Chapitre 10

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Le jeune homme n'y crut d'abord pas, pensant faire face à un mirage produit par cette étrange forêt, mais le grognement menaçant qui résonnait jusque dans son propre corp lui confirma que la scène qu'il avait devant lui était bien réel, un dragon entourait de son corp l'Élue, semblant la protéger. Mille et un mythes les mettaient en scène. Mais il ne s'agissait que de légendes transmises depuis des générations par les anciens, modifiées et amplifiées, auxquelles il ne croyait pas, jusqu'à aujourd'hui. Il se redressa et rengaina lentement son armes, incitant ces soldats à faire de même. Il choisit de faire confiance à une légende qui disait que les dragons n'étaient pas agressifs s'ils ne se sentaient pas menacer. Quoi qu'il en soit, une créature de cette taille aurait tôt fait de mettre chacun d'eux en pièce. Et même s'il ne les achevait pas, il devinait qu'ils finiraient par mourir de leurs blessures, choses à laquelle il n'était pas près. Il resta néanmoins très concentré sur le dragon, prêt à brandir de nouveaux son épée et à l'affronter. Car une chose était certaine, il ne se rendrait pas sans se battre.

- Allez-vous bien ? Êtes-vous blessé ?

Demanda prudemment le prince en faisant lentement un pas en avant, ce qui déclencha de nouveau un grondement d'avertissement de la bête. Kei s'arrêta aussitôt en jurant entre ses dents. La jeune femme posa un main délicate sur le pelage du Dragon qui sembla s'apaiser.

- Oui je vous remercie, ce Dragon n'a pas l'air méchant mais il doit penser que vous nous menacer ...

  Sont-ils des humains de confiance ?

Une voix résonna autour de Lyria, douce, profonde, comme en écho. La jeune femme regarda autour d'elle puis vers ses compagnons de route.

- Vous avez entendu ?

- Entendu quoi ? Demanda le Prince Kei, confus.

- Mais cette voix ! Elle a résonné dans toute la forêt !

  Ils ne m'entendent pas, cela fait bien longtemps qu'ils ne le peuvent plus. Mais toi tu es un Humain très spécial, tu comprends mon langage car tu es un Être neuf dans ce monde.

La jeune femme se tourna vers le Dragon, celui-ci la regardait intensément, elle comprit alors que cette si belle voix venait de la créature magique à ces côtés.

- C'est toi alors ...

- Mais qu'est-ce qu'il ce passe ? Chuchota Rorik à ces compagnons.

- Elle comprend le langage des Dragons ...

Les hommes se tournèrent vers la doyenne qui leur avait répondu dans un souffle. La vielle femme regardait la scène qui ce jouait devant eux avec admiration, les yeux brillant car elle le savait, les Humains avaient perdu depuis longtemps la capacité de communiquer avec ces merveilleuses créatures.

  As-tu confiance en eux ?

- Je ne sais pas, je viens d'arriver donc je ne les connais pas vraiment mais je suppose que je peux me fier à eux. Makara et Rorik ont été très gentils, les autres ne m'ont pas fait de mal.

Le Dragon fixa longuement le petit groupe.

  Tu peux les suivre, la lumière de leurs cœurs est claire.

- La lumière de leurs cœurs ? Qu'est-ce que c'est ?

Le Dragon plongea ses yeux dans ceux de Lyria.

  Chaque créature à sa lumière, plus elle est claire et brillante, meilleure est la créature, plus elle est sombre et opaque, plus la créature est mauvaise.

- Ai-je une lumière moi aussi ?

  Oui, elle est blanche et aveuglante. Fait attention à ceux qui t'entourent, les cœurs sombre contamine bien vite les cœurs claire.

- D'accord, merci pour le conseil.

Le Dragon se gratta les côtes à l'aide d'une patte avant et une écaille se détacha.

  Ramasse mon écaille et garde-la toujours près de ton cœur. Si tu as peur, si tu es en danger ou que tu as besoin d'aide, je le sentirais et je viendrais.

Lyria se pencha et récupéra délicatement la fine écaille aux dégradé bleu qu'elle observa dans le creux de sa main. Le Dragon montra de sa tête un endroit entre les arbres.

  Dirigez-vous dans cette direction, vous tomberez sur le reste du groupe de tes compagnons. Reste près de ce jeune homme Lyria, il te protègera, c'est son destin.

Le Dragon se redressa de toute sa hauteur.

- Tu connais mon prénom ... Comment puis-je t'appeler ?

  Appelle-moi Ori, cela fais très longtemps que je n'ai pas entendu prononcer mon nom ...

La jeune femme tendis la mains vers son nouvel ami, celui-ci si pressa et colla son front à celui de Lyria.

- Je te remercie de tout mon cœur Ori, sans toi je ne serais plus de ce monde. J'espère que nous nous reverrons, mais pas parce que je serais en mauvaise posture. Fini la jeune femme dans un petit rire.

Après un dernier grondement que Lyria compara presque à un ronronnement, le majestueux Dragon se redressa. Regardant droit dans les yeux du jeune homme, celui-ci adopta la même posture. Un accord silencieux sembla se passer entre eux. Puis Ori s'envola vers le ciel, semblant être porté par le vent. Une fois la créature hors de vue, les muscles du jeune Prince se relâchèrent. Son regard se posa sur la jeune femme, celle-ci contemplait toujours le ciel, les mains serrant l'écaille de Dragon sur son cœur.

- Allez la chercher. Insista la vielle femme en le poussant avec son grand bâton qui lui servait de canne.

Ce dégageant violemment de la pression que le bout de bois exerçait sur lui, il commença à avancer vers Lyria. La jeune femme pointa du doigt une direction dans la forêt, les yeux toujours rivé vers le ciel.

- Ori m'a dit que nous devions aller par là si nous voulions retrouver le reste de vos amis. Maintenant excusez-moi Kei mais je vais m'évanouir.

A peine eut-elle le temps de finir sa phrase qu'elle commença à choir. Le Prince franchi les quelques pas qui les séparait à une vitesse telle qu'il parvint à rattraper le corp inerte de la jeune femme avant qu'elle ne s'écroule sur le sol. Il se redressa en portant Lyria et put constater que, entre ces bras, la jeune femme paraissait étonnamment fragile, une chose de plus à laquelle il ne s'attendait pas venant de l'Elue. Il retourna auprès de ces compagnons, réfléchissant à toute allure, il n'avait pas envie de s'encombrer d'un poids mais il ne pouvait confier la demoiselle à personne car le rôle de la protéger lui incombait. Et venait-elle réellement de l'appeler par son prénom ? Lui, le Prince du Royaume d'Astas ? Ils prirent donc la direction indiquer par la jeune femme et gagnèrent vite la lisère de la forêt, retrouvant les soldats en charge des chevaux. Le Prince posa doucement Lyria sur une peau qu'un guerrier avait disposer au sol, la Sorcière en profita pour examiner rapidement la jeune femme.

- La pauvre enfant a dû s'évanouir de fatigue, elle est également frigorifiée.

Kei observa le ciel, il ne leur restait que peu de temps avant que le soleil ne se couche. Il jugea qu'ils auraient juste le temps de traverser les marais avant que la nuit ne tombe. Il ordonna à la troupe de se mettre en selle afin de quitter au plus vite ce lieux hostile. Après avoir dument flatter l'encolure de Foscor, Kei passa la jambe par dessus la selle et tendis les bras afin qu'un soldat l'aide à installer la jeune femme. Qu'il le veuille ou non, cette donzelle était maintenant sous sa responsabilité.   



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