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A la fac, avec des amies, on adorait sortir en boite. L'ambiance nous collait à la peau, les lumières nous embrassaient le visage et boire était pour nous un vrai venin, pas venin : poison, non, venin : un feu de luxe qui embrase la langue, l'intérieure de la bouche, et le long de la gorge. C'était ce qui nous correspondait. Pour certains, c'est la lecture, d'autres les jeux vidéo, pour nous, ce qui correspondait à notre personnalité, c'était s'éclater en boite de nuit. On rencontrait toujours des personnes qui nous fessait exploser de rire, dans ce lieu, tout le monde se ressemblait, en attitude et en motivation. On voulait tous se défoncer, au rire, à l'alcool, (à la drogue), au coup d'un soir. C'était notre passe-temps favori, ça nous offrait de magnifiques souvenirs, et de magnifiques migraines le lendemain.

On avait rencontré une fille. Elle s'appelait Lara. Lara était cool. Toujours prête à faire des conneries. Elle avait le rire facile. Ses cheveux blonds étaient coupés au carré, un carré lisse, bien lisse. Elle avait des yeux bleus perçant et portait toujours un bandana noir au poignet gauche. On s'était rencontré dans la file d'attente, on avait sympathisé du coup. Et depuis, à chaque fois qu'on y part, on lui envoie un message pour qu'elle vienne nous rejoindre. C'était une chouette fille, et le mot « chouette » lui allait et en même temps, c'était le contraire. Ces grands yeux et ses cheveux et ses taches de rousseurs lui donnait une certaine ressemblance avec une chouette. Mais Lara était tellement incroyable que ce mot ne pouvait pas exister avec elle. « Chouette » c'est nul, naze, ringard, voici toute une queue leu leu de mot à surtout pas sortir en présence de Lara, parce que c'est pas du tout compatible.

La nuit que je vais vous décrire, elle était habillé d'une robe blanche qui traçait impeccablement les contours de ses formes généreuses. Son décolleté était plongeant et même moi je devais m'empêcher de regarder. Je comprenais tous ses mecs qui voulait la baiser, si j'aurais été un homme, j'aurais surement tenter mon coup. Elle avait une grosse barrette noire dans ses cheveux de chaque côté de son visage, qui lui dégageait la tête. J'étais son inverse, je portais un croc top noir simple, sans manches ni bretelles, un pantalon long, velouté et fin, style pantalon pattes d'éléphants, avec des chaussures noires à talon. J'avais des accessoires pour coloriser le tout.

Elle m'impressionnait la plupart du temps. Avec les jeux de lumières, elle paraissait brillée. Le vert, le bleu foncé, le rouge, toutes les couleurs, la changeait à chaque fois. C'était une nouvelle découverte à chaque nouvelle couleur. Son collier en perle blanc scintillait, ses iris disparaissaient presque. On dansait ensemble. La musique tapait, résonnait, enflammait le sol. Mes pieds me brulaient, peut-être à cause du feu qui jaillissait de partout ou peut-être que c'était simplement mes talons qui me tiraillait. J'en sais rien, j'étais beaucoup trop bourré pour placer deux pensées cohérente à la suite.

Elle a en premier temps placé ses bras derrière mon cou sous le rythme de la musique, elle m'a encerclé mon espoir. Et en deuxième temps, elle s'est rapproché. C'était dangereux, c'était bam. Mon cœur battait fort et criais bam. Le son qui passait, fonçait et les enceintes remuait en bam. Mes pas se déposaient au sol en bam. Les projecteurs ont dérivé, on danse, ses doigts joues avec mes cheveux. Elle me regarde droit dans les yeux. Est-ce qu'on s'était mis soudainement à danser un slow ? Oui. Ses yeux et son odeur m'enivrait. J'étais subjugué par les paillettes argentés qu'elle avait sur ses paupières, je voyais chaque trace du mascara sur ses cils, et son glose rose-naturelle dessinait parfaitement sa bouche. C'était exceptionnelle. Cette sensation, ce regard, ses mains. J'en était presque tombée dans les vapes. Tellement il y avait trop de magie dans l'aire. Tellement tout était magique, elle fessait tout de manière parfaite.

Sous le coup de l'alcool, j'ai jointe mes lèvres aux siennes. Elles ne se touchait pas mais presque. La tension était palpable. Sa respiration s'échouait sous mon nez. Tenace, mon cœur tenait le choc de ne pas encore pouvoir la déshabiller et la sentir contre mon corps, contre mon cœur, contre moi. L'ambiance allait tranquillement comme si le monde vivait au ralentit. Ma respiration était à la vitesse normale si on part du principe que le temps s'est arrêté, saccadée, à bout. Je tournais dans la pièce, je tournais au milieu de la foule. Non, le temps était toujours présent. Il y avait pas de jeu de séduction, c'était juste de l'euphorie. Je demandais qu'à déposer cinq bisous sur sa bouche. Elle ne disait rien, je ne parlais pas, seule la musque communiquait.

Et j'ai céder. La tentation m'a submergé jusqu'à mon cerveau. L'envie gonflait dans ma poitrine depuis un moment. J'ai unie mes lèvres au siennes, les déposant délicatement, passionnément, demandant qu'à l'approfondir. J'ai tourné ma tête légèrement et j'avais mon nez aplatie contre sa joue. J'étais contrôlé par la lave qui pulsait dans mes veines, cette action a poussé mes mains à lui prendre le visage. J'ai posé ma main sur sa pommette. Elle a répondu à mon baiser, m'ouvrant l'accès à sa langue. Ma langue et la sienne se sont trouvées et ont, elles aussi, dansé ensemble, collé. J'étais prête à exploser ou même à fondre. Je ressentais des papillons dans mon ventre et pleins de fourmis dans mes jambes. Je peinais à rester debout. Elle a poursuivi ce baiser fougueux. Son visage chauffait, ses pupilles se dilataient.

A bout de souffle, on a descellé nos lèvres. J'ai pris une respiration..., une autre..., et une autre... . Je voulais de nouveau foncer embraser sa peau, sa douce peau qui ressemblait à de la pêche. La toucher du bout des lèvres, sentir et entendre sa respiration. Pouvoir aller plus loin. Déposer des baisers le long de sa mâchoire, lui lécher l'oreiller, lui mordiller le lobe, sentir ses cheveux, plonger ma tête dans son cou. Mais c'est pas ce que j'ai fait. J'ai préféré la lâcher. Je me suis écarter. J'ai remis en place une de mes mèches et je suis partit de là. En me frayant un chemin entre ces personnes qui se déhanchaient sur la piste de danse, je me suis demandé pourquoi j'avais fait ça :

- Pourquoi je l'ai embrassé ? Je me répétais à moi-même.

Lara était une jeune femme très attirante, elle a dû laisser pleins de gars la baiser. Elle était entreprenante et n'avait pas peur d'aller voir quelqu'un pour lui parler. Elle avait accepté mon baiser. Je n'ai pas imaginé qu'elle soit intéressée par moi, c'était impossible. Elle ne devait pas m'aimer. Enfin, je parle d'amour mais moi non plus j'étais pas amoureuse d'elle. J'étais juste attirée : j'étais tendu quand elle était là, je planais quand elle parlait qu'à moi et j'inventait des scenario la nuit avant de m'endormir où elle intervenait. C'était l'alcool qui m'avait donné le courage de le faire. Et c'était surement l'alcool qui l'avait fait remuer ses lèvres contre les miennes. Cette réalité m'a fait verser une larme. Je m'anéantissais toute seule.

- Pourquoi je suis partie ? Je pensais en sortant carrément de la boite de nuit.

C'est moi qui l'avait embrassé, je voulais l'embrasser. Alors pourquoi je l'avais laissé, si je le voulais tant que ça ? Ce baiser m'avait remué. Des mèches de cheveux sortait de mon chignon, ma bouche était gonflée, mes yeux fatigués luttaient pour rester ouvert grâce au verres que j'avais pris, mes pieds devaient eux aussi être gonflées. J'ai longtemps réfléchie. Je suis resté seule un moment avant que mes amies sortent à leur tour. On est rentré chez nous. Je me suis écroulé dans mon lit.

Avec Lara, on en a jamais discuté. Aucune de nous a pris l'initiative. On a préféré oublié. J'ai jamais oublié. Toute l'émotion de ce baiser m'est rester en mémoire.

Parfois je me dis que j'ai fait une connerie, que ça aurait pu être le début d'une belle histoire d'amour. Et ensuite, je me rappelle qu'elle est sortie qu'avec des mecs aux grosses queues qu'elle rencontre un soir en boite. Et après je me dit que moi aussi je sors qu'avec des gars, mais des gars que j'apprends à connaitre. Que j'affectionne un minimum. Et que je les oublie pas. Que quand ça va pas, ça casse mais ça ne brise rien. Il y a au finale une grande différence entre elle et moi. Elle ne connaissait pas l'attache contrairement à moi. On aurait peut-être coucher ensemble mais pour elle, ça aurait été qu'une nuit, une nuit remplacée par une autre qu'elle passera avec quelqu'un d'autre. Ça m'aurait sans doute fait du mal. Mais j'aurais rien dit. J'aurais pleuré et je me serais reprise en main en couchant avec un gars. Et l'ambiance aurait été tendu à chaque fois qu'on irait été en boite. Partir était la meilleure solution. Rien d'important se serait passer.

Au fond, cette fille était une chouette. Elle vivait la nuit, c'était une prédatrice et tout le monde voulais la toucher. Vous voyez comment je parle d'elle ? Vous voyez ? Parce que moi, je ne l'ai pas tout de suite vu. Je l'ai laissé filé, en pensant que c'était rien. J'ai jamais décrit un gars de cette manière. J'ai jamais ressenti autant de sensation de toute ma vie. Je me dis que j'ai jamais aimé plus que je l'ai aimé elle. Que c'était elle. Elle était mon âme-sœur. Elle est mon plus grand chapitre, mon plus beau chapitre. J'espère que vous ne perdrez pas l'amour de votre vie comme je l'ai fait.

Mes amoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant