Chapitre 23 : La chambre à l'étage

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Antonio regretta dès qu'il vit la devanture de l'établissement. Il maudit la famille Mozart sur cinq générations tandis que les autres commentaient le choix de l'édifice avec une certaine perplexité.

- Alors, explications ! Annonça alors Wolfgang aux groupes. J'ai fait un pari avec Antonio. La composition qu'on vous a présentée cet après-midi, il n'était pas sûr que vous validiez, puisque c'est pas nos styles habituels. Moi j'étais certain que ça vous plairait. Et j'ai gagné. Du coup, j'avais le droit d'organiser la soirée de mon choix avec tout le monde. Et bien sûr, je ne peux pas m'empêcher de taquiner mon chéri d'amour.

- Crève, répliqua le brun en croisant les bras.

Le blond éclata de rire.

- J'ai donc choisi ce club privé histoire de passer une soirée mouvementée et fun. J'me suis bien renseigné, les cocktails sont délicieux, les danseurs et danseuses assurent, et en plus il y a plein de services proposés dans le domaine sexy. Bref, soirée strip-tease et alcool à gogo !

Ignorant l'italien qui semblait bouder dans son coin, les musiciens entrèrent dans l'établissement en échangeant des sourires. C'était du Wolfgang tout craché. Ils s'installèrent à une table ronde et commandèrent un verre. L'ambiance était électrique dans la pièce, la musique sensuelle, la lumière tamisée qui diffusait une couleur violette dans toute la salle, le personnel qui, soit servait derrière le bar, soit dansait sur des petites estrades. Bougeant avec érotisme autour de leurs barres métalliques, vêtus très légèrement et de façon sexy, ces personnes ne pouvaient toutefois pas être touchées par la clientèle. Des vigiles étaient présents partout, s'assurant que les danseurs et les danseuses ne seraient pas importunés durant leur performance. Antonio gardait les yeux rivés sur son verre, les bras croisés. Les autres pensaient qu'il était gêné par le lieu et vexé, mais Mozart savait très bien pourquoi il fuyait le lieu du regard. Beaucoup de chorégraphes étaient vêtus de cuir, accompagnés d'accessoires comme des cravaches ou des menottes, et bien d'autres choses. Le genre de thème qui lui faisait beaucoup trop d'effet. Les musiciens, une fois acclimatés au lieu qui n'était pas désagréable, simplement surprenant, entamèrent une conversation au sujet du morceau qu'ils allaient réaliser ensemble.

- Nos leaders ont assuré, sourit Constance, il faudra s'entraîner demain à Vyenn pour la jouer dès le soir !

Les autres hochèrent la tête. La discussion prit ensuite un tournant sur d'autres sujets, et Wolfgang se montra enthousiaste et énergique dans sa participation au débat, même si Florian gardait la meilleure rhétorique du groupe. Finalement, après une longue heure, l'autrichien glissa son regard sur le chanteur des Danaïdes et un sourire étira ses lèvres. Salieri avait cédé à la tentation, et il fixait avec envie les accessoires BDSM autour de lui, qu'il s'agisse des costumes du personnel comme de la décoration murale. Le blond se leva alors.

- Veuillez m'excuser, je vais au comptoir.

Il s'échappa du groupe et tout le monde le regarda aller parler au barmaid avant de sortir sa carte bancaire. L'homme lui donna un plateau rempli de verres ainsi qu'un objet qu'ils ne purent voir. Il revint à table et posa les consommations sur la table.

- C'est ma tournée !

- Il manque deux verres Wolfi, dit Karl en regardant les gobelets.

- Pas du tout, reprit l'autrichien en souriant avant de montrer ce que le barmaid lui avait donné, une petite clé. J'ai bien remarqué les regards pourtant si discrets d'Antonio autour de lui, alors vous nous pardonnerez, mais nous allons vous fausser compagnie.

Le brun écarquilla les yeux sans comprendre. Déjà, Mozart lui saisissait le poignet, l'entraînant avec lui.

- On se voit demain les copains ! Cria-t-il avec espièglerie.

Mozalieri - Une mélodie qui fait malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant