Chapitre XI: Ouvre les yeux.

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Chapitre XI: Ouvre les yeux.

     

        Dès que Jeanne rentra au manoir, elle monta rapidement les escaliers. Après cette horrible soirée où elle n'avait fait que fumer silencieuse assise à sa table depuis qu'elle avait vu Léandre avec une autre, seuls ses enfants pouvaient lui remonter le moral.

- Oh Madame, vous rentrez bien tôt. Murmura Madame Morison dans le couloir.

      Ils étaient rentrés tôt car Louis avait cru remarquer que son épouse s'ennuyait. Il ne pouvait se douter de la véritable raison. Malgré le fait qu'elle avait parlé le moins possible dans la voiture. Elle ne prit pas la peine de repondre à la nourrice, elle passa devant elle en lui adressant un léger sourire.

    Arrivée dans la chambre de Victoire, elle se sentit respirer de nouveau. Le bien être revint lorsqu'elle vit sa fille dormir paisiblement. Elle remonta le drap jusqu'à son cou. Puis elle lui carressa tendrement la joue. Le sentiment d'apaisement augmenta encore lorsqu'elle fit la même chose dans la chambre de François. Elle se mit à sourire lorsqu'elle remarqua qu'il dormait encore dans la même position: un bras au dessus de la tête.

      Il ne manquait plus que la chambre de Edouard et elle réussirait peut être à dormir. Dès qu'elle l'avait eu dans les bras, elle avait regretté chacune de ses pensées pendant la grossesse. Elle avait ressenti une telle émotion, qu'elle lui fit la promesse qu'elle consacrerait sa vie à se rattraper en l'inondant d'amour. D'autant plus qu'elle était persuadée au fond d'elle, qu'il était le fils de Léandre. Il était son adorable secret. Ils partageaient un lien particulier. Avant d'entrer dans la chambre, elle se dit que Édouard réussirait à lui faire oublier le mal que Léandre lui avait fait.

     Elle pensa une fois de plus à la scène qu'elle avait vu. Cela lui avait provoqué la nausée. Elle avait ressenti de la peine puis de la colère. Elle ne le laisserait plus lui faire du mal. Car cela était son but. Elle en était certaine. Elle devait être plus intelligente que lui. Même si cela lui demandait beaucoup d'efforts afin de maintenir un visage impassible. D'autant plus que d'autres attaques allaient sûrement se produire. Il voulait lui prouver qu'elle n'existait plus pour lui. Que de cette façon, il était heureux.

    Et elle, comment serait-elle heureuse? Grâce à ses enfants dont Édouard. En pensant au visage d'ange de son fils, elle ne put enlever l'immense sourire collée sur sa figure. Le plus silencieusement possible, elle ouvrit la porte de la chambre. Elle s'approcha doucement du berceau. Elle espèra qu'il soit réveillé pour qu'elle le prenne dans les bras. Elle voulait y enfuir le visage dans son cou. Elle adorait son odeur.

    Les yeux brillant d'admiration, elle le regarda dormir. Tant pis s'il n'était pas réveillé. Le regarder lui suffisait. Elle était fière d'avoir fait de si beaux enfants. Si elle le pouvait, elle les garderait contre elle éternellement.

      Elle admira le doux visage d'Edouard. Puis ses petits mains posées sur la couverture. Par ailleurs, elle se rendit compte que la couverture ne bougeait pas du fait de sa respiration. Elle eut un frisson d'appréhension. Les mains tremblantes, le coeur remonté dans la gorge, elle abaissa doucement la couverture. Le ventre du nouveau-né ne bougeait pas.

- Louis... (Murmura t-elle) Louis!!! Cria t-elle désormais.

Son époux arriva rapidement. Il était torse nu et n'avait plus que son pantalon de smoking.

- Que se passe t-il? Tu vas réveiller les enfants. Chuchota t-il en fronçant les sourcils.

- Ed..Ed..Edoua... Balbutia t-elle en lui montrant le berceau.

IdemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant