Chapitre XX: Éternellement.

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                                                                   Chapitre XX : Éternellement.

- Le taxi est en bas ! Cria Anne du balcon.

        Jeanne jeta un regard à Louis. Il était appuyé contre le mur du salon, les yeux rivés sur le sol. Avec l'annonce de Anne, il s'était crispé quelques secondes. Tout en le fixant, Jeanne se fit la remarque que cette dernière semaine était passée rapidement. Elle avait essayé de ne pas penser au départ de son amant, espérant le retarder. Mais elle avait perdu devant la réalité. Sa poitrine se serra, le voir partir allait être un déchirement. Depuis deux semaines, ils étaient devenus fusionnelles. Ils avaient l'impression de se connaître depuis des années. Elle l'aimait et ce sentiment était réciproque. Ils se l'étaient répété dès que l'occasion se présentait.

        Louis changea sa position. Il avança vers son énorme valise en cuir marron. L'attention de Françoise, d'Émile et d'Alexandre alternaient entre Jeanne et Louis. Ils n'avaient pas vécu dans ce petit appartement avec eux. Cependant, grâce à leurs sorties en groupe, ils s'étaient rendus compte de l'ampleur des sentiments entre les amants.

- Judith et George viennent d'arriver ! Je leur dis de monter ? Demanda Anne restée à la même place.

        Depuis leur arrivée, les jeunes mariés avaient pleinement profité de leurs amis français et de Paris. Ils devaient encore séjourner dans cette ville une semaine.

- Non je descends. Répondit calmement Louis en fermant sa longue veste noire. Le temps de septembre s'était considérablement refroidi. Il s'avança les épaules voûtées vers la porte d'entrée. Anne répéta la même chose à leurs amis américain.

        Louis n'avait pas regardé Jeanne une seule fois depuis que le départ approchait. Cela était certainement aussi difficile pour lui. Et puis, s'il le faisait elle fondrait en larmes et le supplierait de rester. Le problème était que malgré leur relation, elle ne voulait pas lui changer ses plans. Elle se répétait sans cesse qu'elle n'avait pas le droit de lui demander de rester. Donc ils n'avaient pas abordé le sujet. Louis était un globe trotteur, on ne pouvait l'enfermer dans une cage. Ce qu'elle souhaitait, c'était simplement son bonheur même s'il était loin d'elle.

        Pour descendre l'escalier, Alexandre aida Louis à porter son imposante valise. Tous s'arrêtèrent sur le trottoir où était garé le taxi noir pendant que le chauffeur plaçait la valise dans le coffre. Louis avait les mains dans les poches, le regard vide. Le chauffeur vint lui ouvrir la portière. Il se passa nerveusement la main dans ses cheveux châtains foncés.

- Bon... C'est l'heure. 

Il essaya de sourire au groupe qui restait silencieux face à lui. Il semblait ignorer par où il devait commencer. 

- À bientôt mon ami ! Intervint Alexandre pour briser le silence. Il lui serra la main et lui tapa amicalement l'omoplate. 

        Louis lui sourit faiblement. Émile lui serra la main en lui souriant. De même pour George. Judith lui fit la bise. Françoise et Anne le prirent en même temps dans les bras. Puis ce fut au tour de Jeanne. Elle referma le col de son trench coat crème et y enfuit son visage. Lorsqu'il ne put faire autrement, il leva les yeux vers elle. Immédiatement ils s'embuèrent. Il lui adressa un beau sourire et la ramena contre lui. Il lui embrassa le haut de la tête et la serra très fort. Elle résistait pour ne pas pleurer. Elle se tint aux épaules de son amant et en profita pour sentir l'odeur de son cou. Elle prit une forte inspiration. Elle ne savait pas quand elle pourrait refaire ce geste. Elle releva la tête vers lui. Il lui déposa un baiser sur le nez. 

IdemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant