Chapitre 10 : Coïncidence

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Le hall de l'hôtel était assez grand, l'événement n'avait pas lésiné sur les moyens pour leurs invités. Constance s'approcha pour parler au réceptionniste, présentant leurs invitations, tandis que les autres gardaient le matériel musical à côté. Ils avaient convenu que chacun garderait une partie des affaires en plus de leurs valises.
- Ah oui, déclara l'homme en regardant son écran. Vous êtes des VIP du festival Sonate. Les chambres ont été réservées par noms, c'est vous qui avez choisi en avant ou bien c'est le service événementiel qui a conçu les duos.
- Ce n'est pas nous, répondit la jeune femme avant de se tourner vers les autres. Ça pose un problème à quelqu'un ?
Personne ne répondit, et le réceptionniste hocha la tête.
- Parfait, dit-il en prenant un premier badge magnétique. Les ascenseurs sont juste à votre droite après le couloir. Mesdames Constance Weber et Thalie Helferstorfer.
Elles récupèrent la carte et se mirent plus loin. Vint ensuite le tour de Florian et Lorenzo, puis Franz et Joseph. Antonio eut un mauvaise pressentiment dès que l'homme tendit un nouveau badge.
- Messieurs Wolfgang Mozart et Antonio Salieri.
Le blond sauta de joie tandis que son partenaire roulait des yeux, Florian posa sa main sur l'épaule de son ami pour le soutenir, mais il ne pouvait pas cacher son amusement.
- Et bien bon courage hein.
- La ferme Florian.
Le batteur partit en riant et Salieri se dirigea vers l'ascenseur pendant que Ludwig et Karl prenaient leur carte.


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Antonio entra dans la chambre, et aussitôt, il se dirigea vers le lit du fond pour y poser sa valise et ranger ses vêtements dans la commode d'à côté. Wolfgang, lui, prit le temps d'admirer le lieu après avoir fermé la porte. Assez spacieuse, la pièce était moderne et contenait diverses étagères et autres meubles pour les affaires des clients, ce qui s'annonçait pratique puisque les musiciens seraient là pour plusieurs semaines, ils avaient donc de lourds bagages. Une télévision était accrochée au mur, en face de deux lits deux places qui n'étaient séparés que par deux petites tables de chevet. Sur la gauche, juste après l'entrée, une porte donnait sur une salle de bain tout aussi bien équipée. L'autrichien se jeta sur son lit, testant les ressorts du matelas avec satisfaction, puis il regarda son aîné qui terminait de vider sa valise.
- Et bien, maestro, on dirait que même le destin veut nous voir réunis. Vous ne trouvez pas ?
Salieri roula des yeux.
- Arrête de me vouvoyer, déclara-t-il alors en ignorant ses propos. J'ai vingt et un ans, pas soixante cinq.
Un sourire mesquin prit place sur le visage du blond, qui susurra.
- C'est vrai qu'une branlette, ça nous a rendus plus intimes. Tu vas m'appeler par mon prénom du coup ?
- N'y compte pas, siffla l'italien en rougissant au souvenir encore trop récent de l'événement qui avait eu lieu dans le compartiment.
- Tant pis, répondit le cadet en souriant. Mais pour ma part, je vais adorer alterner entre Antonio et maestro.
Le concerné soupira, puis il prit des vêtements propres avant d'aller s'enfermer dans la salle de bain. Sous la douche, il prit le temps de bien se rincer, passer la journée avec un sous vêtement souillé avait été désagréable, et il était content de pouvoir enfin se changer. Une fois sorti et séché, il enfila un caleçon propre et un pantalon de toile noir, restant torse nu à cause de la chaleur de la pièce, et il sortit, une petite serviette sur les épaules pour laisser ses longs cheveux s'égoutter. Les yeux de Wolfgang s'accrochèrent à sa silhouette. Lui aussi était très bien bâti, mais il était un peu plus musclé que l'autrichien au niveau du torse.
- T'essaie vraiment de me draguer là où je rêve ?
- Tu rêves.
Salieri se laissa tomber à plat ventre sur son lit, épuisé, glissant ses bras sous l'oreiller puisque l'autre semblait le regarder un peu trop. Mozart, assis en tailleur sur son matelas, le regarda avec un sourire.
- Je peux venir dans ton lit ? Histoire de te garder au chaud pendant la nuit, et puis ça économisera des draps.
- Non.
- Allez... Tu es encore plus attirant torse nu, j'vais pas dormir du séjour avec un tel sex symbol à deux mètres de moi...
Antonio saisit l'un de ses oreillers et il le jeta sur son partenaire qui le prit en plein visage. Bon joueur, il éclata de rire et se leva pour le lui tendre, et le brun, après avoir récupéré l'objet, lui tourna le dos pour clore leur interaction.

Mozalieri - Une mélodie qui fait malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant