L'héritier du Duc Wintheart

XXI

Depuis que nous ayons quitté ce dîner soit un 1 semaine plus tôt, le courant est toujours aussi tendu entre Queen et Isaac, ce n'était pas prêt de changer car la personne visiblement en tort n'en démordait pas.
Cependant, Isaac n'en prenait guère compte et ne cessait de le faire comprendre à sa sœur qui depuis un certain temps ne se lassait pas de faire des remarques sur sa futur gestion du patrimoine de leur père. Elle croit dure comme fer qu'il n'en est pas capable et ne s'est pas gardée de le faire savoir à qui voulait bien l'entendre au manoir. Elle a été jusqu'à s'entretenir avec son père pour lui faire part de ses inquiétudes vis-à-vis des compétences en gestion de son frère et la possibilité qu'il puisse ternir leur image dans la société.

Aaron quand à lui n'en est que plus heureux depuis l'annonce, il a avoué être enfin libéré du poids des charges que son père voulait lui imposer par le biais de la relève de son titre. Il se sent plus serein c'est tellement visible qu'il respire la joie de vivre. L'homme grincheux que j'avais connu à Palerme toujours là à ruminer telle une vache folle dans son pré avait entièrement disparu.

Tandis que leur père passait la plus part de ses journées accompagné soit de ses fils soit avec moi, il s'attelait déjà depuis ce dîner à tout préparer pour la relève de ses fonctions et l'avait fixé d'ici la fin de cette année.
Pour compléter sa progression il a fait appel à deux notaires venus depuis la capitale pour apporter des modifications à son testament.
Il n'a eu aucun moment pour lui ces dernières semaines car il ne faisait que ça...tout peaufiner avec ses fils pour être sûr de ne rien omettre quitte à ce que sa santé y passe tellement il était pressé de tout finir.

D'ailleurs concernant sa santé, il y avait une légère amélioration grâce au bon suivit de son traitement mais on devait faire quand même attention, le risque qu'il fasse un malaise était certes moins accru mais il demeurait.

Pour ce qui est de Queen, elle assistait de loin et se gardait de réagir puisqu'elle avait été prévenue qu'au moindre faux pas elle prendrait la porte direction Ontario. Elle se montrait résigné mais au fond nous savons que ce n'était pas le cas, les flammes de fureur dansant dans ses yeux en étaient le témoignage.

Alors que les jours s'écoulaient paisiblement sous le ciel d'Édimbourg, Malia fut convoqué par le Duc. Prenant soin de rapidement enfiler son chemisier dans son pantalon et de vêtir ses sandales plates noire, elle se rendit où on l'avait fait appeler.

_ Bonjour mon enfant prenez donc place, l'incita le Duc.
_ Bonjour monsieur Wintheart. Dit-elle en prenant place juste en face de ce dernier.
_ Vous et moi le savons votre stage touchera à sa fin dans 2 semaines...c'est pourquoi je vous ai fait venir. Vous travaillez dure pour ce en quoi vous croyez et j'ai pleinement conscience de vos aptitudes pour aider votre prochain, c'est pourquoi j'ai une proposition à vous faire mais j'aimerai savoir si ça ne vous dérangerait pas de travailler une nouvelle fois avec moi à l'avenir.
_ Je peux être honnête? Demanda-t-elle timidement à l'intention de son interlocuteur.
_ Bien sûr mon enfant, il l'encourage, allez-y.
_ Je me sens honorée de travailler pour vous et oui, ça ne me dérangerais pas...sauf si cela tiendrait dans des conditions similaires à celles de 2 mois auparavant. Je ne veux plus avoir à autant faire des pieds et des mains pour une cause ne servant pas les intérêts de mon travail.
_ Je le comprends parfaitement Malia. Et je peux t'assurer que tu n'auras pas à le faire...j'ai soumis ta candidature pour le poste d'assistante généraliste au Vice Président du Royal Brompton hospital et si jamais tu n'es pas prise ou que tu veuilles exercer ailleurs, j'ai déjà fais ta lettre de recommandation.
_ Je ne sais pas comment vous remercier...merci beaucoup Mr. Wintheart. Dit Malia complètement émue.
_ Vous avez assez fait pour moi ma chère. Je ne fais que vous retourné l'ascenseur maintenant partez, dit-il en riant, je dois contacter mon ami David pour venter vos mérites et lui annoncer vos prouesses. Dit-il en se levant de son siège pour la raccompagner à la porte.

Encore sous le choc de ces bonnes nouvelles, notre héroïne prit dix bonnes minutes avant de réaliser ce qui venait de se passer dans le bureau du Duc.
Elle avait réussit, c'est tout ce qui tournait en boucle dans sa tête et c'était pour elle la plus belle des récompenses à cet instant. Son investissement n'était pas vain.

Elle allait valider et mieux que ce qu'elle espérait sa dernière année d'internat en hôpital, restait plus qu'à finir ces 2 mois d'internat aux urgences puis présenter sa thèse, la réussir pour ensuite empocher le diplôme d'études spécialisés et enfin commencer à exercer auprès d'un médecin généraliste.
La belle vie, celle à laquelle elle aspire.

_ Enfin une étape de passer avec brio, cria-t-elle pleine de joie.

Pensant soudainement à son paternel, cette dernière prit l'initiative de l'appeler pour lui annoncer la bonne nouvelle.

_ Devine quoi?!
_ Bonjour Malia, se fit entendre une voix féminine à laquelle elle ne s'attendait manifestement pas, humm David est...il, bégaye t-elle, il est...tient, dit-elle pour laisser le combiné à son propriétaire.
_ Bébé?! Ça va ma puce? Heuu...tu es là ?

Le ''ma puce'' annonçait tout, il était gêné. Et c'était parfaitement compréhensible, tous les deux ne s'attendaient pas à ce que ça soit une autre personne qui réponde.

_ Devine quoi?! Reprit-elle avec entrain comme pour essuyer la gêne entre eux.
_ Bébé tu sais au moins que Arthur m'a appelé il y a de cela 5 minutes?
_ Oui je sais mais je veux aussi te le dire, il m'a proposé un emploi au Royal Brompton Hospital...et une lettre de recommandation au cas...
_ Tu devrais songer à respirer chérie, poursuit-il en riant, je suis extrêmement fière de toi bébé.
_ Moi aussi.
_ Par contre il y a un truc qui me tracasse bébé, pardonne-moi mais il s'est passé quelque chose bébé? La dernière fois...
_ Ne t'inquiète pas papa.
_ Tu me le dirais au moins s'il y avait eu un problème pas vrai?
_ Bien sûr que je te l'aurais dis. Sinon ça a l'air d'aller bien avec Bethany, elle change de sujet, tu me racontes?
_ On apprend à se connaître...et je l'aime bien.
_ Je sais...bon je vais te laisser, je t'aime.
_ Et moi encore plus bébé.
_ Je n'ai plus 6 ans papa, bye.

Maintenant qu'elle avait partagé la bonne nouvelle avec son paternel elle n'aspirait plus qu'à une seule chose que les 2 semaines restantes s'écoulent le plus rapidement possible pour rentrer chez elle et achever tout ce qui reste comme travail afin d'entrer dans la vie active.
Et avec tout ceci l'opportunité de déménager dans un autre quartier et quitter Bloomsbury.
Dites-moi qu'est-ce qui serait mieux que ça ?!

Sortant de sa chambre après un bon somme dans l'optique d'aller prendre son repas, elle y trouva Aaron.
Ce dernier y était et déjà attablé manipulant avec vivacité son mobile sans prendre la peine de lui décrocher un regard aussi rapide soit-il.
Faisant de même, Malia se servit une assiette de rôti de veau aux légumes et s'assit à l'extrémité de la table. Elle commença à manger dans le silence puis le brisa.

_ Je vais peut-être travailler au Royal Brompton...
_ Qu'attends-tu que je fasse de cette information?
_ Te réjouir pour moi peut-être...
_ Je suis content, il lui lance un regarde, je t'assure, puis retourne sur son cellulaire.
_ On ne dirait pas, continue-t-elle son repas
_ Si je le suis...c'est juste que j'ai beaucoup de travail maintenant...j'essaie avec ma secrétaire d'aménager mon emploi du temps avec mes nouvelles charges.
_ Je vois...
_ Je t'emmène quelque part ce soir, soit prête il faut fêter çà, dit il en disparaissant, et maintenant, il réapparaît avec dans les mains une bouteille de vin.

Toute souriante elle le regardait se débrouiller pour débusquer le précieux breuvage.
Alors qu'elle emmène une énième fourchette à sa bouche elle vit son téléphone s'allumer et s'y inscrire "Mon amour".
Vexée pour une raison imprévisible et qui n'était pas du tout légitime, Malia détourna son regard du téléphone avant l'arrivé de Aaron et continua de manger comme si de rien était.

_ À ton futur emploi et à ta thèse Malia! Dit il en son honneur.