Chapitre 45

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Lyria restait immobile face aux regards insistant que lui jetaient chaque personnes présentes dans la pièce suite à la déclaration du petit garçon. Améo tendi la main vers la jeune femme qui s'approcha doucement, le garçon attrapa la main de Lyria et l'observa attentivement, puis la porta à sa joue.

- Oui ... C'est vous que j'ai vue ... Vous m'avez ramené auprès de maman et papa. Lyria s'assit sur le lit en caressant toujours la joue du garçon puis lui demanda doucement.

- Améo, est-ce que tu peux nous décrire ce qu'il s'est passé après que tu m'ai vue ?

- Oui, j'avais peur à ce moment-là puis j'ai levé les yeux et je vous ai vue au loin, vous étiez entouré d'une douce lumière. J'ai été attiré par vous et plus j'avançais, plus je me sentais bien. Dans mon cœur je savais que je serais en sécurité avec vous. Et quand j'ai pris votre main, j'ai eu l'impression de me sentir tout léger, puis j'ai ouvert les yeux et j'étais allongé dans le lit. Fini le petit garçon avec un bâillement.

- Merci Améo. Nous allons te laisser te reposer avec ta famille maintenant. Lyria embrassa le front du petit et ajusta les couvertures. Repose toi.

- Oui, merci Madame.

Lyria se leva et sortit de l'habitation, suivit de Kei, Shasha et des parents du petit.

- Nous vous sommes infiniment reconnaissants, nous n'avons pas d'argent pour vous payer ... Mais j'ai cette bague de famille.

- Gardez là, je ne peux accepter. Si vous voulez me remercier, faites en sorte que Améo reprenne vite des forces et puisse vivre tranquillement sa vie de petit garçon.

- Vous êtes si généreuse Damoiselle Lyria.

- Allez retrouver votre fils à présent.

Après avoir salué le couple, L'Élue, le Prince et la jeune servante retournèrent à l'auberge. Lorsqu'il franchirent la porte, Shasha se précipita vers son oncle.

- Oncle Larry ! Oncle Larry ! Damoiselle Lyria a accompli un véritable miracle ! Le petit Améo est réveillé ! Elle l'a sauvé !

- Mais que dis-tu Shasha ? Je ne comprends pas, tu parles trop vite !

La jeune fille conta alors le récit de ce qu'il venait de se passer et captiva très vite les soldats et clients présents dans l'auberge. Pendant ce temps, Lyria sirotait un verre d'eau afin de cacher une petite faiblesse qu'elle ressentait depuis leur départ de la maisonnette. Dès que Shasha eu fini, le silence régnait dans la pièce qui fut interrompue par un vieil homme.

- Damoiselle Lyria, ma femme est également atteinte de cette étrange maladie. Elle n'a pas encore atteint le stade de l'inconscience. Je vous en supplie, venez la voir, guérissez là !

- Moi j'ai mon frère qui est malade !

- Et moi mon père !

Et sans qu'elle ne s'en rende compte, la jeune femme se retrouva entouré d'hommes et de femmes implorants son aide pour sauvé leurs proches. Il y avait un tel brouhaha qu'elle ne parvenait pas à se faire entendre. Heureusement, le Prince avait dû le remarquer car il se fraya un chemin dans la foule, suivit par ses hommes, et se plaça devant elle faisant barrière de son corps.

- Il suffit à présent !

La voix de Kei avait tonné dans l'air, faisant cesser instantanément le vacarme qui régnait quelques secondes plus tôt. Lyria souleva ses jupes et monta sur une chaise pour voir et être vue de tous.

- Vous tous, écoutez moi. Dès qu'elle se fut assuré d'avoir retenu l'attention de toute l'assemblée, elle poursuivit. J'ai bien compris votre détresse, vos proches sont malades et vous avez peur, certains ne sont déjà plus parmi nous, vous vous sentez impuissant face à cette mystérieuse maladie que nul ne sait guérir.

- Mais vous avez réussi Damoiselle Lyria !

- Pour être franche avec vous tous, je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé, il se peut que je sois pour quelque chose au réveil du petit Améo, mais il se peut aussi que je n'ai rien fais. Croyez-moi quand je vous dis que j'aimerais pouvoir vous aider, du fond du cœur, mais je ne veux pas vous fournir de faux espoir en vous promettant de soigner vos malades si je n'y parviens pas. Il y eu un long silence avant qu'une vielle femme ne le rompe.

- Vous êtes une belle personne, Damoiselle Lyria. Pouvez-vous essayer quand même ? Nous ne vous en tiendrons pas rigueur si cela ne fonctionne pas, mais essayez quand même s'il vous plais.

Tous acquiescèrent aux paroles de la doyenne et la jeune femme n'eu pas le cœur de leurs refuser cette faveur, de leurs enlever se droit d'espérer. Elle descendit de la chaise, aidée par le Prince.

- Qu'allez vous faire ?

- Je vais en accompagner un pour voir si le retour d'Améo parmi nous est dû à une simple coïncidence ou si j'y suis pour quelque chose. Et si je parviens à en aider un, je compte bien les aider tous. Et puis vous allez partir à la recherche des ses bandits donc autant me rendre peut-être aussi utile.

- Très bien, je vais demander à Rorik qu'il vous escorte.

Lyria demanda également à Shasha de l'accompagner pour l'assister lors des rituels. Le jeune les rejoignit un peu boudeur de ne pouvoir participer aux recherches qu'il pensait surement plus passionnant que d'escorter deux jeune femmes. Le groupe de soldats sortit et enfourcha leurs montures. Après un dernier regard pour la jeune femme, Kei prit la tête de la troupe et s'éloigna du village, à la recherche des truands. La jeune femme, quant à elle, se fit escorter par la foule, la doyenne en tête, jusqu'à une petite maison non loin. La vielle femme ouvrît la porte et fit pénétrer Lyria, Shasha et Rorik, puis referma derrière elle à la demande de la jeune femme pour garder un peu d'intimité. Un vieil homme était assis sur une chaise, le regard dans le vide, ne semblant pas s'être aperçu de leurs présences. La vielle femme s'approcha et pris les mains de son mari.

- Mon amour je suis rentré. Regarde qui j'ai amené, la petite Shasha et l'Élue ! Tu y crois ? L'Elue dans notre humble maison. Je lui ai demandé de venir car elle pourra peut-être t'aider. Elle se retourna vers la jeune femme. Voici Hubert, mon mari. Cela fais trois jours qu'il est dans cet état.

Lyria s'approcha et prit une des mains du vieil homme dans les sienne, elle se pencha et chercha à capter son regard.

- Hubert ? Bonjour, je m'appelle Lyria. M'entendez-vous ?

Mais il n'y eut aucune réaction de l'aïeul. Elle prit une grande inspiration puis souffla pour calmer les battements de son cœur.

- Shasha, tu peux-

La jeune fille se trouvait déjà près d'elle avec un petit bol d'eau entre les mains. Avec un petit sourire, Lyria récita la prière.

"Porta inter potentes et homines, hac prece, concedo benedictionem potentium huic esse. Tuae electiones a sapientia dirigatur, vita tua sine impedimento transeat."

Elle se tourna et trempa ses doigts dans le liquide puis traça deux lignes sur le front d'Hubert. Les yeux fermés, elle se pencha et embrassa le sommet du crâne de celui-ci tout en priant pour la guérison du vieillard, se concentrant pour l'appeler et le guider auprès d'eux, comme l'avait décrit Améo. Elle espérait de tout son cœur être la raison de la guérison du petit garçon, non pas par vanité, mais pour aider cet homme, car si elle y parvenait, elle pourrait guérir tous les malades du village. Et même si cela représentait énormément de personnes, elle comptait bien rendre visite à chacun d'entre eux.

- Suis-je mort ?

La jeune femme ouvrit les yeux et surprit le vielle homme la fixer avec adoration. Son épouse se jeta à son coup en pleurant.

- Non mon chéri ! Tu n'es pas mort ! Tu m'est revenu ! Ça à fonctionné ! Vous avez gerris mon époux ! Vous avez réussi !

- J'ai réussi ...

- Vous m'avez guidé vers vous, je me sentais si oppressé, perdu dans les ténèbres ... Et dès lors que vous êtes apparu, je me suis senti entouré d'une chaleur réconfortante et là j'ai su que tout irait bien. Merci.

Les trois jeunes gens laissèrent le couple à leur bonheur de s'être retrouvé et quittèrent la maison où une petite foule de malheureux l'attendait dehors. La jeune femme redressa les épaule malgré la fatigue qu'elle commençait à ressentir, elle était résolument décidé à aider ses pauvres gens.

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