Mozalieri - Une mélodie qui fait mal

Chapitre 1 : Bienvenue à Aupehra

Le jeune homme regarda autour de lui, émerveillé. Il était enfin arrivé, il allait enfin pouvoir réaliser ses rêves. Il avait quitté sa ville natale pour rejoindre la grande cité où tout était possible, Aupehra. Musicien, poète, il était talentueux, mais impatient. Wolfgang Amadeus Mozart venait d'entrer dans l'âge adulte, et son objectif était de monter son groupe pour vivre de son art. Le garçon se dirigea avec ses valises vers le bâtiment où il louait un petit appartement. Il avait trouvé l'adresse sur Internet, et ça l'arrangeait, l'endroit était bien placé, et assez peu cher. Bien sûr, il avait un peu d'argent de côté, mais comme il ne savait pas comment se passerait la vie dans cette immense ville, il préférait ne pas tout dépenser dans un loyer hors de prix. Après avoir récupéré les clés de son nouveau chez lui, il rangea brièvement ses affaires avant de sortir. Pour trouver du contact dans la musique, il n'avait qu'une idée, fréquenter les bars le soir, pour rencontrer du monde. Dans un premier temps, il lui fallait des informations sur les musiciens de la cité, puis il fallait qu'il puisse rencontrer les bonnes personnes. Le nouveau venu entra dans un établissement qui semblait correspondre à l'ambiance qu'il recherchait. Il s'installa au comptoir et commanda un verre avant de poser des questions au serveur sur les habitudes musicales de la ville.
- Je viens d'arriver, je ne connais pas encore le coin, se justifia-t-il en souriant.
Le barmaid, un homme sympathique et barbu du nom de Fred, se servit un verre pour trinquer avec l'étranger.
- Tu frappes à la bonne porte, je connais tout d'Aupehra !
Les deux hommes discutèrent alors, l'un expliquant comment fonctionnait la cité, l'autre parlant de ses rêves. Le barmaid ne coupait la conversation que lorsqu'il devait servir des commandes aux clients, mais il revenait vite discuter avec le petit blond qui semblait si enthousiaste.
- Si tu veux monter un groupe, je te conseille d'abord d'aller au bar Vyenn, ils ont une salle de concert et invitent souvent des groupes. Le plus réputé de la ville c'est Les Danaïdes, d'Antonio Salieri. Tu devrais aller voir ce qu'il fait. Cet endroit regorge de musiciens.
- Ah, merci ! Comment vous remercier ?
Le barmaid lui fit un clin d'œil.
- Quand tu seras célèbre, repasse ici avec tes fans pour boire un coup.
- Promis ! Allez, tournée générale !
Tout le bar cria, et Mozart paya avec plaisir. Cette nuit là, il rentra chez lui aux alentours de trois heures, il était resté dans le bar jusqu'à la fermeture. Le jeune homme s'endormit en souriant, s'imaginant dès le lendemain soir aller à Vyenn pour y rencontrer des musiciens.

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Le jeune étranger entra dans le bar concert qui lui avait été recommandé la veille. Vyenn était un lieu magnifique, avec un comptoir immense, des tables en terrasses, d'autres en intérieur, et au fond, après un espace vide, une grande scène sur laquelle une tonne de matériel reposait. Le lieu fourmillait déjà de monde, et Wolfgang, après avoir commandé une pinte, commença à discuter avec les personnes présentes.
- Tu as de la chance pour ta première venue ici, lui dit un dénommé Karl, tu vas assister au show du meilleur groupe de la ville, Les Danaïdes !
- Si j'ai bien compris, c'est d'Antonio Salieri non ?
- Oui c'est ça, enfin il n'est pas tout seul forcément, mais c'est lui le créateur, et il dirige le groupe, écrit les paroles, compose les musiques, bref un gars polyvalent.
- Cool, sourit Mozart.
Karl était un type vraiment sympa, et il était également bassiste à ses heures perdues. Les deux jeunes hommes discutèrent pendant un moment. Une femme, Constance, vint les rejoindre, et rapidement, ils furent plusieurs autour de leur table. Tout le monde dans le bar apprécia le nouveau venu, qui était d'un enthousiasme certain et d'une grande sociabilité. Les pintes s'enchaînèrent, et Wolfgang garda les contacts de divers musiciens présents. Un homme quitta alors les coulisses de la scène pour vérifier les branchements de la régie, et le jeune musicien fut aussitôt happé par sa silhouette. Vêtu simplement mais de façon classe, tout en noir, les cheveux mi longs attachés en queue de cheval derrière sa tête, d'un noir profond. Le visage doux mais strict, cerné d'une barbe finement taillée, les yeux couleur chocolat, mis en valeur par un maquillage noir prononcé, la taille gracile, assez grand, il était tout simplement sublime. Mozart se contint au dernier moment de ne pas ouvrir grand la bouche. Le bel inconnu repartit aussitôt sur scène pour ajuster le micro et Karl donna un coup de coude à Wolfgang pour lui murmurer.
- C'est lui, Salieri.
Son interlocuteur reprit contenance tout en fixant le musicien, hochant la tête à l'information. Les Danaïdes entrèrent sur scène au complet, chacun s'installant à son instrument. Antonio lui, se plaça derrière le micro, et le propriétaire du bar les annonça enfin, donnant le départ du concert. La musique débuta, et Antonio chanta. Le silence était revenu dans l'établissement, si ce n'est les applaudissements et les cris d'encouragements, personne ne parlait. Mozart était ensorcelé par la voix du leader. Il avait affaire à un vrai professionnel. C'était tout bonnement excellent. Les iris figés sur le jeune homme en avant de la scène, il admirait simplement le spectacle. Quand la soirée se termina, et que le concert prit fin, il frappa dans ses mains comme tout le monde, remerciant les artistes de leur talent. Tandis que le bar se vidait peu à peu, Wolfgang, en quittant le bâtiment, jetait sans cesse des coups à Antonio, qui, sur scène, discutait avec ses acolytes, les bras croisés. Il se promit de revenir au plus vite à Vyenn et partit finalement.