Partie IV: Attendez-moi. / Chapitre I: La vérité.

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Partie IV : Attendez-moi.

Chapitre I : La vérité.

Assis sur un petit muret au Parc Monceau depuis une heure, Jeanne et Alexandre profitaient de se retrouver seuls. Avec le voyage de Jeanne à New York, les enfants et leur groupe d'amis, ils n'avaient pu trouver le temps de le faire. D'autant plus qu'Alexandre était en couple avec Françoise désormais. Il semblait amoureux et mettait toutes ses forces à la rendre heureuse. Cela faisait plus de neuf mois que les amis ne s'étaient pas assis pour simplement bavarder.

Appuyée sur les mains, Jeanne pencha la tête en arrière, leva légèrement les pieds et respira l'air de septembre. Même si le soleil n'était pas à son apogée aujourd'hui, le charme du parc était inébranlable. Ils se tenaient devant la fontaine dont l'une des extrémités était bordée par un monument de style romain composé de colonnes blanches. Le regard de Alexandre s'attardait souvent sur celui-ci. En fait, il était passionné par l'architecture. Cependant, il avait dû reprendre l'entreprise de marchandises de son père. Jeanne leva la tête vers son ami. Il fixait les colonnes en fumant.

- Alors, pensez-vous concrétiser votre relation ? Questionna Jeanne en se redressant, un sourire au coin des lèvres.

- Nous aimerions. Par ailleurs cela s'avère compliqué. Dit-il les épaules voûtées, les bras entre les jambes.

- Pourquoi ?

- Elle est chrétienne, je suis juif.

- Ahhhh ! J'ai tendance à l'oublier depuis toutes ces années. N'y a t-il pas de solutions pour franchir les obstacles ? Demanda t-elle en posant sa cigarette sur l'embout noir.

- Même s'il y en avait, nos parents n'accepteraient jamais.

Jeanne alluma sa cigarette et en prit une bouffée. Elle avait l'impression que peu de personnes autour d'elle vivaient avec la personne aimée. Après Léandre si elle n'avait pas rencontré Louis, elle en ferait parti.

- Je trouve cela si triste.

Alexandre haussa les épaules.

- Cela fait longtemps que je me suis fait une raison. Je dois épouser une juive de bonne famille. Déclara t-il en imitant l'intonation de son père.

La tristesse se lisait dans ses yeux. Elle lui caressa tendrement la main.

- Au fait, vous êtes une petite cachottière. Ria t-il en lui pinçant la joue.

- Pourquoi cela ? Répondit-elle en fronçant les sourcils.

- Vous êtes revenue depuis huit mois et je n'ai eu vent de vos retrouvailles avec (Il leva les bras en l'air) Léandre Collins !

Jeanne baissa la tête et joua du pieds avec un petit caillou.

- C'est parce qu'il n'y a rien à dire. Déclara t-elle les yeux fixés sur le sol.

- Je suis vexé devant peu de confiance!

Alexandre fit semblant d'être touché en plein cœur et se laissa tomber en arrière dans l'herbe. En riant, Jeanne le rattrapa.

- Que vous êtes sot ! Promettez-vous de le garder pour vous ?

Il la prit dans les bras, la ramena contre son torse et la serra de manière exagérée.

- Bien sûr ! Personne ne passera jamais devant ma petite Jeanne. Vous savez très bien que vous pouvez me faire confiance.

Elle rit en le repoussant gentiment. Pendant quelques secondes, elle fuma sa cigarette afin de savoir par où commencer. Elle enleva sa cigarette de l'embout et la jeta au sol.

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