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Souvent, des milliers de questions fourmillaient dans ma tête. Je n'arrivais jamais à m'y échapper. C'est comme si c'était mon destin, souffrir sous des avalanches de questions. Je m'infligeais ces batailles d'émotions parce que j'étais beaucoup trop curieuse pour rester neutre et vivre sans aventure. La plupart du temps, j'étais assommé dans mon lit, soit en-dessous (en hiver) soit au-dessus (en été) de ma couverture. Ça ressemblait à une pluie, sauf que j'étais à l'abri sous mon toit. Mon esprit, dans l'espace, était frappé par des étoiles. J'étais dans la lune et pourtant, j'étais à l'affut du moindre bruit, j'avais trop peur que mes parents me surprennent dans ces moments de faiblesses. En générale, je mettais de la musique en fond, recouvrant le froid, mais pour pas me déconcentrer sur mes idées, je mettais seulement des musiques sans parole. Ce qui accroissait ma peur d'être surprise. J'aime beaucoup les musique sans parole, je trouve que c'est beaucoup plus délivrant, ça dévoile plus, bien plus que quand une voix s'ajoute à la mixture des instruments de musiques. Je les aimais car ça partait loin, c'était choquant, ça me brisait. J'écoutais principalement des mélodies tirées de films ou dessin-animées. Par exemple la musique de « vice versa » est très percutante et touchante, comme si on appuyait constamment sur une corde sensible tout au long de la partition ou encore « The Comedown » de Henry Jackman du film bouleversant de Cherry. J'avais honte d'écouter ce genre de son. Ça ne plaisait pas à tout le monde et beaucoup se moque. Après tout, quel est l'intérêt d'écouter ce genre de musique, puisqu'il n'y a pas de parole, on peut pas chanter ? J'étais pas le genre de fille à me dévoiler sur une musique et à chanter pour me défaire de mon quotidien. J'étais plutôt le genre à écouter sa musique, seule dans un coin, à l'écart des bouches et des oreilles d'intrus.

Parfois, ça me déprimait.

Parfois, ça me requinquait.

« Ce sont les aléas de la vie ». Je songeais à chaque fois, avant de me relever et d'enchainer les mouvements qui constituaient ma journée et qui forment maintenant ma vie.

Mes amoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant