Chapitre 22 : Hasard ou choix ?

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Jeena avait les oreilles qui sifflaient. Ce cri avait fait l'effet d'une détonation à bout portant. Après avoir entendu le cri, elle avait senti comme une énorme bourrasque provenant du même endroit que l'origine de ce son. La vue toujours trouble à cause de ces maudites billes, et l'esprit hagard, elle aurait vendu sa vie pour comprendre ce qui était en train de se produire.

Cependant, après quelques secondes, il n'y eut plus un bruit. Le sifflement se calma. La jeune femme n'entendait plus le ricanement des soldats ou même le roulement de la charrette. La main sur son épaule l'avait lâché, mais quand elle voulut demander ce qu'il se passait, elle n'arrivait toujours pas à articuler.

Après quelques minutes qui parurent des heures, une main douce vint retirer les billes sur le visage de la druidesse. Ce fut comme l'arracher à un sommeil profond, sa vue se raffermit, son ouïe redevint enfin claire, elle pouvait de nouveau parler.

La lumière du soleil l'éblouit, elle sentit les mains attraper ses menottes dans son dos :

"- Je ne vous remercierai jamais assez pour ça !

- Avec plaisir ! Mais tu m'avais dit qu'on devait se tutoyer, non ?"

Jeena se retourna de surprise, alors qu'elle reconnut immédiatement cette voix.

"Mnémosyne ?! Mais pourquoi !?"

L'humaine affichait un grand sourire alors qu'elle finit de crocheter les menottes de la prisonnière.

"On en parle après, d'accord ? Pour le moment, faudrait te sortir de cette cage, réveiller ton ami et se tirer d'ici."

Ce ne fut qu'à cet instant que Jeena prit conscience de ce qui l'entourait : ils se trouvaient sur de hauts plateaux, une vue imprenable sur des plaines d'un côté, d'immenses falaises de l'autre. Autour d'eux, un amas de pierre, comme si un bâtiment s'était effondré récemment, la poussière volant encore aux abords de ce dernier. Le véhicule sur lequel ils se trouvaient jusqu'alors, qui était en effet une charrette, était explosé de part en part, comme si une bombe l'avait fait imploser.

Plusieurs mètres plus loin, les corps des gardes qui les avaient capturés jonchaient le sol, inanimés. Leurs armes, également projetées plusieurs mètres plus loin encore, s'étaient fichées dans les crevasses alentour. Les chevaux qui tiraient la charrette n'avaient également par l'air d'avoir survécu.

Même sans les billes bleues, voir ce spectacle laissa la druidesse quelque peu décontenancée. Elle ne comprenait rien à ce qu'il se passait. Où était-elle ? Pourquoi tout semblait détruit ? Que faisait Mnémosyne ici ? Comment va Néates ?

"Néates !" cria-t-elle derrière ses barreaux.

"- Ne t'en fais pas, je pense qu'il va bien, ils lui ont juste foutu un collier de perle Ayoth. Ça te plonge dans un sommeil TRÈS profond, et même une fois enlevé, tu peux mettre plusieurs heures avant de te réveiller.

- Et comment tu sais tout ça ?

- Comme je t'ai dit, ceux du village, ils n'ont pas toujours été très gentils avec moi. C'est déjà arrivé qu'on s'infiltre chez moi pour m'en glisser dans mon oreiller ou des vêtements. Une seule perle peut mettre mal alors imagine ce que vit ton ami... Néates c'est ça ? Il y avait bien... trente... Quarante, peut-être cinquante perles autour de lui avant que je l'arrache. Ils y sont pas allés de main morte."

Jeena eut un regard inquiet envers l'arbrisseau alors qu'elle fut prise de douleurs aux dos à cause de sa position dans sa cage.

"Bon attends j'vais essayer de crocheter cette serrure là, t'as pas l'air d'être très à l'aise dans ta cage."

La Couleur de l'IrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant