De l'Autre Côté

Chapitre 46

Le soleil commençait à disparaître derrière l'horizon pour laisser place à l'obscurité de la nuit lorsque Lyria, Rorik et Shasha sortirent de la dernière maison visitée aujourd'hui. Grâce à ses facultés nouvellement découvertes, Lyria avait pu guérir dix-huit personnes atteintes de la mystérieuse maladie. Mais tous ses "miracles", comme aimaient les appeler les villageois, avaient des répercussions sur la jeune femme. En effet, après chaque intervention, elle sentait un peu plus de sa force la quitter, si bien qu'elle quitta la dernière maisonnette soutenue par Rorik et Shasha qui s'inquiétaient beaucoup pour l'Elue. Ils avaient bien remarqué la dégradation de son état au fils de ses visites et lui avait demandé à plusieurs reprises d'arrêter, mais la jeune femme ne l'entendait pas de cette oreille, elle souhaitait pouvoir apporter son aide à un maximum de personne malade tant qu'elle était présente dans se village. Mais elle dû se rendre à l'évidence, ce soir elle ne pourrait plus aider personne. Lyria trébucha, ses jambes ne la portant plus, jamais elle ne s'était senti aussi épuisé.

- Damoiselle Lyria, laissez-moi vous porter, je ne supporte pas de vous voir ainsi.

Le jeune guerrier lui avait fait cette offre plusieurs fois au cours de la journée qu'elle avait sans cesse décliné, mais elle dû se rendre à l'évidence, ses jambes ne la porteraient jamais jusqu'à l'auberge, alors elle acquiesça, vaincu. Précautionneusement, Rorik passa un bras dans le dos et sous les jambes de l'Élue et la souleva dans ses bras. Puis se dépêcha de prendre la direction de l'auberge, s'assurant également que la jeune domestique les suivait toujours car la nuit avait fini de tomber et il faisait à présent noire, les ruelles simplement éclairées par quelques lanternes. La fatigue commençait à emporter la jeune femme qui ne s'aperçut pas que les chevaux des soldats se trouvaient de nouveau sur le côté de l'auberge. Lorsqu'ils passèrent la porte de l'établissement, et que le brouhaha cessa, elle ouvrit péniblement les yeux pour constater que tous les regards étaient dirigés vers eux, puis une voix claqua dans l'air.

- Que s'est-il passé ?!

Le Prince se fraya un chemin au travers de ses compagnons et se planta devant eux, les muscle tendu, fusillant du regard le pauvre solda qui tenait entre ses bras la jeune femme à bout de forces.

- Ce n'est rien Kei, ne vous en faite pas.

- Comment cela ce n'est rien ?! Je vous vois dans les bras d'un de mes hommes, à demis consciente, et vous me demandez de ne pas m'en faire ? Je veux des explications.

La jeune femme résuma brièvement sa journée et la raison de son état, le Prince sembla se détendre un peu face à ses explications.

- Vous auriez dû vous arrêter plus tôt. Regardez dans quel état vous vous êtes mise ! J'admire votre altruisme mais si vous vous oubliez ainsi et négligez votre santé, vous ne pourrez plus sauver personne. Si vous souhaitez prendre soin des autres, commencez d'abord par vous même. La jeune femme regarda le Prince, surprise.

- Voilà bien de sages paroles, vous me surprenez Votre Altesse !

- Il semble que je change petit à petit à votre contacte mademoiselle l'Élue.

Il récupéra Lyria des bras de Rorik aussi délicatement que possible, comme s'il avait peur de la casser, puis se retourna vers ses compagnons.

- Je vous laisse le soin de débriefer avec Rorik sur nos trouvailles du jour en attendant que j'accompagne Damoiselle Lyria dans sa chambre. Et toi. Fit-il à l'intention de Shasha. Il me semble avoir compris que tu as bien assisté l'Elue, veux-tu bien nous suivre et l'aider à se changer, tu pourras par la suite aller te reposer.

- Ce serait un grand honneur mon seigneur.

Sur ses directives, ils gravirent les escalier en direction de la chambre de la jeune femme qui en profita pour questionner le Prince sur ses recherches.