Chapitre 36 : Chacun son tour

160 10 2
                                    

Les deux groupes se trouvaient réunis dans le bar de Vyenn, devenu depuis longtemps leur quartier général. L'établissement, fier de les voir gagner en renommée, et de voir leurs carrières s'élever jusqu'aux États-Unis, leur avait promis qu'ils seraient toujours les bienvenus sur leur scène. Leurs albums respectifs étaient sortis la veille, et en une journée, ils avaient explosé les records, ce qui était bon signe pour la suite des évènements. Mais ça ne signifiait pas qu'ils pouvaient se reposer sur leurs acquis, et c'est pourquoi ils s'étaient rassemblés, afin de travailler sur les prochaines étapes. Mais si les Danaïdes avançaient efficacement à leur table, Requiem, sur la leur à quelques pas d'eux, avaient plus de mal, parce que leur leader était comme à son habitude très dissipé, et qu'il ne faisait que s'amuser depuis le début de la séance. Chose qui faisait beaucoup rire Florian, qui les épiait tranquillement, alors que les membres du groupe du blond semblaient désespérés. Constance finit par jeter un coup d'œil suppliant à Antonio, lui demandant silencieusement d'intervenir. L'italien se leva alors et il s'approcha de Wolfgang, se plaçant derrière lui. Il posa ses mains sur les épaules de son partenaire, qui s'immobilisa, et il se pencha vers lui pour lui murmurer des paroles que seul lui pourrait entendre, bien que tous soient en train de le fixer.
- Il se pourrait bien, glissa-t-il donc à l'oreille de son amant tout doucement, si tu travailles bien et que tu cesses tes pitreries, que j'aie à mon tour, envie de te récompenser quand on sera rentrés.
L'autrichien se figea, il tourna juste la tête pour plonger dans les iris sombres de son copain, qui semblaient flamboyer d'intensité. Il hésita à lui répondre une pique faussement innocente pour le taquiner, mais la vision à la fois sérieuse et pleine de promesses de son aîné le firent taire avant même qu'il n'ouvre la bouche. Il hocha alors la tête, et Antonio s'éloigna pour retourner à sa place. Wolfgang se mit alors à travailler consciencieusement et sans se laisser distraire, permettant à son groupe non seulement de profiter de ses talents musicaux presque inhumains, mais aussi de rattraper le retard qu'ils avaient accumulé. Personne ne posa de questions, mais tous se demandèrent ce que Salieri avait chuchoté à Mozart pour qu'il se tienne aussi tranquille, ils hésitaient entre la menace ou la promesse d'une quelconque chose.


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Salieri rangea sa veste dans le placard avant de se retourner, le regard tombant sur Wolfgang, qui s'était allongé sur son lit, adossé contre les oreillers, et en train de le dévorer des yeux.
- C'est maintenant la récompense pour avoir été sage? Demanda le blond, impatient.
Antonio sourit, amusé.
- Tu te rends compte de ce que je dois faire pour que tu travailles ton propre projet ?
- C'est pas ma faute, j'ai toujours plein de choses dans la tête.
- Alors comment as-tu réussi à te calmer après que je t'ai parlé ?
- Parce que je n'ai eu que toi dans la tête après. Et ce que tu m'avais promis.
Le brun soupira, mais il était en réalité touché que sa présence suffise à canaliser l'esprit agité de son amant. Il retira son t-shirt avant de gravir le lit à quatre pattes en avançant vers l'autrichien, qui appréciait beaucoup la vision qu'il avait. Salieri s'empara de ses lèvres et le plus jeune se laissa fondre sous la sensation de pur bonheur. Son maestro était divin. L'italien recula légèrement.
- Tu as en effet bien mérité ta récompense... Wolfi...
Avec des gestes maîtrisés, il retira le haut de son cadet avant de plonger sa tête dans son cou pour l'embrasser encore et encore. L'autrichien ronronna en réponse à ces attentions qu'il adorait, faisant sourire son aîné qui entreprit de faire descendre ses lèvres et leurs baisers ardents le long de son torse. Antonio s'attarda un instant quand il fut arrivé à son nombril, jouant dessus avec sa langue et faisant frémir le blond pendant que ses mains débouclaient sa ceinture pour abaisser son pantalon. Tandis qu'il lui retirait lentement et intégralement le vêtement ainsi que le caleçon sombre que Mozart portait en les faisant glisser de long de ses jambes, Salieri approcha son visage du sexe déjà ben éveillé de son amant, et il laissa sa langue retracer toute sa longueur avant de le prendre dans sa bouche, commençant des mouvements de va et vient énergiques. Mozart glapit sous le plaisir, sa tête bascula en arrière sur l'oreiller et il ouvrit la bouche, un râle s'en échappant. Machinalement, il leva ses mains et vint glisser ses doigts dans la chevelure longue et décoiffée de son partenaire, s'accrochant aux longs fils noirs. Excité par la pression sur son crâne, Antonio accéléra, faisant gémir Wolfgang de plus en plus bruyamment. L'italien finit par redresser la tête, provoquant chez le plus jeune un soupir frustré tandis qu'il retirait ses mains de ses cheveux de jais. Redevenant lucide, le blond se redressa légèrement, essoufflé, fixant son maestro avec envie.
- Déshabille toi aussi...
Salieri sourit. Il souffla sa réponse.
- A tes ordres...
Il enleva son pantalon, et son propre sous vêtement, révélant son sexe tout aussi dressé que celui de l'autrichien. Voir ce dernier se tordre sous ses gestes l'avait chauffé presque aussi efficacement que des sollicitations physiques à même sa propre peau. Salieri chevaucha alors la taille de son amant, posant son postérieur contre le membre du jeune homme, qui étouffa une exclamation. Mozart n'en pouvait plus d'attendre, il leva sa main et caressa les lèvres si douces du bel italien.
- Suce les, Antonio...
L'interpellé obéit, prenant les doigts de son partenaire dans sa bouche pour laisser ensuite sa langue s'enrouler autour d'eux, et les lubrifier. Il fixa Wolfgang pendant qu'il lui suçait sensuellement l'index et le majeur, et celui-ci frémit face à cette vision érotique. Finalement, l'autrichien abaissa sa main pour empoigner les fesses de son amant, toujours assis sur lui, et le faire légèrement se redresser pour insérer en lui ses doigts humides. Antonio essaya de se contenir, mais ce fut lui qui gémit en sentant l'intrusion. Mozart fit bouger sa main pendant un instant, puis il la retira et fit frotter son sexe contre l'entrée dilatée, sans toutefois s'introduire, caressant juste l'anus de son gland.
- Tu aimes ça, n'est ce pas ?
Salieri rougit, il voyait bien qu'il perdait le contrôle qu'il avait eu jusque là, et la voix taquine et sensuelle de son copain ne l'aidait pas à se ressaisir.
- Oui... Répondit-il dans un souffle d'impatience.
Wolfgang relâcha son derrière pour faire glisser ses mains sur les hanches de son maestro, souriant.
- Alors vas-y, empale-toi sur moi... C'est ça que je veux comme récompense, toi qui te fais plaisir en bougeant sur moi de façon très sexy...
L'italien, les joues toujours rougies, s'assit lentement sur le membre durci de son amant, l'enfonçant lentement en lui. Il rejeta la tête en arrière en gémissant, il ne connaissait pas meilleure sensation que le pénis de Wolfgang entrant dans son intimité. Le blond le regardait faire, excité par ses expressions et ses gémissements. Il poussait des râles de plaisir depuis qu'Antonio avait commencé à bouger sur lui. Le plus âgé quant à lui, s'abandonna de plus en plus en plus à ses sensations, et ses mouvements accélérèrent progressivement tandis qu'il se mettait à crier de plus en plus fort, pour le plus grand plaisir de son partenaire qui se sentait un peu plus proche à chaque seconde l'orgasme.
- Antonio... Prévient-il, le souffle saccadé, je... je viens...
Dès qu'il eut fini sa phrase, il jouit en lui. Son maestro afficha l'expression d'une telle luxure que Mozart crut qu'il allait défaillir et se libérer deux fois d'affilée. La sensation de pénétration, le sexe de l'autrichien en lui, sa semence qu'il sentait couler lentement avec chaleur, tout ça perdit Salieri, qui se déversa à son tour, sur le torse de son amant, ce dernier profitant de cette vision plus qu'érotique. Ils ne bougèrent pas pendant un moment, se fixant en essayant de retrouver leur souffle. Ils se sourirent.


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------



Les deux hommes étaient enlacés, le calme résonnait dans la pièce avec plénitude. Après leur ébat dynamique, ils s'étaient embrassés et câlinés pendant un long moment, avec beaucoup de tendresse. Ils étaient ensuite allés dans la salle de bain, et ils s'étaient fait couler un bain, dans lequel ils avaient passé presque une heure, parlant de diverses choses, s'embrassant pendant de longues minutes. L'eau était froide quand ils étaient sortis pour se sécher et s'habiller. Puis, voyant qu'il était déjà tard, ils s'étaient couchés, chacun dans les bras de l'autre. Antonio, épuisé, s'était rapidement endormi. Mais Wolfgang avait eu plus de mal, il ne cessait de repenser à la chance qu'il avait d'avoir rencontré ce musicien qu'il aimait tant. Le blond avait fini par sombrer dans le sommeil à son tour, bercé par l'odeur apaisante de son bel italien, et sa respiration régulière. Un rayon de lune passa par la fenêtre et éclaira les deux silhouettes assoupies. Ils avaient oublié de baisser complètement le store de la chambre. La lumière nocturne éclaira légèrement les avant bras d'Antonio, sur lesquels les cicatrices s'estompaient peu à peu, au fil du temps. Il n'avait pas retouché à une lame depuis longtemps. Enfin, il commençait à être heureux, vraiment heureux. Antonio Salieri sortait de l'ombre, grâce au soleil qui était entré dans sa vie, un soleil nommé Wolfgang Amadeus Mozart.

Mozalieri - Une mélodie qui fait malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant