc quadrillé avec une touche de vert pour les écritures - qui expliquait comment se pratiquait le sexe. Ça aurait pu être une bonne chose si seulement ils n'avaient pas fait ses dessins. Je vous explique : à la fin du petit cahier se trouvait quatre dessins, deux par page, qui représentait deux partenaires en bâtonnet qui baisaient.

Sur le premier schéma, il y avait une femme bâton avec deux ronds comme cherry (cerise -> seins) et un homme bâton avec un trait en plus au niveau de l'entre-jambe, un long et fin rectangle comme bite. La bâtonnette était allongée et le bâtonnet lui, étais positionner sur elle, il y avait un espace entre leurs deux corps fins, parce que la bit-trait était longue et que du coup il fallait de la place pour la mettre verticalement, juste à l'endroit où se croisaient les jambes de la femme, pour montrer où se mettait la bite dans la femme. Après, le deuxième dessin était la même chose mais cette fois-ci, la femme était retournée et avait deux demi-cercle comme peach (pêche -> fesses), il la prenait par le cul. Ensuite, c'était deux gars et l'autre, représentait deux femmes. Le gars était debout, avec une queue squelettique, dos à l'autre gars, et il allait se faire enculé. A côté, la femme était allongée, toutes les deux avaient d'énormes ses cherry et ses peach, enfin, je dis ça car c'était disproportionné par rapport à la taille du cercle qui fessait guise de tête, bref, l'autre mettait sa main au niveau du triangle, elle allait la doigté.

Donner un livre de huit pages à des enfants de quatorze ans qui explique comment baisers n'était pas une très bonne idée. Ils étaient tous immatures à se moquer des positions. Le lendemain, on pouvait retrouver ces papiers éparpillés dans toutes la cours, dans des casiers vide, dans les poubelles. Si un professeur ou un surveillant aurait demandé à tous les élèves de vidé son sac, on aurait remarqué que plus personnes n'avait ce document. Il y avait plus de chances qu'ils s'en soient débarrassés sans le lire, plutôt qu'ils le ramènent chez eux et le lisent.

Moi, je n'ai pas lu les six premières pages, c'était d'énormes paragraphes, avec de toute petite lettre, tellement petit que ça en devenait presque illisible. Je savais déjà comment on baisait mais j'étais curieuse et je voulais quand même savoir comment c'était représenter. Je suis restée longtemps devant ces images. Jamais on ne m'en avait parlé, on parlait pas de ça. Je comprenais les figures, je me suis dit que c'était logique. Je savais pas comment baisaient des lesbiennes ou des gays, quand j'ai regardé, je me suis dit que le corps humain était bien fait. Et bien foutu. Et puis, en une seconde, j'ai refermé le livre, soudainement perturbé par ce que je voyais. J'ai eu l'impression de faire quelque chose de mal. Je l'ai jeté à la poubelle et je n'ai rien dit à mes parents.

Mes amoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant