Chapitre 31

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Kei était parti à la rencontre des guerriers en charge des rondes dans la ville ce mois-ci, un mauvais pressentiment en tête. Dès que les soldats le remarquèrent tous s'inclinèrent pour le saluer.

- Quelque chose à signaler ?

- Malheureusement oui Votre Altesse. Il nous a été rapporté plusieurs vols et incendies ces derniers jours dans les villes voisines fomentés par un groupe de brigands nomade, plusieurs villageois ont essayé de se défendre mais ils y ont laissé leur vie ... Le Prince fronça les sourcils.

- Savez-vous quelle direction ils prenaient ?

- D'après les villes et villages qui ont été pillés, il semblerait qu'il se dirigent par ici. Mais si vous me permettez Votre Altesse, tous hommes doter d'un minimum de bon sens ne se risquerait pas à faire de vagues si proche de la capitale, ce serait du pure suicide. Hash l'avait rejoint et avait écouté la conversation, Kei se tourna vers lui.

- Qu'en penses-tu ? Crois-tu qu'il pourrait s'agir d'un détachement du clan Oreï ?

- Oui c'est très probable, souviens toi lorsque je suis arrivé et que j'ai confié mes craintes à ton père le Roi au sujet de leurs manques d'activités ... Le fait que des brigands commettent autant de méfaits en se dirigeant vers Astas ... Ça me fait penser à ces hommes qui n'ont peur de rien.

- Oui c'est ce que je me suis dit, et si nos soupçons sont justes, il faut les retrouver et vite. Il se tourna vers le groupe de soldats. Aller interroger les villageois et trouvez moi des informations qui permettrait de les localiser, je veux pouvoir les neutraliser le plus rapidement possible.

Sur ses ordres, les guerriers quittèrent la cour du château pendant que le Prince Kei accompagné de son fidèle capitaine se dirigeait vers la grande salle afin d'informer les souverains de la menace qui rodait à leurs portes.

L'après-midi touchait à sa fin lorsqu'il quitta le Roi et la Reine, ils avaient établi ensemble plusieurs angles d'attaque et s'étaient mis d'accord sur l'instauration d'un couvre feu dès le lendemain tant que tout danger n'était pas écarté. Il se dirigeait vers la cour pour y trouver les soldats afin de les rassembler et de leur faire part de la menace. Debout sur les escaliers, il ordonna d'une voix forte le rassemblement des guerriers.

- Des brigands sèment la terreur depuis quelques jours dans le royaume et il semblerait qu'il se dirige vers notre capitale, nous avons toutes les raison de croire qu'il s'agit d'un groupe appartenant à la Tribu Oreï. Des murmures s'élevèrent de la foule. Vous savez qu'il ne s'agit pas de malfrat ordinaire, ils sont très dangereux, c'est pour cela que nous devons les exterminer ! Des cris d'approbation résonnèrent dans la cour. Demain sera instauré un couvre feu jusqu'à ce que nous ayons écarté tout danger. Et dès demain, je veux que des patrouilles circulent jour et nuit dans les rues de la capitale et dans les alentours, ils ne doivent pas être loin et nous devons les attraper, il en va de la protection de tous ! Donc profiter de cette nuit pour bien dormir car à partir de demain, nous n'aurons nul repos tant que nous n'aurons pas mis la mains sur ses malfrats !

Des applaudissements enthousiastes conclurent l'annonce du Prince, la foule commença à se disperser et ne restait en bas des marches que le groupe qui avait escorté l'Elue. Lorsque le jeune homme descendit les marches, il remarqua les mines graves des ses meilleurs soldats.

- Que vous arrive t-il ? Pourquoi semblez-vous de si sombre humeur ? Rorik prit la parole.

- Nous n'avons pas vu Damoiselle Lyria aujourd'hui Votre Altesse, elle n'est pas venu nous saluer comme à son habitude.

- Et alors ? Elle est peut-être dans sa chambre.

- Non, ils m'ont expliqué avoir envoyé une domestique la chercher dans sa chambre mais elle n'y était pas. Intervient Hash. Elle à également vérifié les endroits où la demoiselle à l'habitude de se rendre tel que la bibliothèque, les écuries ou bien le potager mais elle ne l'a pas trouvé, et personne ne semble l'avoir vue depuis qu'elle est partie rejoindre la Sorcière ce matin. Kei soupira fort, les poings serré, son mauvais pressentiment grandissant.

- Eh bien je vais aller voir cette vielle femme, elle doit se trouver en sa compagnie.

- Nous vous accompagnons Votre Altesse ! Les soldats regardaient le Prince avec une si grande détermination qu'il ne put refuser.

- Très bien. Hash tu reste ici, au cas où elle serait retrouver. Mais tu me la garde sous le coude, je vais lui faire passer l'envie de disparaître comme ça.

Ses hommes et lui partirent seller leurs chevaux et quittèrent la cour au petit galop en direction de la maisonnette de la Sorcière. Arrivé devant la demeure de la vielle femme, Kei mis pied à terre et se dirigea d'un pas vif vers la porte qu'il tambourina à en faire trembler les gonds. Lorsque la doyenne ouvrit, elle le regarda avec des yeux surpris.

- Votre Altesse ? Que puis-je faire pour vous à cette heure ?

- Où est-elle ?

- De qui parlez-vous ?

- Mais de la donzelle ! Elle n'est pas rentrée au château, donc c'est qu'elle est forcément avec vous. Le regard de la Sorcière s'élargit.

- Comment-ça elle n'est pas au château ? Elle devrait y être pourtant. Je lui ai confié la visite de mes patients journaliers et elle aurait dû finir en milieu d'après-midi. Makara retourna à l'intérieur de sa petite maisonnette et se représenta avec un papier à la main. Tenez, voici la liste des patients d'aujourd'hui, ils sont notés par ordre de visite. Allez voir le dernier sur la liste, peut-être se trouve-t-elle encore chez lui ? Il habite dans le bois. Angus regarda le nom sur le papier par-dessus l'épaule du Prince.

- Je connais ce bonhomme, je peux nous y conduire.

Puis le groupe fila au grand galop en direction de la cabane dans les bois, la colère grandissant dans la poitrine du Prince, mêlé d'une pointe ... D'angoisse ? Arrivé devant la cabane, le bruit avait dû annoncer leur arrivée car le propriétaire sortait pour voir ce qu'il se passait. Kei ne prit pas le temps d'attendre l'arrêt complet de sa monture et sauta à terre, empoignant le malheureux par le col de sa vieille tunique et le plaquant contre la porte.

- Où est-elle ! Où est l'Elue ?!

- Pa-Pardon ? Comment-ça ? J-Je ne comprend pas ...

- Vous êtes le dernier nom sur sa liste, elle est forcément chez vous !

- Elle était chez moi oui, mais elle est partie ... Il y a quelque temps maintenant ... Comme il faisait nuit je lui ai proposé de la raccompagner mais elle n'a pas voulu ... Elle devrait être arriver au château depuis longtemps ...

- Eh bien non, elle n'est pas arrivée au château ! Il relâcha le pauvre homme qui glissa à terre. La sotte à du se perdre dans les bois.

Kei sauta sur sa monture et organisa les recherches, par groupe de deux, chacun prendrait une direction différente et soufflerait dans une corne dès que l'Élue serait retrouvée. Kei prit une direction accompagné de Rorik, comme guidé par une force. Au bout de plusieurs minutes à éclairer les environs de leurs lanternes, Kei vit au loin un toute petit masse, il s'approcha avant de mettre pied à terre et de ramasser une sacoche de cuire qu'il reconnut tout de suite. Elle appartenait à la jeune femme. Ce sac servait à stocker ses pommades et autres potions, elle avait été heureuse de préciser qu'il s'agissait d'un cadeau et lui était très précieux. Il n'était donc pas normal que cette sacoche soit abandonnée là avec la moitié de son contenu renversé.

- A L'AIDE !!!!!

Un cris perçant déchira la nuit, la peur dans la voix qu'il reconnut si bien lui fit avoir une sueur froide. Se retournant vers Foscor, il l'enfourcha lorsque celui-ci passa près de lui dans un début de galop, comme si l'animal avait également reconnu cette voix et qu'il souhaitait la rejoindre. Galopant aussi vite qu'il le put au milieu des arbres, la colère avait laissé place sans qu'il ne s'en aperçoive à une peur et une angoisse indescriptible.

De l'Autre CôtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant