Idem

Chapitre VII: La seconde fois.

Chapitre VII : La seconde fois.

Léandre :

- Que faites-vous ici ? Demanda t-elle, une main sur le cœur.

- Euh je vais vous laisser. Je vais boire un café chez la voisine. Informa Marine en leur faisant signe discrétement de la main.

À New York, on ne buvait pas de café chez son voisin. Ils étaient souvent des inconnus. Cet aspect social et très chaleureux ne cessait de surprendre Léandre depuis qu'il avait débuté ses recherches. Dans le Nord les gens se laissaient vivre. Ils ne semblaient pas focalisés sur leur travail ou sur eux-même. Jeanne le regardait en attente d'une réponse.

« Jeanne, je sais que vous ne vous attendez pas à ma présence devant vous. En fait, je suis venu vous dire que je vous ai menti. Et cela depuis notre rupture. Je vous aime. Je vous aime tellement que j'en souffre constamment. Je n'arrive plus à vivre. J'en ai assez de me cacher. Donc pour vous, je divorcerai. Je vous en supplie, revenez-moi. »

Ce discours, il se l'était répété lorsqu'il s'apprêtait à frapper à chaque domiciles de la famille de Jeanne. À cet instant c'est ce qu'il aurait du dire. Cependant il ne le fit pas. Et il fixait la raison de cette renonciation depuis qu'il se trouvait devant la jeune femme : son ventre arrondie. Elle semblait enceinte de cinq mois. Il avait imaginé ces retrouvailles une centaine de fois depuis qu'il avait quitté New York et jamais il n'aurait pensé à cela.

Il ne savait même plus ce qu'il devait répondre. Il était complétement déboussolé. Et l'énergie employée pour garder un visage stoïque lui occupait l'esprit. Il pouvait sentir ses jambes flageoler. Lutter pour ne pas s'effondrait lui faisait mal. Il avait la mâchoire contractée et les traits de son visage tentaient désespérément de se tordre. Se laisser aller lui ferait tellement de bien mais il ne pouvait pas.

- Nous vous cherchons depuis un mois et demi. Répondit-il d'une voix neutre.

- Nous ?

- Louis et moi.

Elle semblait sceptique face à cette réponse comme si le fait que les deux frères fassent équipe était impossible.

- Il est venu demander mon aide. Nous nous sommes répartis les recherches. Lille était ma dernière destination. Je me suis souvenue d'une conversation sur votre cousine Marine. Argumenta t-il en regardant le petit appartement par curiosité.

- Je suis désolée pour tout ce dérangement... Asseyez-vous je vous en prie. Voulez-vous à boire ? Dit-elle rapidement en s'asseyant à gauche dans le fauteuil.

 D'habitude il aurait refusé de s'assoir. Par ailleurs, s'il restait debout il n'arriverait plus à maitriser le tremblement de ses jambes. Il s'assit dans le fauteuil le plus loin possible d'elle en refusant une boisson. Il ne voulait pas paraître impoli mais il n'arrivait pas à détourner les yeux de ce ventre arrondi. Tout espoir était perdu : elle était enceinte de son frère. Jeanne se rendit compte de l'attention portée sur son ventre. Elle le caressa doucement.

- Mon état doit vous surprendre. Dit-elle d'une voix douce.

- Je vous avoue que oui.

Il avait répondu avant de réfléchir. Il devait tourner la conversation vers Louis.

- Comptez-vous prévenir Louis ?

Le visage de Jeanne changea d'expression. Elle devint triste et se mordit la lèvre inférieure.

- Je n'ai toujours pas trouvé la réponse. Comment va t-il ?