IV

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Quel plaisir de se retrouver enfin à la capitale, le ciel gris de Londres m'avait tellement manqué que je ne me rappelais plus de l'odeur de l'air. Ce mélange d'humidité et de cendre, l'odeur juste parfaite de mon enfance. Cependant, la raison de ma venue sur Londres n'est pas à ma convenance. Il faut que je réussisse à convaincre ce grand nigaud. Et si je n'y parviens pas, Seul Dieu sait ce qu'il adviendra de mon stage et de moi.
Peu de gens ont un CV avec marqué dessus « Médecin à domicile du Duc Wintheart » et ça c'est un grand plus surtout pour quelqu'un qui veut faire carrière dans des enseignes hospitaliers de renommée mondiale.
3h de vol après et une vingtaine de minutes en voiture, me voici devant un bâtiment construit de verre, je puis remarqué de l'activité à l'intérieur. Sans plus tarder, je descends du véhicule, remercie Marcus le chauffeur et entre dans le bâtiment comme si j'étais quelqu'un de très important. C'est mon stratagème pour le rencontrer, je n'ai pas pris de rendez-vous au préalable. Et je ne l'aurai probablement pas eu de toutes façons. Il m'aurait recalé quand il allait le savoir, de plus je n'ai même pas eu le temps d'envisager de le faire car aussitôt le Duc m'en a informé l'heure qui a suivie j'étais déjà dans l'avion.

_ Bonjour Madame, me dit une charmante hôtesse, que puis-je faire pour vous?
_ Bonjour, répondis je la voix enjouée. Mademoiselle suffira je vous en prie. Mr. Wintheart est il là?
_ Vous avez pris rendez-vous?
_ Bien évidemment, il est tellement occupée que pour le voir c'est primordial, continuais-je sur cette voie.
_ Très bien, prenez la gauche au fond du couloir y a un ascenseur. C'est le numéro 67. Bonne journée, termina-t-elle en souriant.
_ Merci, à vous de même.

D'une démarche féline et assurée, je continue mon manège jusque dans l'ascenseur. La première étape a été facile. Reste plus que son aliénée d'assistante que j'espère ne pas croiser.
Dans l'ascenseur, mon cerveau tournait à 100% j'avais peur de faillir à ma mission. Je me demandais bien ce qu'il y avait entre ce père et son fils pour que ce dernier le traite de sénile et refuse de le rencontrer. Ce même fils qui aujourd'hui était médecin chirurgien et en parallèle PDG d'un laboratoire pharmaceutique incroyablement connu. Alors que je mettais tout en place dans ma tête, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur une grande allée menant vers une sorte d'accueil où se trouvait un vrai cliché ambulant sur patte.
Ce n'était pas son assistante mais sa secrétaire sûrement. Cette dernière était blonde aux yeux bleus océans, de longs cheveux enfermés dans un chignon stricte. Un maquillage de garce, oui ça se remarque aussi au maquillage. Elle était vêtue d'un tailleur jupe/chemise/veste bleu foncé voir noir. Sa jupe était tellement près du corps que je ne su où me mettre tellement elle remontait quand cette dernière marchait. Concernant ces échasses, je ne pouvais que l'admirer pour sa volonté de se casser la gueule si jamais elle était maladroite. Bref c'était ce à quoi ressemblait sa secrétaire qui se dirigeait vers moi une tasse de café en main.

_ Bonjour, je suis Julie la secrétaire de Mr. Wintheart. Comment puis-je vous aidez Mademoiselle? Dit-elle d'une voix atone ne manquant pas de me toiser au passage.

Tu vas vite ranger tes yeux ma grande. Il se la tape ou quoi? Fais juste ton travail madame.

_ Je cherche le propriétaire des lieux. Dis-je en prenant une attitude ferme.
_ Vous avez un rendez-vous? Elle dit en se dirigeant vers son comptoir pour consulter les rendez-vous de sa majesté.
_ Ce n'est pas la peine de te donner tout ce mal, je lui dis en lui indiquant son ordinateur, je suis ici pour l'investissement. Dites lui que je suis là.

Tout d'un coup je la vois prendre son téléphone et contacté sa majesté puis la sécurité. Ne comprenant pas tout de suite ce qui se passait, je pris position sur un sofa prêt à cet effet quand soudain un agent de sécurité sorti de nul part se dirigeait vers moi.
Je la vis qui lui fit signe d'aller se charger du livreur qui attendait dans l'ascenseur.
J'ai eu chaud et pas qu'un peu, j'ai soufflé comme si ma vie en dépendait quoique ce soit réellement le cas. J'ai vraiment cru qu'elle l'avait contacté pour moi car elle avait découvert la supercherie. Mais au lieu de ça elle me dit tout simplement, non sans arborer son air supérieur, qu'il m'attendait à l'étage supérieur.
C'est quoi ce building, je suis fatiguée de prendre des étages pour rien. Cette fois-ci, je prends un ascenseur privé et patiente 2 secondes avant que les portes ne s'ouvrent sur Aaron que j'aperçois assit sur un sofa d'une manière assez étrange pour ne recevoir qu'un investisseur.
Il avait un air dragueur sur le visage. Ce même air qui disparu dès qu'il vit que c'était pas la personne attendue. Ce qui veut dire qu'il entretient une relation charnelle ou plus avec son investisseur.
Super je pourrais m'en servir si jamais il ne me suit pas.

_ L'emmerdeuse...
_ Je vois que je n'étais pas attendu. Dis-je joyeuse. Alors comment tu vas? Si tu me permets de te tutoyer bien sûr, Mr. le médecin.
_ Que faites-vous ici jeune fille?
_ Je vois que vous n'avez pas suivis mon conseil depuis la dernière fois, songez vraiment à enrichir votre vocabulaire. Une conversation ne se fait pas comme ça. Je fais en tournant une chaise que je place devant lui.

Est-ce que je le provoque ? Oui. C'est ma technique. Brosser les gens dans le sens du poil ce n'est pas ma tasse de thé.

_ Comment tu es arrivé jusqu'ici? Il perd visiblement patience.
_ Pas la peine de commencer à sortir les crocs monsieur! Dis-je en retirant ma veste avant de m'asseoir et croiser ostensiblement mes jambes. Ce n'est pas le plus important Mr. médecin. Je ne suis pas ici parce que je le voulais. On m'a envoyé.
_ Mon père...dit-il dans un murmure avant de passer ses mains dans ses cheveux.
_ Je vois que vous êtes intelligent quand vous le voulez.
_ Tu crois que si je ne l'étais pas je serais chirurgien et gérerait ce laboratoire? Me lança-t-il agacé par mes remarques.
_ Votre language me laisse dans le doute mais il faut aussi admettre que les coups de pouce existent. Je pousse le vice.
_ Ça suffit!! Hurla-t-il en se retrouvant brusquement devant moi.
_ Je n'ai même pas encore commencé que vous vous emportez déjà. Je suis désolée de ne pas être le rendez-vous que vous attendiez avec impatience...
_ La dernière fois qu'on s'est vu je vous ai fais exclure des urgences.

Corde sensible qui va craquer si il appuie trop longtemps dessus. On ne joue plus à ce que je vois. Il veut mordre le caniche, très bien. Je vais acérer mes griffes.

_ Si vous cherchez à me mettre hors de moi pour que je m'en aille sans vous dire pourquoi je suis ici, même si je sais pertinemment que vous le saviez, vous n'y parviendrez pas.
_ Tu as quel âge?
_ Celui d'une étudiante en 7ème année de médecine. Je réponds en le regardant droit dans les yeux.
_Vous vous plaisez dans cette filière?
_ Je ne suis pas là pour parler de moi. Votre père m'a envoyé...
_ Vous pouvez rentrer chez vous, dites lui que je ne viendrai pas. Termine-t-il en se levant pour se servir un verre de scotch.

Juste après sa tirade, deux agents de la sécurité sortie de nul part me tiennent fortement et me traînent à l'extérieur de l'établissement comme une malpropre. Tout ça pour rien au final.

L'héritier du Duc Wintheart Où les histoires vivent. Découvrez maintenant