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J'y allais de manière brute la plupart du temps. Je veux dire, pourquoi prendre son temps ? C'est surement dans ma nature d'aimer l'amour brute. J'adorais me faire plaisir, j'attendais pas de savoir ce que je ressentais. Je me disais que quand quelqu'un me touche, je le sais, je le sens, pas besoin de me concentrer pour profiter de ce toucher. Tous ce que j'ai besoin, c'est d'aller un peu plus loin. Parce que moi, ce que je ressentais, c'est ces choses qui ne se touchent pas, ces choses qu'on peut pas voir, ce qui m'excitais était la précipitation, voir l'autre lâché prise sous mes caresses, entendre l'autre jouir par ce que je fais.

Alors quand je suis tombée amoureuse d'Adrien, j'ai tout fait pour que ça lui plaise à lui, je l'aimais. Quand je le regardais, il y avait toujours des étoiles dans mes yeux, quand il me parlait, mes yeux papillonnaient d'extase, quand il me touchait, des feux d'artifices explosaient dans mon ventre. On était d'abord devenues meilleurs amis et puis les évènements ont fait que je l'ai soudainement trouvé attirant et lui aussi. On s'est embrassé pour la première fois à une fête foraine, enfin, en rentrant de la fête foraine. Il m'a dit qu'il avait adoré passer la journée avec moi, et puis d'autre trucs du genre, tu te rappelles quand on a fait... et finalement, en pleine rue, il m'a embrassé. Je me souviens qu'il avait été tout gêné. Moi je l'étais pas. J'avais adoré le gout de ses lèvres, sucrée parce qu'on avait partagé une barbapapa. Je savais pas trop ce qui allait se passer ensuite. Est-ce que c'était juste un baiser ? Ou est-ce que c'était juste le début de milles baisers qui allait suivre ? On a continué à se voir et on a continué à tomber amoureux de l'autre encore plus après chaque rdv.

Il était gentil et vraiment géniale. Je m'attendais pas à m'entendre avec lui car il était ce type à être timide avec tout le monde. Peu de confiance en lui, à douter de chaque instant, à tout remettre en question et à se poser mille questions. Pour un gars comme ça, il a bien géré notre premier baiser. D'ailleurs, il m'avait confié que c'était pas seulement le premier baiser avec moi pour lui mais aussi son tout premier baiser. Il doutait sur son baiser, je lui ai dit qu'il avait été parfait. Tellement je débordais d'amour pour lui, mes joues devenaient rouge d'amour. Mon cœur chauffait et palpitait dangereusement.

Avec lui, j'ai toujours eu peur. Peur de lui faire mal. Peur de le briser. De faire quelque chose qui puisse lui donner le sentiment que je l'ai trahie. Peur d'aller trop vie. Peur d'être trop brusque. Il était tellement fragile et tellement mignon et pale, qu'on aurait dit de la porcelaine. Je fessais extrêmement attention avec lui. J'allais à son rythme, je le suivais et le laissais faire son petit chemin. Il étaitce genre de personne qui te fait penser à quel point il est beaucoup trop purepour ce monde. Ça me donnait l'envie de le préserver de tout. Et de le protégercontre tout. On rigolait, il me confiait ce qu'il avait sur le cœur. On s'amusait, il me disait tout ce qui lui passait par la tête. Je lui apportais du répit et lui m'apprenait à faire attention aux gens. C'était parfois de vrai leçon, je comprenais enfin ce qui retenais certaines personnes d'être eux-mêmes.

Quatre mois après qu'on se soit mis ensemble, il m'a annoncé qu'il se sentait près. On a, après, planifié le truc. Oui, on a planifié, on a décidé chez qui, quand, ce qu'il fallait prendre en plus au cas où il arriverait quelques choses. C'est... ...je sais pas, ça le rassurait alors j'ai suivi son idée. Il fallait qu'il soit le plus à l'aise pour faire ça. Je voulais pas le forcer, qu'il se sente forcé, qu'il se sente mal, perdu. Il fallait qu'il soit détendu et qu'il fasse ce qu'il veut. (Avec lui, j'emploierais le terme « faire l'amour » parce que c'était ça. On a pas baiser, je l'ai pas baisé et il ne m'a pas baissé. On a fait l'amour.) On a choisi de le faire chez moi, mes parents allaient rentrer que tard le soir. Dans ma chambre- que j'ai aménager pour faire une certaines ambiances sombres et chaleureuse- j'ai commencé par me déshabiller, laissant mon corps seulement recouvert par mes sous- vêtements en dentelles blancs. Il découvrait vraiment les choses et ça me fessait sourire contre lui. Je l'ai déshabillé tout doucement. Mais en premier, avant de le déshabiller, je lui dis :

- Si ça va pas, si y'a quoi que ce soit, tu me le dit et j'arrête, d'accord ?

- Ok, ça me va. Il m'avait répondu au creux de mon cou et m'avait embrasé le long de la gorge, à descendu ses lèvres, jusqu'à ma poitrine et je lui ai enlevé son t-shirt.

C'était vraiment géniale. Doux et puisant. L'amour se transférait dans nos gestes, l'excitation avait déployé ses forces en nous et nous a tous les deux envouté. On a fait des trucs basiques, les trucs qu'on fait pour une première fois. Faire l'amour avec lui m'a rappelé ma première fois. Qu'il me permette à moi de le dépuceler était un vrai privilège à mes yeux, je l'ai pris comme un signe de confiance et d'amour. C'était avec moi qu'il avait pour la première fois fait l'amour, c'était avec moi qu'il avait pour la première fois jouie, il s'était montrée nu pour la première fois avec moi, il est entré dans une fille pour la première fois et c'était moi la fille, il a éjaculé de plaisir pour la première avec quelqu'un. Je vais pas vous raconter plus en détail ce qu'on a fait. Si il me lit, si il lit mon livre, je veux pas qu'il ait honte, de lui, moi, ce que je veux, c'est le protéger. Toujours le protéger. Le démoraliser serait vraiment le pire truc à faire. Je sais que ça le métrait mal à l'aise, que ça le hanterait probablement de savoir que des centaines de personnes puisse être au courant de tous ce qu'il s'est passé. Alors je le ferais pas.

Sache une chose : Je te respecterais toujours, de la même intensité que je t'ai respecté cette nuit-là.

Mes amoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant