Chapitre 5

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Les soldats se regardèrent, ne sachant que faire, l'un d'entre eux prit la parole.

- Ce n'est pas passé loin.

- Un peu plus et nous nous faisions grillés.

Ils se turent lorsqu'ils virent un mouvement du coin de l'œil, le Prince avançait prudemment, un pas après l'autre en direction de l'hôtel. Les hommes voulurent le suivre mais la Sorcière plaça sa canne devant eux, leur barrant le passage. Le jeune homme progressait lentement vers le monticule de pierre, guettant le ciel afin de se préparer à un éventuel nouveau coup d'éclair. Son regard descendit devant lui, observant la masse sombre qui était apparue sur l'hôtel, plus il avançait, plus le mauvais présentiment qu'il avait ressenti plus tôt grandissait. Arrivé à quelques mètres, il put distinguer que la forme sur les pierres correspondait à un corps humain, petit, trop petit. Il s'arrêtât, quelques pas le séparent de l'apparition, et il n'eut plus aucuns doute, son mauvais présentement se confirmaient, ce corp appartenait à une femme. Il sentit quelque chose s'effondrer en lui, un élan de confusion et de colère contenu le fit reculer d'un pas. Que faisait une femme ici ? Il le sentait et pourtant ne voulait pas l'admettre, mais si cette frêle créature était apparu sur cette hôtel, dans cette Forêt, au moment où l'Elu devait leurs apparaitre, c'est qu'il n'attendait pas UN Elu, mais UNE Elue, et cela le perturbait au plus haut point. Il avait grandi avec l'idée de rencontrer un Grand Homme, fort, sage, un Guerrier qui pourrait lui apprendre les secrets de la guerre et lui montrer comment battre son Oncle, Viperlus. Jamais il n'avait imaginer une femme dans ce rôle. Qu'est-ce qu'une donzelle pouvait lui apporter ? Une femme ne pouvait être un guerrier, les femme n'était bonne que pour tenir une maison, un foyer, et parfois utile pour réchauffer un lit. La seul femme qu'il écoutait était ça mère, jamais il n'avait connue femme aussi intelligente et perspicace, ainsi que la Sorcière parfois, mais parce qu'elle était vielle et avait vécu tant de chose qu'il serait bête de ne pas porter attention à ces conseils. Le jeune homme se retourna vers la doyenne, la questionnant du regard, celle-ci lui fit signe de continuer sa progression. Kei reporta son attention vers le corps et franchit les derniers mètres qui les séparait. Arrivé à sa hauteur, il put observer plus aisément  la frêle silhouette reposant sur le flanc, dos à lui. Et un détaille le frappa. Ces cheveux, il n'en avait jamais vu de tels.

- "N'obéissant pas aux lois de notre univers ... Je comprends mieux ... Dit-il pour lui-même."

En effet, il put observer la teinte singulière de la crinière qu'il avait face à lui, une belle couleur bronze qu'il n'avait jamais vue sur une chevelure. Il prit une mèche entre ses doigts et put constater que, malgré qu'ils soient mouillés, ils étaient incroyablement doux. Il mit une main hésitante sur l'épaule du corps et le fis basculer sur le dos, il put ainsi observer un spectacle qui lui coupa presque le souffle. Cette jeune femme avait un très beau visage, une peau lisse et claire, ainsi que le nez et les joues rosie sûrement dû au froid, ses yeux clos étaient délimité par de longs cils, son corps étais mince et portait d'étrange vêtements qui ne laissaient que très peu de place à l'imagination,  elle n'avait pas l'air très grande ni costaude. Bien que cette vision enchanteresse ne fut pas pour lui déplaire, un conflit faisait rage en lui où l'admiration, la déception et la confusion menaient une rude bataille. Comment cette donzelle à l'apparence si fragile pourrait lui être d'une quelconque aide ?  Il commençait à croire que, s'il existait une puissance supérieure, celle-ci lui jouait un mauvais tour. A moins que cette pucelle ne lui ai été envoyée pour le divertir la nuit. Il reporta son attention sur le corps inerte et l'observa, guettant un signe de réveil qu'il attendit, trop longtemps à son goût.

- Hé ... Il faut vous réveiller maintenant. Dit-il de son éternel ton bougon.

Il la secoua par l'épaule mais n'obtint aucune réaction, il prit donc ces deux épaules et réitéra son action un peu plus fort, mais toujours rien. La Sorcière s'était avancée et se retrouvait maintenant à ses côtés. Le jeune Prince approcha son visage de l'endormie et pencha la tête de sorte à pouvoir entendre un souffle et voir la cage thoracique bouger, mais rien ne se produisit.

- J'ai l'impression qu'elle ne respire pas. Déclara-t-il, les sourcils froncé, à l'intention de la vielle femme.

 C'est alors que la jeune femme ouvrit les yeux et commença à tousser si fort que le Prince et la Sorcière eurent un mouvement de recule. Mais le jeune homme, sans vraiment savoir pourquoi, s'avança de nouveau et l'aida à se redresser, il la prit dans ses bras et lui tapa fermement dans le dos afin de l'aider à expulser l'eau de ses poumons. Il fut surpris par la quantité de liquide que recrachait la donzelle et ressenti de l'empathie pour la douleur qu'elle devait subir en ce moment, chose qui l'étonna peut-être plus encore car ce n'était pas le genre de sentiment qu'il avait l'habitude de connaître. Il passa quelque minutes ainsi à la maintenir, relevant parfois la tête vers la sorcière et ces hommes qui s'étaient rapprochés et regardaient maintenant la scène avec la plus grande des curiosités non contenu. Il les vit échanger quelques messes basses en montrant la jeune femme du doigt, ils devaient être aussi surprit de ne pas trouver un homme sur cet hôtel, mais aux regards lubriques que certains posaient sur la jouvencelle, il comprit que ça ne leurs posaient pas plus de problèmes. Kei fronça les sourcils et se promis d'avoir une petite conversation avec ses hommes, afin d'être sûr qu'il n'arriverait pas "d'accident" sur le chemin du retour. Il ne savait ni ne comprenait pourquoi, mais il se sentait le devoir de ramener cette petite chose saine et sauve au château, il n'avait pourtant pas l'esprit chevaleresque et ce comportait avec la gente féminine avec le minimum de bonnes manières que sa condition lui imposait. Il senti la jeune femme se calmer et se détendre dans ses bras, elle releva un peu la tête et observa autour d'elle. Lorsque son regard se posa sur lui et que ces yeux rencontrèrent les siens, il plongea dans deux iris couleurs noisette, presque doré, le temps parut s'arrêter autour de lui. Le charme fut rompu lorsque, écarquillant les yeux, la donzelle s'arracha brusquement à son étreinte et manqua de tomber à la renverse. Heureusement, les réflexe du jeune homme lui permirent de lui attraper le bras et la maintenir sur l'hôtel avant qu'elle ne se fracasse le crâne au sol, il serait quand même dommage qu'elle reparte aussi vite qu'elle n'était arrivée. Une fois la jeune femme stabilisé, il retira ça main, comme s'il s'était bruler sur sa peau. Kei regarda ses mains comme si elles ne lui appartenaient pas. Il venait de s'en rendre compte, jamais il n'avait permis un contact si rapproché et si long avec quelqu'un d'autre qu'un membre de sa famille ou d'un soldat sous ses ordres.

- Qui êtes-vous ? Et où suis-je ?

De l'Autre CôtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant