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Au lycée, en allant au toilette, j'avais surpris un couple baiser. J'avais une heure de trou et, et bah j'avais besoin d'aller au toilette. Il faut savoir que dans mon établissement, il y avait des toilettes partout. A chaque dix mètres, à ta droite ou à ta gauche, il y avait une petite pièce de la taille d'une petite salle de bain avec deux cabines de toilettes. A droite : les filles, à gauche : les garçons. Je me baladais dans les couloirs et j'avais décidé d'aller dans les premières toilettes que je croisais. Ceux-lui que j'ai emprunté se situait entre le hall d'entrée et la cantine. Il y avait cours et c'était les toilettes les plus éloignée des salles de classes.

J'avais mes écouteurs dans les oreilles car je m'ennuyais seule et je détestais le silence, encore plus quand j'étais seule dans de long couloirs vides, en hiver et qu'il pleut sans arrêt. A force de toujours entendre les bruits poussé dehors ou prononcé par des personnes autour de moi, je commençais à me défaire de l'habitude d'entendre le silence. Je le trouvais de plus en plus gênant, de plus en plus dangereux. Car dans ses moments de solitude, je ne voyais rien, n'entendait rien et ne pensait à rien d'autres qu'à des choses macabres et glauques. C'était dans ma nature, le rien me fessait peur, l'absence de bruit m'angoissait. Mais j'arrivais à contenir cette frayeur et la fessait taire. Alors, venait mes pensées divines qui était pire. Je m'inventais des scenarios flippant pour me forcer à croire que ça n'arriveras jamais. Je transformais mes craintes et me remettais en question. Je repensais à ma vie, à mes pensées déprimantes, à moi. Est-ce que j'étais normal ? Est-ce que le silence était normal ? Pourquoi il n'y a personne ? Où sont toutes ses personnes qui font partit de ma classe ?

J'ai ouvert la porte qui me déposait sur un magnifique rectangle de carrelage beige-vieillot, m'offrant devant moi, deux porte fermé. Et j'ai entendu un bruit par-dessus ma musique. J'ai enlevé mes écouteurs sans prendre la peine d'éteindre ma musique. Elle tournait assez forte parce qu'elle résonnait, on entendait pas très bien les paroles mais le rythme survivait. J'entendais des gémissements et j'ai cru que quelqu'un pleurait. Je me suis inquiété et j'ai eu de la peine. Quelqu'un pleurait dans les toilettes des filles, aussi seule que moi, il fallait le faire. Pleurer au lycée. Je pensais que ça arrivait que dans les films américains. Je savais que tout le monde n'avait pas la belle vie et ne voyait pas le monde en rose. Mais moi, je portais une vue simple sur la vie. Je voyais milles couleurs pour milles points de vue différents, j'aimais avoir plusieurs visions différentes.

Les toilettes du lycée ne fermaient pas très bien. La porte oui, mais impossible de fermer à clé. Le bouton blanc pour dire « inoccupé » et le bouton rouge pour dire « occupé » se voyait, donc machinalement on savait, on n'ouvrait pas les portes comme ça car on savait que les portes ne restaient pas bloqués. Je sais pas ce que j'imaginais, sérieux, à quoi je pensais ? Mais ce n'est plus très grave, les choses sont faites et voilà, ça ne sert plus à rien d'y penser. Je suis resté dans les toilettes, alors que j'avais cette voix, ma voix, qui me disait de partir. Faire pipi alors qu'il y a quelqu'un à un mètre de toi, c'est légèrement bloquant, en plus les toilettes déploient des échos. Je suis resté près du lavabo, pour attendre de voir qui était cette personne qui pleurait dans les toilettes. J'avais un plan : quand elle sortira des toilettes, je lui demanderais comment ça va. Ce n'était pas vraiment un plan, mais je me répétais cette phrase comme si c'était une mission très importante.

Et ce qui devait arriver, arriva. La porte de la cabine s'est ouverte, à cause des coups, j'imagine. Il y avait sous mes yeux deux personnes. Pas deux filles, pas une meilleure amie qui console sa meilleure amie. Mais une fille et un gars. Il était assis sur la cuvette, et elle, elle était assise sur ses cuisses, la bite du gars dans sa chatte. Elle le chevauchait. La capote devait être très efficace car tout était propre. La fille était blonde, le gars aussi. Je ne voyais pas ses yeux à elle car elle était de dos à moi, mais je voyais ses yeux à lui, bleus orageux, un bleu qui, en fait, j'en sais rien. C'est juste que quand je les ai regardés, il m'a vue, et pendant longtemps il n'a pas cligné des yeux. Que je sois là ne le dérangeais pas. Il n'a rien dit, rien fait. Enfin, si, il a fait quelque chose, il a lentement relevé la tête, et avalé sa salive doucement, sa pomme d'Adam avait tressailli. Il avait sa main devant sa bouche pour s'empêcher de lâcher le son du plaisir. Ils étaient nus, j'étais devant eux.

J'ai retrouvé mes esprits, je suis partit.

Si je suis resté un peu, c'est pas parce que je suis une pervers. Je suis resté car ça m'intriguais, voir les autres baisers étaient comme une sorte de modèle pour moi. J'observais, et essayais de reproduire par la suite. Je trouvais intéressant de les voir faire. C'était de la baise, de la baise, rien que ça. Tout le monde baise, à part les bébés et les gamins, et il y a des personnes qui ont de la pudeur et il y en a qui en ont pas. La vie est comme ça. Sinon, il n'aurait pas baiser dans les toilette du lycée. Et moi, je ne les aurais pas vu faire.

Mes amoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant