Chapitre V: Serrez-moi.

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Chapitre V : Serrez-moi.

Tous dînèrent au restaurant et se rendirent à la soirée de James Scoot. Le cousin des Collins. Lorsque George avait expliqué le lien de parenté de leur hôte, Jeanne avait pris peur. De ce fait Judith la rassura en murmurant que Léandre n'y serait pas présent. Elle ajouta qu'il ne sortait plus depuis son mariage. Elle aurait dû être heureuse mais cette phrase chagrina Jeanne. Elle ne souhaitait pas son malheur.

- Bienvenus les amis ! Les salua James les bras ouverts.

Il ne manqua pas de détailler du regard les femmes. Jeanne se remercia d'avoir vêtue une robe bleue marine au décolleté en carré. En fait Léandre lui avait déjà parlé de son cousin. Il lui avait conseillé de ne pas s'approcher de lui. Et vu le regard malsain de cet homme, elle comptait se tenir à ce conseil.

Dès que celui-ci salua Jeanne, il déposa sur sa main un baiser qui provoqua le dégoût chez la jeune femme.

- Votre retour m'enchante Mademoiselle Dumont !

- Je vous remercie. Répondit sèchement Jeanne.

Puis elle le contourna afin d'entrer dans le manoir. Dès le hall d'entrée, elle trouva la décoration affreuse. À l'image de James Scoot. Et la salle de bal ne relevait pas le niveau. La tapisserie rouge rendait l'endroit oppressant. Les amis s'installèrent à l'une des tables restantes. Ils étaient assez loin de la piste de danse. Ce qui était dommage car les trois jeunes femmes adoraient regarder les invités danser. Une bouteille de champagne atterrit rapidement sur la table ronde. Et un verre de Whisky fut ramené à Alexandre. George invita Judith à danser. Alexandre but une gorgée et se pencha vers Jeanne avec son habituel air taquin.

- Je suis déçu Jeanne !

- Pourquoi donc ?

- Les américaines ne me plaisent pas !

Elle rit aux éclats et elle prit sa coupe. Elle lui lança un regard de défi.

- Je suis persuadée que vous finirez par trouver une femme à votre goût.

- Hélas ! J'en ai trouvé une mais elle ne m'aime pas ! J'espère qu'elle acceptera de danser avec moi. Taquina Alexandre.

- Les françaises sont compliquées et oui elle accepte de danser avec vous !

- Et folles ! Ajouta Alexandre en se levant. Il prit la main de Jeanne et l'amena vers la piste de danse.

Comme toujours par le simple fait de danser, Alexandre arrivait à faire rire Jeanne. Il l'attrapa par la taille et la fit tourner. Elle avait l'impression de voler. Ils riaient aux éclats. Jeanne pensait que ce moment était un de ces moments qu'elle n'oubliera pas. Un moment où le bonheur réel arrêtait le temps. Quand elle fut reposée sur le sol, elle tourna la tête vers leur table. Anne était en train de discuter avec Louis. Au regard de leurs attitudes, le sujet qu'il abordait devait être passionnant pour ces deux intellectuels. Un sentiment disparut depuis longtemps anima Jeanne. La jalousie. Elle s'en voulait car Anne était sa meilleure amie mais elle ne pouvait faire autrement. Même si elle savait que cela n'était pas Léandre, voir cet homme rire avec une autre femme la rendait jalouse. Pourtant elle ne comprenait pas, Louis était un inconnu.

Alexandre ne parut pas remarquer le changement d'attitude de Jeanne. Il la rapprocha de lui et suivit le rythme lent de la musique. Jeanne posa le front dans le cou de son ami. Parfois elle relevait les yeux vers Louis et Anne. Mais pourquoi ressentait-elle ceci ? Soudain Louis la regarda. Un regard enflammé. Elle baissa immédiatement les yeux. La chanson se termina et ils les rejoignirent.

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