Chapitre 42

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Tiens bon Lyria, je vais t'aider. Tu ne te transformes pas car tu es l'Élue, mais comme le démon qui est en toi à déjà pris possession d'une personne avant que tu ne l'absorbe, il est plus fort. Ton enveloppe corporelle sert de cage d'où il ne peut s'enfuir. Je sais que tu souffres mais tiens encore un peu.

Lyria luttait contre la force maléfique qui se déchaînait en elle, la fourrure douce du dragon sous elle et les bras de kei qui la maintenait serré contre son torse là réconfortait. Elle croyait en les paroles du dragon, la souffrance qui la déchirait prendrait bientôt fin. Lorsqu'ils dépassèrent les nuages, les rayons de l'aube les baignèrent de lumière, elle sentit tout son corps la brûler, ses entrailles, sa peau, tout semblait prendre feu, un cri d'agonie traversa ses lèvres. Ori tourna la tête et regarda le Prince, celui-ci lâcha Lyria et le dragon attrapa délicatement la jeune femme dans sa gueule, puis la porta dans ses pâtes. Il dirigea l'Élue en direction du soleil pour que son corps baigne dans les rayons.

Les démons ne survivent que dans la nuit et la pénombre, le soleil et la lumière les tue, mais ils ne disparaîtront pas sans se battre alors soit forte. Je vais t'aider.

Le dragon souffla une brume glacé sur la jeune femme ce qui l'aida à supporter la sensation de brûlure, petit à petit la douleur s'estompa, puis fini par disparaitre totalement, laissant Lyria épuisé.

- Merci Ori ... Sans toi je n'aurais jamais tenu ...

Tu as plus de ressources que tu ne le pense Lyria, ne doute jamais de tes capacités.

Il replaça la jeune femme sur son dos que Kei s'empressa d'enlacer.

- Lyria ? Vous allez bien ?

- Oui, mais je suis épuisé. Elle se tourna vers le Prince. Merci Kei.

- Je n'ai rien fait, c'est vous qui avez tout fait.

- C'est grâce à vous que je n'ai pas glissé du dos d'Ori. Rit doucement la jeune femme. Et puis vous êtes là, vous m'avez serré fort et avez contenu mes tremblements, votre présence m'a rassuré, et elle me rassure toujours.

Elle souriait avec reconnaissance à cet homme qu'elle haïssait jadis mais qu'elle commençait à apprécier de plus en plus, et le sourire qu'il lui retourna la rendit plus heureuse encore car son visage souriant était l'expression la plus belle qu'il ne lui avait jamais donnée. Ori atterri au milieu de la foule qui s'écarta à l'approche de la grande créature, Kei sauta à terre et aida la jeune femme à descendre, la gardant dans ses bras. Lyria posa une main sur la joue du dragon et remercia chaleureusement son ami pour son aide.

Je suis ton humble serviteur Lyria.

La créature se redressa et après un dernier regard pour la jeune femme, s'envola dans les premiers rayons de l'aube qui pointaient au loin.

- Vous pouvez me poser maintenant.

- Pour que vous vous effondrez après trois pas ? Sûrement pas.

Il se retournèrent et firent face à une foule silencieuse, Lyria toujours dans les bras de Kei, puis ils furent acclamés et remerciés par les convives qui louaient les exploits du Prince et de l'Élue. Le Duc s'approcha suivi de son fils et s'inclinèrent profondément.

- Je suis profondément désolé pour le comportement de ma fille ! Il semblerait qu'elle ait eu recours à de la magie noire ...

- Où est-elle ?

- Nous n'avons pas de cellule donc nous l'avons enfermé dans sa chambre.

- Je veux la voir, mais avant je vais ramener Lyria dans sa chambre.

- Hors de question, je veux la voir aussi.

- Mais vous devriez vous reposer.

- Après. Je n'en ai pas pour longtemps, je veux juste savoir pourquoi elle a voulu se transformer en monstre.

Après un soupir de résignation, Kei annonça la fin de la fête aux invités et emboita le pas du Duc en direction de la chambre de la Lady. Dès qu'ils pénétrèrent dans la pièce, ils trouvèrent sur le lit la demoiselle misérable, les cheveux manquant sur certaines parties de son crane, son apparence gardant des stigmates de sa transformation hideuse, sa réputation de plus belle femme de la région appartenait désormais au passé. Lorsqu'elle vit Lyria dans les bras du Prince, la Lady se rua vers eux, mais fut retenu par la chaine qui reliait ses chevilles à son lit, elle regarda la jeune femme, les yeux remplis de haine. Lyria descendit des bras de Kei mais toujours maintenu par celui-ci pour ne pas qu'elle perde l'équilibre.

- Lady Siliéna, j'aimerais comprendre pourquoi vous avez fait ça ? Pourquoi vous êtes-vous transformé en cette immonde créature ?

- Espèce de sotte ! Tout est de votre faute ! Ce devait être vous qui deviez boire le vin empoisonné. Lyria posa une main sur sa bouche, choquée. Je suis amoureuse de Son Altesse depuis si longtemps ! Et maintenant que je suis en âge de me marier, il ne me remarque même pas ! Tout ça par votre faute ! Je me suis donc produit au marché noire une potion qui fait ressortir le côté le plus obscure de la personne qui le bois. J'en ai versé le contenu dans un vers qui vous était destiné ! Je voulais que le Prince soit si dégoûté par vous qu'il vous délaisserais, et il aurait enfin pu me remarquer ! Mais cet abruti qui voulait emmener nos verre les à mélangé et je me suis retrouvé avec le mauvais verre ! Regardez-moi ! Regardez mon visage ! Je suis devenue hideuse ! Je vous hais ! Kei fit passé la jeune femme derrière lui.

- Ne vous en prenez pas à elle ! Ce qui vous arrive est de votre seule faute ! Comme vous l'avez dit, la potion fait ressortir ce qu'il y a de plus mauvais chez la personne qui la boit, donc si vous êtes devenu si hideuse et que vous l'êtes resté, c'est qu'au fond c'est à ça que vous ressembliez, maintenant tout le monde peut voir à quel point vous êtes quelqu'un de mauvais ! Je vais envoyer une missive au Roi pour vous destituer de votre titre et lui demander de vous envoyer au camp de travailleurs où vous y resterez jusqu'à vos vieux jours !

- Quoi ?! Mais Votre Altesse ... Commença le duc.

- Silence ! Il s'approcha de l'homme et le domina de toute sa hauteur. Je sais qu'il s'agit là d'une décision difficile à entendre pour un père, mais votre fille à directement proféré des menaces à l'encontre de l'Élue, elle à voulu l'empoisonner et à quand même réussi à la contaminer. Sans oublier qu'elle à mit la vie de nombreuses personnes innocentes en danger. Le père parut réfléchir et se résigner face aux propos du jeune homme. Il s'agit d'actes que nous ne pouvons pardonner.

- Oui ... Je comprends ...

- Bien. Considérez vous comme chanceux car il y a encore quelques semaines, votre fille n'aurait déjà plus eu de tête. Il se retourna vers Lyria qui était toujours sous le choc des révélations, la prit dans ses bras et se dirigea vers la sortie. Nous avons suffisamment abusé de votre hospitalité, nous partirons donc demain dès que Lyria se sentira prête à reprendre la route.

- Attendez ! Vous ne pouvez pas faire cela ! Claus ! J'ai fais ça aussi pour toi ! Elle aurait été toute à toi si j'avais réussi ! Ne les laisse pas me destituer de mon titre ! Ne les laisse pas m'envoyer aux camps ! Je t'en prie ! Son frère la regarda, un mélange de douleurs et de dégoûts dans le regard.

- Non Siliéna ... Je suis désolé mais je ne peux rien faire pour toi cette fois. Ce n'est pas une petite bêtise pour laquelle je peux te couvrir. Tu as dépassé les limites et tu doit en assumer les conséquences.

Kei porta la jeune femme jusque dans sa chambre et la déposa sur le lit, il releva son menton d'un doigt.

- Ça va aller ?

- Oui ... C'est juste étrange d'être la cible d'une aussi forte jalousie ... Les femmes sont terrifiantes lorsqu'elles sont amoureuses !

Kei rit face à cette remarque. Après s'être assuré que l'Elue allait bien, il quitta la chambre et se dirigea vers la sienne pour rédiger une lettre à son père et enfin en finir avec cette journée.

De l'Autre CôtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant