Chapitre 1 : La fin du début

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"Allez ! Allez ! Allez ! Debout là dedans !"

La voix de l'instructeur résonnait dans la cabine. Tirant John de son sommeil.

"Chef, oui Chef !" répondirent en cœur les soldats. C'était le grand jour. Personne ne savait pourquoi il avait fallu déplacer un bataillon entier pour stationner devant une forêt sans nom. Seuls quelques généraux devaient détenir l'information. De ce fait, dans les rangs, tout le monde théorisait, allant chacun de son affirmation.

"On va déclarer la guerre aux Laefvi, il y a un arbre sacré à abattre dans ce bois, c'est pour ça qu'il n'est sur aucune carte humaine."

"T'as entendu ce que disait le médecin ? On vient détruire un champignon qui peut créer la nouvelle pandémie mondiale."

"Il y a des veines d'or dans les arbres ici, leur écorce est si résistante qu'on vient tirer dessus avant que les mineurs des services secrets viennent récup' le matos."

John, lui, n'en pensait rien. En bon soldat, il s'exécutait. La Garde lui a dit de monter dans son char et d'aller se tanker à telle position, il y allait, point. Maintenant en attente des prochaines instructions, il devrait les recevoir d'un instant à l'autre. Le temps de prendre une douche, se raser et de prendre un café, il serait à son poste dans moins d'une demi-heure. La guerre moderne, ça a du bon quand on y pense. Son père lui disait que la guerre c'était sale, on oubliait le concept d'hygiène le temps que ça dure et puis on rentrait - pour les chanceux - chez soi. Pour lui, c'était plutôt l'inverse, les convertisseurs TANTRUM permettait de condenser l'intensité d'eau ambiante dans l'air en eau liquide, les douches étaient rapides et efficaces. Les ingénieurs avaient vraiment fait des miracles en un siècle.

Une fois habillé, son café à la main, il partit en direction de son char posté sur une petite butée. Il ne savait rien de ce qui allait se passer aujourd'hui, et le stress ambiant provoqué par les théories du complot de ses compagnons d'armes n'aidait pas à en savoir plus. Il n'aimait pas ça. "L'organisation, c'est avec ça qu'on avance." n'arrêtaient pas de répéter ses instructeurs. Et il avait fini par en faire sa devise également. Ce qui contrastait fortement avec la situation actuelle.

Il y a trois jours, une assignation de mission était arrivée chez lui. Il ne fallait prévenir personne de cette dernière hormis la famille proche. Aucun refus possible ou le bannissement de l'armée et de la ville. Autant dire une mort pour soi et sa famille. Les membres avaient été - soi-disant - triés sur le volet. Mais en entendant tous les propos complotistes, John se demandait quel avait été le critère d'admission. Et c'était sur ce point précis que l'angoisse le gagnait petit à petit. Il s'étonna de sentir des tremblements dans sa jambe quand l'oreillette siffla :

" - Pilote matricule 7D23, répondez.

- John Fate, matricule 7D23, prêt à recevoir les instructions.

- Bien. Je suis le Commandant Merle, commanditaire de cette opération. Merci d'avoir répondu à l'appel de la Garde, j'interviens personnellement pour expliquer la marche à suivre à chacune des unités postées autour de ce bois.

*Comme si j'avais eu le choix...*

- Merci, Commandant.

- Réglez votre heure sur la mienne, ceci va être une frappe millimétrée, vous allez devoir exécuter les prochaines indications à la seconde près que je vous aurai donné. Est-ce bien clair ?

Ils ajustèrent leurs montres.

- Très clair, Commandant.

- Très bien, votre rôle est donc de tirer à 10h de votre position à 11h21 et 37 secondes.

La Couleur de l'IrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant