Chapitre XII: Expliquez-moi.

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Chapitre XII : Expliquez-moi.

Léandre :

Léandre était dans un salon de thé à New York. En fumant une cigarette, il attendait son ami Paul Westley. Leurs mariages désastreux les avaient en fait rapprochés. Il était rentré de France à l'instant. Ce mariage aurait été merveilleux s'il n'avait pas s'agit de celui de Jeanne. Alors qu'il était en train de déjeuner au château, il s'était fait la remarque que les jeunes mariés approchaient certainement de leur voyage de noces en Italie. Ils étaient partis la veille après le repas. Rester au château à s'imaginer ce qu'ils faisaient était insoutenable. Donc malgré l'insistance de sa femme, il avait refusé de rester et de visiter Paris. Après 9 jours de voyage, il était de retour dans sa ville. Et rien n'avait changé.

Son esprit était sans cesse préoccupé par Jeanne. Il repensa au moment où il l'avait vu entrer dans l'Église, son souffle avait été coupé. Sa beauté était indescriptible. Ses bonnes intentions s'étaient envolées immédiatement. Il ne voulait pas la perdre définitivement. Il avait du avaler sa salive afin de ne pas fondre en larmes. La douleur avait été insoutenable. Si sa mère et sa femme ne l'espionnaient pas du coin de l'œil, il serait sorti de l'Église. Donc, pendant toute la cérémonie il s'était tenu au banc. Espérant qu'un invité se lève et pose une objection. Le faire l'avait démangé. Il avait espéré jusqu'à temps que Louis puisse embrasser la mariée. Malheureusement aucun ne l'avait fait et leur engagement avait été scellé par un baiser.

Il prit une bouffée de sa cigarette en tremblant. Puis il repensa à l'annonce de la grossesse. Margaret avait poussé un cri et répétait sans cesse que cela n'était pas possible. Léandre n'avait pas regardé Elisabeth, il lui en voulait de ne pas l'être. Après quelques coupes de champagne, il avait eu envie de danser avec Jeanne. Puisqu'il la regardait sans arrêt, il l'avait vu partir vers le kiosque. Il avait demandé à l'orchestre de jouer la chanson « Vous, qui partez sans me voir ». Lorsque le chanteur avait prononcé « Je vous aime », il essaya de faire comprendre à Jeanne que implicitement c'était lui qui le disait. Il avait laissé l'amour qu'il ressentait pour elle s'exprimer dans son regard. Silencieusement, il lui avait avoué tout ce qu'il cachait. Il lui avait même semblé, qu'elle avait été réceptive. Pendant une chanson, elle était redevenue sa Jeanne. Ce lien était toujours présent entre eux. Par ailleurs, elle avait mis fin à ce moment. Son expression avait changé, il avait crut voir qu'elle lui en voulait. La femme de Louis était alors présente devant lui.

En retournant vers sa table, il avait croisé Louis au milieu du chemin. Il devait chercher Jeanne. Léandre le salua de la tête mais au moment où il passa à côté de lui, Louis lui attrapa le bras.

« - Que lui avez-vous fait ? Demanda t-il la mâchoire serrée et le regard noir.

- Rien. Répondit-il sèchement.

- Laissez-la. Surtout aujourd'hui.

- Surveillez votre femme. Lachez-moi. Ordonna t-il en regardant la main qui le tenait.

Louis renforça sa prise.

- C'est fini Léandre. Elle est mariée. Avec vous comme son ombre, elle ne peut être heureuse.

Il le lâcha enfin sans le quitter du regard.

Léandre ne sut quoi répondre. Louis avait raison. Piqué dans sa fierté, il s'en alla d'une démarche lente. Il retourna à la soirée une heure après. »

- Bonjour vous. Déclara une voix langoureuse à côté de lui.

Il leva la tête. La femme qui ressemblait à Jeanne le dévorait du regard. Elle portait une robe crayon verte foncée et un chapeau noir.

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